En marge du GP de Valence, Hervé Poncharal s’est confié sur la saison 2010 et sur ses débuts dans la nouvelle catégorie Moto2.
Très vigilant sur le volet financier, le patron du team français Tech3 a expliqué vendredi comment il allait réduire, de 15 à 20%, son budget de fonctionnement.
Hervé Poncharal, vous terminez la saison comme premier team indépendant en MotoGP derrière Yamaha, Honda et Ducati mais devant Suzuki. Quel était votre budget cette saison pour parvenir à ce résultat ? Qu’en sera-t-il en 2010 ?
En 2009, notre budget se situait entre 6 et 7 millions d’euros. Il se divisait en trois pôles : la technique, dont la location des motos à Yamaha, la maintenance, les évolutions, puis les salaires des pilotes et enfin la masse salariale (ndlr : Tech 3 compte une vingtaine de salariés), les déplacements, l’hébergement, les structures etc… Je souhaite réduire globalement de 15 à 20 pc ces dépenses la saison prochaine.
Sur quels postes allez-vous porter votre effort?
Les salaires des pilotes ! Colin Edwards, qui a réalisé une magnifique saison – il est 6e toujours en bagarre pour la 5e place – a accepté de percevoir l’an prochain quatre fois moins qu’en 2009. Si l’on compte l’arrivée dans l’écurie de Ben Spies, payé en grande partie par Yamaha, les salaires des deux pilotes seront de 50% inférieurs à ce qu’ils étaient avec l’équipe Edwards-Toseland.
Mais disposez-vous déjà de ce nouveau budget ?
Non, pas encore (…) Si on devait attendre d’avoir des certitudes on ne se lancerait jamais.
«Il faut que j’arrive à convaincre ces pilotes de venir»
«A mon avis, personne n’a encore le budget. On dépense un peu l’argent qu’on n’a pas !» (Hervé PONCHARAL)
Vous participerez l’an prochain aux débuts de la nouvelle catégorie Moto2. Elle sera beaucoup moins dispendieuse que le MotoGP ?
Oui. Aujourd’hui il faut être un peu fou pour se lancer dans cette aventure mais nous y allons. On investit avec nos fonds propres. Mais je pense que cette catégorie va revigorer le Championnat. Il y aura entre 30 et 35 machines sur la grille au minimum. Avec des motos très proches en performance et un coût qui sera en réduction de 40 à 50% par rapport aux bonnes 250cc de cette année. Un excellent rapport qualité-prix en quelque sorte. On a envie d’y être pour redevenir constructeur.
Vous allez aligner deux motos ?
Oui. Avec un châssis conçu par Tech 3 (Le moteur Honda 600 cc et les pneus seront les mêmes pour tous les pilotes de Moto2, Ndlr). Alors qu’on ne peut réduire les coûts techniques en MotoGP que de manière homéopathique, car ce sont des engins d’extra-terrestres, le Moto2 nous servira de laboratoire pour préparer la prochaine génération de MotoGP.
Vous avez déjà engagé vos pilotes ?
Malheureusement, non. Il y a une petite partie de poker-menteur qui se joue actuellement en Moto2. A mon avis, personne n’a encore le budget. On dépense un peu l’argent qu’on n’a pas ! Il faut que j’arrive à convaincre ces pilotes de venir avec nous, non seulement pour la gagne mais aussi… pour un coût raisonnable.
Et pour bien fonctionner en Moto2, il vous faudrait quel budget ?
Je pense qu’un million et demi d’euros serait un budget suffisant pour deux pilotes. On passe quelques nuits blanches. On jongle en permanence. Je crois qu’on finira par équilibrer ce budget de fonctionnement. Mais je n’ai aucune assurance.
source: http://www.lequipe.fr