Après plusieurs années de domination de la part de Yamaha et dans une moindre mesure de Kawasaki, le championnat du Monde Supersport évolue avec un changement de règlementation. Exit les 600cc, et bienvenue à différents types de cylindrées. Cela permet ainsi de voir l’arrivée de nouvelles marques, mais pose question sur le règlement technique qui évoluera tout au long de la saison.
Verra-t-on des motos dominer facilement la saison avant de disparaitre au fond du classement, ou aura-t-on un championnat constant et cohérent tout au long de l’année?
Quoi de mieux qu’un championnat avec de nombreuses marques qui peuvent s’imposer? Ce que l’on voit actuellement en MotoGP n’est-il pas l’âge d’or du sport moto? Voir Yamaha, Honda, Ducati, Suzuki, Aprilia et KTM s’imposer sur une saison ou avoir les six marques dans les 8 premiers classés d’un GP, cela n’est plus un rêve, mais ce que nous voyons à chaque course.
Le championnat Supersport voudrait bien vivre les mêmes courses et après la longue domination de Yamaha et un championnat quasiment monomarque, des changements ont lieu cette année.
Cinq constructeurs seront présents cette saison pour le début du Championnat du Monde Supersport.
Yamaha conserve sa R6 que l’on voyait les années précédentes. Avec son 4 cylindres, ses16 500 tours/minutes, la marque japonaise risque toutefois d’être plus en difficulté que les saisons précédentes.
Kawasaki continue le championnat avec sa ZX-6R que l’on avait vu l’an dernier.
Mais les grosses nouveautés viennent du retour de Triumph. La marque anglaise n’était plus présente depuis 2018 et a surtout marqué la catégorie au début des années 2010 avec notamment Chaz Davies. Triumph disposera d’une 765cc trois cylindres avec une limitation de 14 000 tours/minutes. Si vous suivez le Moto2, alors le bruit du moteur ne vous sera pas inconnu puisque ce sont les moteurs de la catégorie intermédiaire des GP.
MV Agusta déjà présent l’an dernier continue avec la F3 800 trois cylindres et disposera d’une puissance de 800c vs 675cc l’an dernier.
La dernière marque qui fera parler est Ducati qui arrive avec sa Panigale V2 955 bicylindre.
Ces différences seront revues tous les trois rounds par l’organisateur du championnat du monde qui pourra ainsi réduire ou augmenter la puissance des motos suivant les résultats lors des meetings précédents. Un sacré casse tête en perspective pour cette première saison Supersport New Generation. Il ne serait pas surprenant de voir lors de certaines courses des marques être largement devant, ou inversement être en retrait, puis se retrouver à l’autre bout du classement lors du week end suivant.
Par ailleurs, niveau règlementation moteur, les motos de 400 à 599cc peuvent changer de moteurs tous les 2.5 rounds (donc cinq courses), les 600cc à 799cc tous les trois rounds (6 courses) et plus de 800cc tous les 3.5 rounds (donc 7 courses). Là aussi, un sacré casse tête. Les pneus seront toujours des Pirelli, mais pour sûrement quelques économies, les pilotes ne disposeront plus que de 15 pneus contre 17 l’an dernier pour un meeting.
Au niveau des équipes, quelques anciens teams, mais aussi des nouveautés:
Yamaha:
12 pilotes répartis dans 6 équipes en ce début de saison.
Tout d’abord l’équipe championnat du Monde Ten Kate remet son titre en jeu avec Dominique Aegerter. Le Suisse sera le favori à sa propre succession après sa démonstration de l’an dernier. Il fera équipe avec le jeune italien Leonardo Taccini.
Côté Evan Bro, exit Steven Odendaal qui avait fait un très bon début de saison 2021 et welcome à Lorenzo Baldassarri qui arrive directement du Moto2. La meilleure équipes des quatres dernières années de la catégorie visera le titre avec son pilote italien qui après quelques saisons difficiles en Moto2 tente de se relancer. Si Balda se remet la tête à l’endroit, il sera très difficile à battre, lui qui a gagné de nombreuses courses en Moto2.
Pour l’accompagner, c’est le hongrois Peter Sebestyen habitué de la catégorie qui sera là.
Du côté du GMT94, la saison 2021 a été difficile avec de trop nombreux problèmes, que ce soit des casses, des blessures, des faits de courses. Une année à oublier malgré les dernières courses et les victoires de Jules Cluzel. Le pilote de Montluçon (oui, l’habitude d’entendre Remy Tissier) sera encore de la partie avec cette fois Andy Verdoïa comme coéquipier. Le jeune sudiste arrive dans l’équipe de Christophe Guyot. Plus jeune vainqueur de la catégorie à Montmelo en 2020, Verdoïa était l’an dernier en championnat italien. A pas encore 20 ans, le français est un des plus jeunes de la catégorie, mais aussi un des plus prometteurs.
L’équipes VFT Racing aura Kyle Smith, un revenant dans la catégorie ainsi que le suisse Brenner.
Chez Kawasaki, les pilotes à suivre seront bien entendu Can Oncu qui a été une des révélations de la fin de saison dernière. Le turc continue avec l’équipe Puccetti et sera accompagné du rookie Yari Montella. Ancien champion CEV Moto2, qui était l’an dernier en Moto2 avant de venir faire une pige chez le GMT 94, il voudra relancer sa carrière qui est au point mort.
Trois rookies arrivent chez les vert. Tout d’abord Adrian Huertas, champion Supersport 300 l’an dernier, ainsi que Jeffrey Buis son prédécesseur en 2020, et Tom Booth Amos, vice champion 300cc en 2021.
Chez MV Agusta, comme l’an dernier, Niki Tuuli sera de la partie. Le finlandais, un habitué de la catégorie fait chaque année des coups d’éclat. A voir cette année. Son coéquipier sera le turc Bahattin Sofuoglu, transfuge du SSP300 qui était un des pilotes les plus rapides, mais trop souvent irrégulier l’an dernier.
Chez Triumph, les pilotes seront Stefano Manzi qui arrive du Moto2 après plusieurs saisons sans résultat et l’estonien Hannes Soomer qui depuis 3 saisons est en plein progrès dans ce championnat Supersport. Une belle équipe sur le papier.
Mais ceux que nous attendons peut-être les plus sont les Ducati.
L’équipe Althea, habitué du championnat du Monde Superbike arrive avec comme pilote Federico Caricasulo. L’italien a été décevant l’an dernier lorsqu’il était au GMT 94 jusqu’à son départ pour terminer la saison à droite à gauche, mais on connait son talent et il pourrait être un des prétendants à la couronne si la moto suit.
L’équipe Orelac quitte Kawasaki pour les Rouge et Raffaele De Rosa, vainqueur de sa première course l’an dernier, tentera de continuer sur cette lancée.
Autre équipe avec le D34G Team. Une équipe qui arrive dans la catégorie, mais qui est managé par un ancien habitué des paddocks en la personne de Davide Giugliano, ancien pilote officiel de la marque en Superbike au milieu des années 2010. L’italien a monté sa structure et était l’an dernier en championnat CIV. Il fait le grand saut avec les frères Fuligni mais ne seront présent que sur les manches européennes.
L’équipe “officielle” du Superbike, Aruba.it vient aussi faire un tour en Supersport et aura comme pilote Nicolo Bulega. L’ancien grand espoir italien tentera de se relancer après 4 années plus que difficile entre Moto3 et Moto2.
Le CM Racing aura cette année Max Kofler comme pilote, lui qui était l’an dernier en Moto3 dans l’équipe CIP.
Mais le nom le plus attendu est peut-être dans l’équipe Barni avec Oli Bayliss. Un Bayliss sur une Ducati, comment ne pas revenir 15 ans en arrière. Le fils de la légende Troy débutera sa carrière en Mondial. Agé de 18 ans, on ne l’attend pas devant, mais que revoir le nom Bayliss fera plaisir aux plus anciens fans.
crédit photos: @william_bbx