La catégorie Moto2 sera à suivre avec attention cette année suite au départ des trois premiers du classement général 2021 vers le MotoGP. Beaucoup de pilotes ont changé d’équipes, et cela risque en début de saison d’être toujours de l’apprentissage pour certains. Mais d’autres ont l’air plus qu’en forme suite aux derniers essais officiels. Et celui qui sera le plus attendu est le champion du Monde Moto3 Pedro Acosta. Le jeune espagnol de pas encore 18 ans s’est tout de suite adapté comme il fallait à la Kalex en réalisant notamment le meilleur chrono à Portimao. Mais avec des expérimentés comme Sam Lowes, Augusto Fernandez, Aron Canet ou des jeunes comme Celestino Vietti, Fermin Aldeguer ou Manuel Gonzalez, cela pourrait amener de belles petites courses dominicales.
Red Bull KTM Ajo (Kalex):
Pedro Acosta et Augusto Fernandez
Comme chaque année, l’équipe d’Aki Ajo est la plus attendue de la catégorie. Après avoir dominé le Moto2 en 2021 avec Remy Gardner et Raul Fernandez (13 victoires à eux deux, 24 podiums au total), le nouveau duo de pilote pourrait faire aussi bien en cette année 2022. Bien entendu, le pilote le plus attendu de la saison (toutes catégories confondues?) est Pedro Acosta. Champion du Monde Moto3 alors qu’il débutait en Mondial, vainqueur de six courses, sur le podium à huit reprises, Acosta a sûrement été le débutant en Mondial le plus surprenant depuis 20 ans. Et comme si cela ne suffisait pas d’avoir été plus que brillant en 2021, ses premiers essais en Moto2 sont encore fabuleux. Meilleur chrono de la dernière séance des essais IRTA, Acosta est déjà dans le coup et pourrait bien remporter un nouveau titre. Bien entendu, il ne faut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, et bien qu’Acosta soit toujours jeune (pas encore 18 ans), qu’il puisse connaître des moments de difficulté, quand la réussite ne sera pas présente, il nous a montré l’an dernier qu’il pouvait gérer la pression. En tout cas, Acosta va être surveillé et regardé par tout le paddock qui rêve déjà de le voir en MotoGP dès 2023.
Augusto Fernandez risque d’être mis de côté en ce début de saison avec tous les regards vers son coéquipier. Et pourtant, après deux années difficiles dans l’équipe Marc VDS, l’ancien pilote Pons a déjà réussi à remporter des courses en 2019 (à trois reprises). L’an dernier, Fernandez a terminé 4ème du général avec six podiums dont quatre en cinq courses en milieu de saison. Sur la deuxième partie de l’année 2021, Fernandez a marqué 140 points en 11 courses, soit une moyenne d’environ 13 points / course (comme s’il terminait 4ème de chaque course). Dominé par le duo Raul Fernandez/Remy Gardner, il a été derrière les deux coéquipiers Tech3, avec Marco Bezzecchi, celui qui est monté le plus souvent sur les podiums.
Attendu comme un prétendant au titre en 2020 quand il est arrivé chez Marc VDS, revanchard en début de saison dernière, Fernandez semble avoir du mal lorsque la pression est trop grande. Et si en ce début de saison il profitait de la frénésie Pedro Acosta pour faire son petit bonhomme de chemin tranquillement et se retrouver leader du championnat? Ce ne serait pas surprenant!
En tout cas, Aki Ajo risque encore cette année d’avoir des moments de tension lors des courses entre ses deux pilotes. Pour notre plus grand plaisir de fans!
American Racing (Kalex):
Cameron Beaubier et Sean Dylan Kelly
L’équipe américaine managé par l’ancien pilote Suzuki John Hopkins est cette fois 100% US dans le line up de pilotes. Exit Marcos Ramirez et welcome Sean Dylan Kelly.
Le pilote de même pas 20 ans arrive du championnat AMA Supersport où il a survolé la saison avec douze victoires et cinq deuxièmes places en 18 courses. Bon, on ne va pas non plus trop s’enflammer, nous avons que le championnat Supersport américain n’est pas le plus relevé et que le Championnat du Monde Moto2 est d’un niveau bien plus élevé. Mais voir un américain arriver en GP est toujours un plaisir en espérant qu’il arrive à se mettre au niveau pour faire briller le Star-Spangled Banner. L’objectif est tout d’abord de progresser et de marquer quelques points dans la saison.
Son coéquipier est Cameron Beaubier qui va faire sa deuxième saison dans la catégorie. L’an dernier, le multiple champion AMA SBK a eu des plus et des moins. Alors qu’il apprenait la grande majorité des circuits (même s’il avait déjà roulé il y a 12 ans en 125cc), il a toutefois été six fois dans le top 10 dont deux cinquième place sur la fin de saison. Malgré tout, il a aussi régulièrement eu des abandons ( à six reprises) et aussi des courses en dehors du top 15 (à cinq reprises). Beaubier n’est plus jeune car il a 29 ans, mais il pourrait bien cette année surprendre et se retrouver plus régulièrement en bagarre pour les tops 5. Un top 10 final au général n’est pas à exclure.
Marc VDS Racing Team (Kalex):
Tony Arbolino et Sam Lowes
L’équipe Marc VDS est présente dans la catégorie depuis les débuts du Moto2 en 2010 et continue cette année pour la troisième saison consécutive dans le team belge. 2021 a été une année difficile pour Lowes malgré une quatrième place finale. Malheureusement, nous avions retrouvé le pilote que l’on connaissait trop bien par le passé avec des podiums, mais surtout beaucoup de chutes (cinq au total). Depuis deux saisons nous avions retrouvé le pilote qui était un prétendant à la couronne en 2015 et 2016, et nous en avions fait un des favoris début 2021. Si tout se passe correctement dans la tête de Lowes, alors il sera un très gros prétendant au titre. N’oublions pas qu’en 2021, Lowes avait remporté les deux premières courses au Qatar et a compté dix tops 5 en 18 courses.
Tony Arbolino quitte l’équipe Intact GP et a comme ambition de progresser après sa saison 2021 de rookie. L’italien n’a pas spécialement brillé, ce n’est pas le rookie qui a laissé la plus belle impression avec une 14ème place finale et un seul top 5 ( 4ème place au Mans). Souvent aux alentours de la 13ème place, Arbolino avait tout de même eu plusieurs résultats sans point (à dix reprises). Un top 8 au général serait déjà une performance correcte pour le pilote de 21 ans.
Flexbox HP40 (Kalex):
Jorge Navarro et Aron Canet
L’équipe de SIto Pons a un nouveau duo de pilotes pour 2022 avec Jorge Navarro et Aron Canet. Les deux espagnols quittent un chassis Boscoscuro (Canet était chez Aspar, Navarro chez Speed Up) pour découvrir la Kalex. La question est de savoir si les deux ibériques vont rapidement s’adapter à cette nouvelle moto. La réponse serait plutôt vers le oui suite aux premiers essais et notamment pour Aron Canet qui se retrouve quasiment à chaque séance dans le top 5. L’an dernier, le pilote le plus tatoué du paddock a terminé 6ème du championnat mais n’a toujours pas gagné dans la catégorie malgré cinq podiums. Régulièrement dans le top 10, sa deuxième année en Moto 2 a été très correcte et s’il progresse toujours en 2022, alors il sera à surveiller et pourrait jouer le titre. Troisième saison, des GP toujours construits, de la progression constante, Canet est un prétendant à la victoire finale.
Son coéquipier Jorge Navarro souffle le chaud et le froid depuis plusieurs années maintenant. 2022 sera sa sixième saison dans la catégorie et excepté l’année 2019 avec une quatrième place finale au général, Navarro est trop souvent décevant. Trop souvent inconstant, l’’espagnol a déjà prouvé qu’il pouvait se battre pour les victoires, lui qui compte déjà neuf podiums (dont huit en 2019). S’il se remet la tête à l’endroit, et oublie ses deux dernières années difficiles, il pourrait vite revenir dans la course des pilotes à suivre à chaque course.
Gasgas Aspar Team (Kalex):
Jake Dixon et Albert Arenas
L’équipe Aspar quitte pour 2022 le chassis Boscoscuro pour retrouver des Kalex. Voici le principal changement de l’équipe espagnole qui conserve Albert Arenas dans son équipe et retrouve trois ans plus tard l’anglais Jake Dixon.
Au vu des premiers essais et des résultats de l’an dernier, il serait surprenant de voir l’équipe Aspar jouer le titre ou même plus régulièrement les podiums.
Le champion du Monde 2020 a été en difficulté l’an dernier pour son année de rookie Moto2. Arenas, sans pour autant être autant en difficulté qu’un Lorenzo Dalla Porta son prédécesseur titré en Moto3, n’a pas réussi à être constant. Seulement 21ème du championnat avec 28 points, Arenas a déçu. Un seul top 10 en Allemagne, mais de trop nombreuses fois en dehors des points (sans compter six abandons). Il se doit cette année de jouer plus régulièrement les points et se rapprocher du top 10 lorsque les conditions le permettront.
Pour Jake Dixon, il a rêvé d’une place en MotoGP dans l’équipe RNF Yamaha. Malheureusement, c’est Darryn Binder qui a gagné la place. Dixon a vécu deux courses en MotoGP l’an dernier sans pour autant être ridicule, mais cela n’a pas suffit (il amenait sûrement moins de sponsors que le sud africain). Blessé fin 2020, Dixon a eu un retour difficile en Moto2 en 2021 avec des résultats bien inférieurs à ce qu’il nous avait montré la saison précédente. Un seul top 10, six courses seulement dans les points, c’est bien trop peu pour un pilote qui était dans les outsiders début 2021. Il doit se ressaisir dès le début de cette nouvelle saison s’il ne veut pas retourner trop rapidement en BSB.
Gresini Racing Moto2 (Kalex):
Filip Salac et Alessandro Zaccone
L’équipe Gresini Racing change complètement son duo de pilotes suite au départ en MotoGP de Fabio Di Giannantonio et celui en Supersport de Nicolo Bulega.
Pour 2022, c’est le tchèque Filip Salac qui monte du Moto3 et qui va être accompagné de l’italien Alessandro Zaccone.
Zaccone disputera sa première saison en GP Mondial, lui qui a fait quelques piges en World Supersport il y a quelques années. Par la suite, il est parti en Moto2 CEV, un championnat qui n’a que rarement donné de très bons pilotes quand ils sont arrivés en Mondial. Il a par ailleurs été pilote MotoE pour l’équipe Gresini depuis deux ans et on peut penser que ses résultats corrects lui ont été favorables pour obtenir le guidon Moto2 pour cette année. Malgré tout, on peut se demander pourquoi Zaccone a été titularisé.
Filip Salac a vécu une année 2021 mouvementée en Moto3. Pilote de l’équipe Snipers en début de saison, il s’est séparé de l’équipe italienne pour retourner dans son ancienne équipe Pruestel GP suite au décès de son ami Jason Dupasquier. Salac est un pilote qui n’a pas réussi à briller en Moto3 un seul podium en trois saisons, mais pourtant, on l’a souvent vu faire de bons chronos en essais ou lors des débuts de course. Rappelons que le Moto3 n’est pas la même catégorie que le Moto2, qu’il est plus facile d’avoir un pilotage sain en Moto2 et que l’on a vu des pilotes avoir du mal dans la plus petite catégorie avant de réussir en Moto2. Salac pourrait bien être ce type de pilote, peu en confiance en bagarre, mais plus à l’aise quand il est plus libre pour piloter.
Idemitsu Honda Team Asia (Kalex):
Ai Ogura et Somkiat Chantra
L’équipe japonaise managé par Hiroshi Aoyama a de nouveau Ai Ogura et Somkiat Chantra comme pilotes pour cette nouvelle année.
L’an dernier, Ogura avait terminé 8ème du championnat avec des résultats plus que constants tout au long de la saison. Jamais flamobyant, Ogura a toutefois terminé 12 fois dans le top 10 sur 13 GP terminés. Pour les 4 autres GP, il a abandonné et a manqué le dernier GP sur blessure. Au final, excepté la première course au Qatar, lorsque Ogura terminait le GP c’était dans le top 10. Auteur d’un podium en Autriche, il pourrait bien être la très bonne surprise de cette saison Moto2 s’il continue sa progression. Après avoir été régulièrement aux alentours de la 6 ou 7ème place, il doit maintenant confirmer et pourquoi pas viser le top 5.
Les essais de pré saison ont été très bons pour Ogura tout comme pour Somkiat Chantra. Le thailandais a réalisé plusieurs fois des chronos dans les trois meilleurs, ce qui est positif quelques jours avant la première course. L’an dernier, Chantra n’a terminé que 18ème au général avec comme meilleur résultat une 5ème place en Autriche. Trop régulièrement en dehors du top 15, Chantra se doit de progresser et ne plus faire quelques coups dans la saison puis de se retrouver au fond du plateau la semaine suivante. Il est tout de même rare d’avoir un pilote capable de se battre pour un top 6 puis de disparaître pendant les quatre courses suivantes.
Italtrans Racing Team (Kalex):
Joe Roberts et Lorenzo Dalla Porta
L’équipe italtrans continue comme en 2021 avec Joe Roberts et Lorenzo Dalla Porta.
Tout d’abord, le champion du monde Moto3 2019 n’a toujours pas réussi à s’adapter à la Moto2. C’est peut-être sa dernière chance de réussir en Moto2 s’il ne veut pas se retrouver à pieds en fin de saison, car avec seulement 10 points en 2021 ( 12ème place comme meilleur résultat en Styrie), Dalla Porta n’a jamais été brillant. Si en 2020 on pouvait lui laisser le temps de s’adapter à la Kalex, il est plus difficile de le défendre pour 2021. Et malheureusement, nous savons aujourd’hui que le temps n’est plus donné aux pilotes.
Pour Joe Roberts, sa saison 2021 a été moyenne. Attendu suite à sa très belle année 2020, l’américain n’a pas spécialement confirmé avec encore trop d’abandons. Comme d’autres dans cette catégorie, Robert n’est pas régulier et peut très bien passer d’un top 5 à une vingtième place à une semaine d’intervalle. Ce qui prouve aussi que la catégorie est assez serrée et que rien n’est joué d’avance. Malgré un bon début de saison 2021, Roberts a par la suite un peu coulé avec seulement 9 points lors des onze dernières courses. Espérons pour lui qu’il ne reste pas sur cette dynamique.
Liqui Moly Intact GP (Kalex):
Marcel Schrotter et Jeremy Alcoba
L’équipe allemande continue cette saison avec Marcel Schrotter pour la 6ème saison et accueille le rookie espagnol Jeremy Alcoba.
Mauvaise nouvelle pour ce début de saison avec la première blessure de la saison pour l’allemand qui s’est cassé le bras lors des essais de Portimao. On ne sait pas encore s’il sera présent en début de saison ou s’il devra faire l’impasse sur le Qatar.
Schrotter ne commence donc pas la saison de la meilleure des façons, et malheureusement nous avons l’habitude avec lui. Pilote prometteur il y a quelques saisons, mais dorénavant agé de 29 ans, Schrotter n’a jamais réussi à gagner et ne compte que cinq podiums en 161 départs dans la catégorie. Souvent placé vers la 10ème place, il n’a jamais réussi à aller plus haut sur une saison. Depuis 2018, son classement général se situe entre la 8ème et la 10ème place. Ce qui n’est pas mauvais, loin de là, mais qui montre la stagnation de l’ancien pilote Tech3 (eh oui, vous l’aviez oublié).
Jeremy Alcoba déboule du Moto3, et le jeune espagnol de 20 ans va être suivi avec attention. En deux saisons Moto3, il ne s’est pas fait que des amis, avec un pilote plus qu’agressif, et même limite d’être réglementaire. Souvent dans les mauvais coups, il sait qu’il va devoirse calmer car il sera sous les radars des commissaires et le moindre faux pas lui sera reproché. Malgré tout, Alcoba est un bon pilote qui réussissait régulièrement à être dans le top 10 des courses Moto3 lorsqu’il ne chutait pas. A voir comment il va s’adapter à la Moto2 mais pour le moment il est assez loin des meilleurs chronos, mais proche des autres rookies (excepté Pedro Acosta bien entendu).
Mooney VR46 Racing Team (Kalex):
Celestino Vietti et Niccolo Antonelli
L’équipe VR46 continue cette saison avec Celestino Vietti et accueille un autre pilote de la VR46 en la personne de Niccolo Antonelli.
On peut se demander si l’idée de promouvoir Antonelli est bonne au vu des résultats obtenus par l’ancien espoir depuis plusieurs saisons mais il mérite toutefois sa chance dans la catégorie après avoir roulé pendant 10 ans en Moto3. Agé de 26 ans, Antonelli reste sur une saison 2021 correcte par rapport à ce que nous avions vu les dernières années. Sixième du championnat avec quatre podiums, il n’a jamais vraiment progressé depuis plusieurs années, comme si un plafond de verre lui empêchait de rêver au titre.
Celestino Vietti n’a que 20 ans et pourtant on le voit briller depuis trois saisons maintenant. Alors qu’il a bien appris lors de saison de rookie en 2021, avec de nombreux tops 10 et notamment sur la fin de saison lorsqu’il a terminé trois fois dans le top 6 lors des trois dernières courses, Vietti a progressé petit à petit pour se rapprocher de plus en plus du podium. il pourrait bien être un des pilotes à suivre cette année, celui qui pourrait faire résonner le Fratelli d’Italia sur la plus haute marche du podium. En progression constante en 2021, s’il continue sur sa lancée, le podium pourrait vite ne devenir qu’une formalité pour un des protégés de Valentino Rossi.
MV Agusta Forward Team (MV Agusta):
Simone Corsi et Marcos Ramirez
L’équipe Forward continue pour la troisième saison consécutive avec MV Agusta. Et surprise de la fin de saison, Simone Corsi qui pensait disputer ses derniers GP a été prolongé suite à sa pole position lors de la dernière course de Valencia.
Le vétéran italien de 35 ans ne fait plus rien depuis quatre ans, et pourtant, il continue une année de plus. Il faut reconnaître que sa place n’était pas la plus enviée par les autres pilotes et que c’est à défaut qu’il a été reconduit par Milena Koerner, team manager de l’équipe suisse (et oui, Forward court sous licence suisse!).
Pour 2022, on espère que la MV arrivera à rentrer régulièrement dans les 15, et pourquoi pas viser quelques tops 10.
Pour accompagner Corsi, c’est Marcos Ramirez qui arrive. L’espagnol, depuis deux ans dans l’équipe American Racing n’a jamais réussi pour le moment à briller. Alors qu’il était un très bon pilote en Moto3, le pas a été plus difficile à franchir quand il est passé sur la Kalex. Seulement cinq tops 10 en deux ans, c’est trop peu pour espérer conserver un bon guidon. Ce n’est pas par hasard qu’il se retrouve dorénavant chez Forward.
Petramina Mandalika SAG Team (Kalex):
Gabriel Rodrigo et Bo Bendsneyder
L’équipe Petramina Mandalika SAG reconduit cette année Bo Bendsneyder et accueille Gabriel Rodrigo.
Le grand Bendsneyder a brillé à quelques reprises l’an dernier, notamment lors des essais. Malheureusement, quand la course arrive, le hollandais a beaucoup plus de mal avec trois tops 10 seulement (mais une 5ème et une 6ème place). Agé de 24 ans, Bendsneyder débute sa 4ème saison dans la catégorie et se doit de marquer plus régulièrement des points et rentrer dans le top 10 s’il ne veut pas perdre sa place en fin de saison (même s’il est présent en grande partie grâce à ses sponsors et non pas que pour ses résultats). L’équipe est sponsorisé par une marque indonésienne et au vu du développement dans ce pays ainsi que la tenue d’un GP dès cette année, on peut penser qu’un indonésien risque de vite arriver dans cette équipe.
Gabriel Rodrigo saute le pas et quitte le Moto3 pour arriver en Moto2. Pour l’argentin, il est difficile de savoir quel sera son objectif. Jamais vainqueur en Moto3, très rarement sur le podium en sept saisons (deux podiums seulement en 116 courses !) Rodrigo semble ne jamais avoir progressé depuis 4 ans. Absent lors des cinq dernières courses de la saison dernière, au sol à quatre reprises, hors des points à deux autres reprises, Rodrigo a vécu une année 2021 galère! Ses premiers essais sur la Moto2 sont plus que difficiles avec des chronos loin des meilleurs. Même s’il est rookie, il risque de ne pas avoir énormément de temps pour prouver qu’il mérite de rester.
RW Racing (Kalex):
Barry Baltus et Zonta Van den Goorbergh
C’est peut-être l’équipe la moins connue et la moins attendue de la catégorie. Il ne faut pas se le cacher, les deux pilotes présents sont là grâce à leur sponsor. Tout d’abord, le belge Barry Baltus ( 18 ans dans deux mois) était déjà présent l’an dernier sur la NTS (moto bien inférieure au reste du plateau) et n’a marqué que deux points. Sa jeunesse est à noter, car il n’a que deux saisons en Mondial derrière lui, mais malgré tout, 2021 n’a pas été de tout repos. En revanche, contrairement à d’autres pilotes, il a appris petit à petit et n’a eu que trois abandons. Son objectif pour 2022 est de marquer des points assez régulièrement, même si cela sera difficile.
Son coéquipier pour la saison est Zonta Van Den Goorbergh. Son nom n’est pas inconnu à ceux qui suivaient le MotoGP au début des années 2000 où Jurgen était présent. Cette année, c’est son fils de 16 ans qui prend la suite. Tout le monde a été surpris car Zonta n’a jamais fait de gros résultats par le passé et arrive directement du championnat Moto3 CEV avec une 17ème place au général et une 7ème place à Misano comme meilleur résultat. Est-ce trop tôt pour le hollandais d’arriver directement en Moto2? On peut le penser.
En tout cas, l’équipe RW Racing a une moyenne d’âge de 17 ans, la plus jeune et de loin de tout le plateau Moto2 (et même Moto3 ! )
Speed Up Racing (Boscoscuro):
Romano Fenati et Fermin Aldeguer
L’équipe Speed Up est la dernière du plateau à conserver le chassis Boscoscuro (du nom du patron) et cela risque une nouvelle fois d’être un désavantage sur la durée de la saison. Malgré tout, sur certaines courses, cela pourrait être à leur avantage.
Les deux pilotes pour cette saison sont complètement différents. D’un côté “l’ancien” Romano Fenati âgé de 26 ans va retrouver le Moto2 cinq ans après son expérience avortée chez Snipers. En effet son dernier passage avait été marqué par son exclusion du championnat à Misano quand il avait eu la bonne idée de prendre le levier de frein de Stefano Manzi en ligne droite! Même si cela était il y a cinq ans, c’est bien le seul fait marquant de Fenati en Moto2 qui n’avait pas réussi à s’adapter à cette catégorie. Pilote le plus victorieux en Moto3, Fenati n’aura pas énormément de temps pour montrer qu’il peut aussi piloter en Moto2, s’il ne veut pas rester l’éternel espoir Moto3.
Fermin Aldeguer a déjà réalisé une demie-saison en 2021 et a plus que surpris. A peine âgé de 18 ans, il sera à surveiller dès le Qatar. En huit courses, il n’a marqué des points qu’à deux reprises avec une 12ème place pour sa première au Mugello puis une 7ème place en Aragon. Aldeguer est très rapide sur un tour, mais doit encore progresser lors des courses en bagarre. Présent également en MotoE l’an dernier, il a été régulièrement en bagarre pour les podiums. Il pourrait bien être la bonne surprise de ce championnat, même si on sait que sa moto pourrait être un frein.
Yamaha VR46 Master Camp Team (Kalex):
Manuel Gonzalez et Keminth Kubo
L’équipe VR46 n’avait pas assez d’une place en Moto2 avec l’équipe Sky VR46 (dorénavant Mooney VR46). Associé à Yamaha (mais avec des Kalex comme moto), cette nouvelle équipe débarque en Moto2 en ayant l’intention d’amener de jeunes pilotes dans la catégorie tout en espérant qu’un puisse se révéler et ainsi aller en MotoGP avec Yamaha.
Pour cette première saison, l’espagnol Manuel Gonzalez et le thailandais Keminth Kubo seront les deux heureux élus.
Si vous connaissez le World Supersport, le nom de Manuel Gonzalez n’est pas inconnu. Agé de 19 ans, il a remporté le titre Supersport 300 en 2019 avant de passer en 600 SSP. L’an dernier, il a été la révélation de la saison en terminant 3ème du championnat avec notamment deux victoires et sept podiums. Venu en remplacement à deux reprises en Moto2, il n’a pas marqué de point mais a toutefois été assez brillant lors des essais alors qu’il découvrait la catégorie et n’avait aucun test. Malgré tout, nous resterons mesuré suite aux essais IRTA de la semaine om il n’a pas fait mieux que la 25ème place sur 28 pilotes avec deux secondes de retard sur les meilleurs.
Keminth Kubo lui découvrira le niveau Mondial après avoir roulé pendant 3 ans en CEV Moto2. Déjà dans l’équipe VR46 dans cette catégorie, il est difficile de savoir ce qu’il vaut puisqu’il n’a fait que 11ème du classement avec 60 points alors que le vainqueur de la catégorie Fermin Aldeguer en a compté 265 (sur 325 possible).