En 2022, Ducati va être la marque à battre. Avec huit pilotes engagés, une domination sur la fin de l’année 2021, un double titre de champion des constructeurs, ils ont pour objectif d’enfin concrétiser avec un titre pilote quinze ans après Casey Stoner.
Ducati Lenovo Team: Jack Miller et Francesco Bagnaia
Pramac Racing:: Johann Zarco et Jorge Martin
Gresini Racing MotoGP: Fabio Di Giannantonio et Enea Bastianini
Mooney VR46 Racing Team: Marco Bezzecchi et Luca Marini
Alors que certaines marques n’ont que deux pilotes engagés en MotoGP, Ducati privilégie la quantité avec quatre équipes et huit pilotes. Et autant il y a quelques années, la quantité n’allait pas avec la qualité, ce temps est révolu. La Ducati est la moto que de nombreux pilotes souhaitent avoir en MotoGP, grâce notamment aux nombreuses évolutions apportées par Gigi Dall’Igna chaque saison. On ne parlera pas des nombreux ailerons, de l’aérodynamisme, des hole shot device ou de squatting device, dernière évolution aperçue lors des tests d’intersaison, mais force est de constater que le MotoGP a évolué grâce à Ducati. Les autres constructeurs ayant toujours un temps de retard, il est normal d’avoir la marque italienne jouer devant.
Après deux titres consécutifs de champion constructeurs, Ducati a comme objectif principal de remporter le titre. Pour cela, huit pilotes sont au départ de la saison même si tous n’ont pas la dernière GP22. Mais avec ce que nous avons vu sur la saison dernière (et notamment au dernier GP à Valencia avec un triplé), la GP21 est à un très bon niveau. Fini le temps où Ducati ne s’imposait que sur des circuits où le moteur était prépondérant, dorénavant, ils peuvent s’imposer sur n’importe quelle piste.
Pour tenter de remporter le titre, l’équipe officielle conserve Pecco Bagnaia, vice champion du Monde en titre, et Jack Miller.
Bagnaia est le favori logique du championnat. Avec quatre victoires lors des six dernières courses (ainsi qu’une troisième place et une chute à Misano alors qu’il se battait pour la victoire) et cinq pole position, l’italien a passé un très gros cap sur la deuxième partie de saison 2021. Lui qui avait vécu une saison 2020 assez catastrophique entre blessure et chutes en course n’est plus le même homme. S’il continue sur sa lancée, Bagnaia sera très difficile à battre en 2022.
Jack Miller peut-il remporter le titre? Sur le talent pur, nous n’en doutons pas. Maintenant, il devra être régulier sur une saison entière, éviter les chutes et surtout être constant. Alors qu’il débute sa 8ème saison en MotoGP ( 27 ans seulement), Miller ne compte que deux victoires sur ses quatre saisons avec la marque italienne. Un doublé réalisé l’an dernier à Jerez puis au Mans, les deux fois dans des circonstances particulières (Quartararo en souffrance de son bras à Jerez, la pluie au Mans) nous laissait croire que l’australien allait enfin passer un cap. Et pourtant, avec quatre résultats blancs et seulement cinq podiums sur l’ensemble de la saison, Miller est trop vite retombé dans ses travers. Un pilote rapide sur les premiers tours de course avant de reculer inlassablement, comment s’il n’arrivait pas à tenir le rythme avec des pneus qui se dégradent trop rapidement. Pour 2022, s’il souhaite se battre pour le titre, il ne faudra pas s’éloigner trop de fois du top 5 et concrétiser plus souvent sur les podiums.
Dans l’équipe Pramac, la révélation 2021 Jorge Martin a comme objectif de progresser et tout simplement de se rapprocher des hommes qui se battent pour le titre. Rookie of the Year l’an dernier malgré quatre courses ratées en début de saison suite à une grosse blessure à Portimao, Martin a surpris tout le monde avec sa première pole et son premier podium pour son deuxième GP sur la Desmocedici, ainsi que sa première victoire au bout de six courses en Styrie. Avec quatre podiums en quatorze courses, mais surtout une vitesse assez ahurissante, Martin a plus que réussi sa première année en MotoGP. Agé de 24 ans, il sait qu’avec un bon début de saison, il pourrait récupérer la place de Jack Miller dans l’équipe officielle.
Johann Zarco de son côté vécu une année 2021 bonne mais malheureusement marquée par une deuxième partie de saison plus que moyenne. Cinquième du championnat, le résultat est bon pour le français, mais on s’était mis à rêver à mieux à la mi saison lorsqu’il était 2ème au classement. Avec quatre podiums lors des sept premières courses, une pole, six tops 5 dans les 9 premières courses, le début de saison était presque parfait. Mais la deuxième partie de l’année a été plus difficile avec notamment trois zéro pointé et deux places en dehors du top 10. Et malheureusement toujours pas de victoire en MotoGP pour le français. Pour 2022, Zarco a rappelé Jean Michel Bayle pour l’accompagner et l’aider. Les essais de pré saison ont été bons, dans le rythme des meilleurs, même s’il est difficile de dire qui sera rapide en ce début de saison. L’objectif de Zarco est de continuer sur ce qu’il a montré en 2021 en évitant les trous d’air aperçus après l’été 2021. Mais ce que nous souhaitons tous voir est enfin une victoire de la part du double champion du monde Moto2. Une victoire qui ferait plaisir à beaucoup de monde!
Du côté des nouveaux venus dans la famille Ducati, le Team Gresini quitte Aprilia mais reste avec une marque italienne. Avec des GP21, Enea Bastianini et Fabio Di Giannantonio n’ont pas le même objectif pour cette saison.
Pour le rookie, l’objectif est d’apprendre la catégorie en espérant faire des coups comme l’a fait son coéquipier l’an dernier. En revanche, pour Bastianini, sa saison 2021 a été bonne, et dorénavant, il va vouloir se battre devant et monter sur les podiums, ce qu’il a déjà réalisé à deux reprises l’an dernier lors des courses à Misano (le tout avec une moto de l’année 2019). Bastianini a été brillant sur la fin de saison, mais il ne faut pas oublier qu’il a été assez régulier tout au long de l’année avec dès sa première course en MotoGP une belle 10ème place. Mais à partir d’Aragon, un nouveau pilote est arrivé! Depuis ce GP, Bastianini n’a pas quitté le top 10 avec en plus des deux podiums, deux 6ème place. Comme Jorge Martin, Enea Bastianini vise aussi l’équipe officielle, ce qui pourrait bien arriver si les résultats suivent rapidement.
Exit l’équipe Avintia, Welcome Mooney VR46 Racing. Alors que l’an dernier Luca Marini courait déjà sous les couleurs de la VR46, cette fois les deux pilotes auront les mêmes couleurs et le même sponsor. Marco Bezzecchi découvrira la catégorie et retrouve son ancien compère du Moto2 Luca Marini.
En 2021 Marini a fait une première saison de rookie correcte, sans être exceptionnelle, mais sans être mauvaise. Avec deux tops 10 (dont une 5ème place en Autriche lors du dernier tour sous la pluie avec des slicks), Marini a été constant tout au long de la saison aux alentours de la 12ème place. Un plafond de verre qu’il devra casser cette année pour régulièrement se retrouver dans les 10.
Marco Bezzecchi a de son côté l’objectif d’apprendre le plus rapidement la catégorie. On peut penser que la saison 2022 de Bezzecchi pourrait ressembler à la saison 2021 de Marini.