Nous voilà maintenant dans le dernière ligne droite des bilans des pilotes MotoGP, puisque nous arrivons aujourd’hui à celui du nonuple champion du monde, l’Italien Valentino Rossi.
L’année dernière, le pilote de Tavullia avait mis fin à 7 années de collaboration avec Yamaha, collaboration scellée par 46 victoires et 4 titres mondiaux. Il a alors choisi de relever le challenge Ducati, n’ayant plus goûté aux joies d’un titre mondial depuis le titre de Stoner en 2007.
Ce qui est sûr, c’est que cette disette ne va pas s’arrêter cette année. En effet, Rossi est seulement 5ème du championnat, à 85 points. Comment expliquer ce début de saison indigne du palmarès de Rossi ? C’est ce que nous allons voir.
La saison 2011 commence par des essais hivernaux désastreux. Rossi, gêné par son épaule (à Valence car celle-ci n’avait pas encore été opérée, à Sepang car Rossi était encore convalescent), navigue entre la 12è et la 15è place lors de ses essais hivernaux. Développer une machine en n’étant pas à 100% est difficile, ça l’est encore plus quand un seul pilote a réussi par le passé à en tirer toute la quintessence.
Le cadre carbone ne se comportant pas du tout de la même manière qu’un châssis classique, l’ouverture de la saison intervient trop tôt au goût de Rossi.
Mais les premières courses, bien que conclues à des années-lumières de la tête sont encourageantes, notamment car on assistait à une progression constante du binôme Rossi/Ducati. 7ème au Qatar, 5ème à Estoril, 3ème en France pour ce qui est pour l’instant son seul podium avec la Desmosedici, et enfin à seulement 7s de la victoire à Barcelone.
Ces progrès laissaient entrevoir une belle fin de saison de Rossi, à se battre aux avants-postes, mais cette dynamique fut brisée l’espace d’un week-end, sur la piste britannique de Silverstone. Largué lors de toutes les séances, aussi bien sur le sec que sur la pluie (là où il s’est pourtant avéré le plus à l’aise avec la rouge), Rossi se qualifie à 4s de la pôle.
Même s’il parvient à limiter la casse en terminant 6ème, depuis cette manche anglaise, Rossi n’a jamais terminé à moins de 26s de la victoire, dans son jardin du Mugello qui lui a tant de fois souri par le passé (9 victoires, dont 7 de file en MotoGP). Les ingénieurs de chez Ducati, ainsi que son team, ont beau tout essayer (ils ont même été jusqu’à insérer le moteur 2011 dans le châssis 2012 avec lequel il se sentait le plus à l’aise lors des essais de la 1000cc), aucune modification ne semble pouvoir donner à Rossi une confiance suffisante envers le train avant de sa machine.
Maintenant, on se dit même que la progression entrevue en début de saison n’était que de la poudre aux yeux. Sur les 6 pilotes les plus rapides depuis le début la saison (les 4 Honda officielles de Stoner, Pedrosa, Dovizioso et Simoncelli avec les deux Yamaha de Lorenzo et Spies), les fois où Rossi a pu devancer un ou plusieurs de ces pilotes à la régulière depuis le début de la saison se comptent sur les doigts d’une main.
A Estoril, Simoncelli et Spies abandonnent. En France, il devance Lorenzo (amoché suite à sa chute au warm-up) et Spies et profite des mésaventures du duo Pedrosa/Simoncelli. Il bat Simoncelli à Barcelone, finit devant le duo Simoncelli/Lorenzo à Silverstone et Assen à cause de leurs chutes lors des deux courses, termine devant un Pedrosa convalescent au Mugello. Et enfin, termine devant Simoncelli à Laguna Seca du fait de sa chute.
Rossi ne doit donc sa 5ème place au championnat qu’à sa régularité (seuls Dovizioso et lui ont empoché des points à chaque course) et aux déboires des pilotes plus véloces que lui à l’heure actuelle.
Mais au fond, est-ce que Rossi pouvait faire bien mieux en cette première moitié de saison avec la GP11, puis la dénommée GP11.1 ?
Les performances de Hayden en attestent, la GP11 est une moto mal née, vicieuse, dont les limites sont assez difficiles à appréhender, comme le montrent les 8 chutes en 10 courses de la part de Rossi lors des essais, dixit Moto Journal (comme le dirait Jean-Raoul Ducable » Ben quoi ! Les essais c’est pour essayer si ça passe, non?! » )
Quel est alors le meilleur choix à faire ? Forcer en course et risquer d’aller à la faute pour gagner quelques malheureux dixièmes, ou faire le dos rond, chercher la solution pour domestiquer la Desmosedici et empocher les points en attendant ? Valentino a choisi la deuxième solution, et c’est ce qui lui permet de limiter la casse d’un point de vue comptable.
Les seuls reproches que l’on peut faire à la demi-saison de Rossi si on l’observe de ce point de vue, c’est sa faute à Jerez (s’il avait su qu’il s’agissait de la seule course où il allait être aux avants-postes avant un bon bout de temps…), et son incapacité à remporter les combats au corps à corps dont il raffolait avec la Yamaha (face à Doviziosi à Estoril et au Mans, Hayden et Bautista au Sachsenring), entre autres car la Yamaha était la reine de l’improvisation.
La fin de saison de Valentino ne s’annonce pas des plus mirobolantes, puisqu’il va probablement continuer à s’occuper d’une GP11.1 afin de préparer la saison 2012 et le retour aux 1000cc, semblant plus propice au Transalpin. A moins que Ducati ne décide de faire machine arrière et d’abandonner le cadre carbone utilisé depuis 2009.
Cet article vous a plu ? cliquez sur l’un des boutons ci-dessous pour le partager !
Tags: Bilan, Ducati Team, mi-saison, rossi, Valentino Rossi
bel article sans parti pris ce qui est rare bon resume de la situation merci