Deuxième pilote de notre série consacrée aux champions du monde de la saison 2011, avec le vétéran Carlos Checa qui remporte enfin un titre de champion du Monde après 20 saisons au plus haut niveau.
CARLOS CHECA
·Date de naissance : 15 Octobre 1972
· Lieu de naissance : Barcelone
· Nationalité : Espagnole
· Numéro de course : #7
· Team : Ducati Althea
· Site officiel : www.carloscheca.com
Palmarès (après la saison 2011) :
Titre de champion du monde
Superbike: 1 (2011)
Général:
Saison 1993 : 27ème champ. du monde 125cc Honda (9 points)
23ème champ. du monde 250cc Honda (9 points)
Saison 1994 : 12ème champ. du monde 250cc Honda (54 points)
Saison 1995 : 13ème champ. du monde 250cc Honda (45 points)
16ème champ. du monde 500cc Honda (26 points)
Saison 1996 : 8ème champ. du monde 500cc Honda (124 points)
Saison 1997 : 8ème champ. du monde 500cc Honda (119 points)
Saison 1998 : 4ème champ. du monde 500cc Honda (139 points)
Saison 1999 : 7ème champ. du monde 500cc Yamaha (125 points)
Saison 2000 : 6ème champ. du monde 500cc Yamaha (155 points)
Saison 2001 : 6ème champ. du monde 500ccYamaha (137 points)
Saison 2002 : 5ème champ. du monde MotoGP Yamaha (141 points)
Saison 2003 : 7ème champ. du monde MotoGP Yamaha (127 points)
Saison 2004 : 7ème champ. du monde MotoGP Yamaha (117 points)
Saison 2005 : 9ème champ. du monde MotoGP Ducati (138 points)
Saison 2006 : 15ème champ. du monde MotoGP Yamaha (75 points)
Saison 2007 : 14ème champ. du monde MotoGP Honda (65 points)
Saison 2008 : 4ème champ. du monde Superbike Honda (313 points)
Saison 2009 : 7ème champ. du monde Superbike Honda (209 points)
Saison 2010 : 3ème champ. du monde Superbike Ducati (297 points)
21ème champ. du monde MotoGP Ducati (1 point)
Saison 2011 : Champion du monde Superbike Ducati (505 points)
Statistiques en GP :
GP disputés : 222 (1 en 125cc, 27 en 250cc,92 en 500cc, 102 en MotoGP)
Victoires : 2 (2 en 500cc)
Podiums : 24 (17 en 500cc, 7 en MotoGP)
Pôles : 3 (1 en 500cc, 2 en MotoGP)
Points en carrière : 1602 (9 en 125, 108 en 250,825 en 500, 660 en MotoGP)
Meilleurs Tours : 5 (4 en 500cc,1 en MotoGP)
Statistiques en Superbike :
Courses disputés : 108
Victoires : 20
Podiums : 40
Pôles : 8
Points en carrière : 1324
Meilleurs Tours : 22
Récapitulatif de ses résultats en Grands Prix
Récapitulatif de ses résultats en SBK
Biographie
Carlos Checa est né le 15 octobre 1972, à Sant Fruitos de Bagès, au nord de Barcelone. A vrai dire, il faudrait même plutôt parler de Carles Checa, mais nous utiliserons la version espagnole de son prénom.
Sa famille n’est pas vraiment passionnée de moto. Elle renvoie même à de mauvais souvenirs puisque le père de Carlos a eu un accident de moto où il se casse la jambe sur le chemin qui le menait à la maternité !
C’est pour cela que Checa ne découvre la moto qu’à ses 10 ans, une Mecatecno offerte par ses parents, là où la plupart des pilotes modernes sont en train d’user leurs sliders dans des championnats régionaux. C’est le coup de foudre, mais il n’a pas le droit de se servir de sa motocyclette sans surveillance de ses parents, ce qui vaudra à Carlos d’apprendre comment crocheter des serrures…
Ce n’est que trois ans plus tard que Checa commence la compétition, il s’engage alors en motocross 80cc.
La vitesse ne vient que bien plus tard, ses premiers tours de roue en compétition sur asphalte n’ont lieu qu’en 1989 (au même âge, Capirossi sera champion du monde 125cc l’année suivante) lors d’une pige en championnat de Catalogne 80cc sur le circuit San Padro sur une NSR80 de l’équipe Sant Fruitos.
L’année 1991 est le témoin de l’ascension fulgurante de Carlos, qui remporte le championnat de catalogne 80cc, mais aussi dans la foulée le championnat d’Espagne de la même cylindrée !
Cela n’a pas l’air de tant perturber Carlos qui signe une encourageante 8ème place au championnat, sur une Honda.
En 1993, Checa se voit contraint à redescendre en championnat d’Espagne, toujours sur Honda. Il écrase le début de championnat, ce qui lui vaut une wild-card pour le Grand Prix d’Europe 125cc, se disputant chez lui sur le circuit de Catalunya, au sein du team M.C.Manresa-Petrocat. Carlos se permet de terminer 7ème de cette course, finissant à la lutte avec Jorge Aspar Martinez (quadruple champion du monde 80cc et 125cc) et Ezio Gianola (30 podiums en GP, vice champion 1988, 3ème en 1989 et 4ème en 1992) et devançant des grands noms tels que Haruchika Aoki ou Hans Spaan. Cette performance lui ouvre la porte des Grands Prix pour les six derniers Grands Prix de la saison dans l’équipe Daytona-Pit Lane Racing… mais en 250cc !
Carlos n’ayant encore jamais roulé sur cette cylindrée, il lui faut plusieurs courses avant de se mettre dans le rythme (jamais mieux classé que 20ème lors de ses quatre premiers courses). Cependant lors des deux dernières courses de la saison il parvient à empocher des points avec une 14ème place à Laguna Seca et une 9ème place à Jarama, ce qui lui permet de conserver son guidon en championnat du monde.
Checa en 250cc en 1993
(on peut remarquer sur la deuxième photo qu’il n’avait pas encore changé de combinaison et avait celle de son ancien team !)
En fin de saison il se retrouve donc 3ème du championnat d’Espagne 125cc (en ayant loupé la fin de saison pour cause de présence en mondial), 27ème du championnat du monde 125cc (pour sa septième place à Barcelone) et 23ème du championnat du monde 250cc.
En 1994 il fait alors partie du team Givi Racing, toujours sur une Honda, et va pouvoir disputer la saison complète. Checa réalise une saison régulière sans être flamboyante. Il marque des points à chaque fois qu’il termine la course, abandonne à trois reprises et finit toutes ses courses entre la 7ème (son seul top 10 de la saison à Laguna Seca) et la 14ème place. Il termine alors 12ème du championnat avec 54 points.
Malgré ses résultats de 1994 plutôt discrets, Carlos parvient à signer dans le team de Sito Pons pour la saison suivante, toujours en 250cc.
Checa démontre alors une bonne pointe de vitesse puisqu’il termine à deux reprises à la quatrième place sur les huit premières épreuves du championnat, lors de la course d’ouverture en Australie et lors de la course française disputée au Mans. Cependant de nombreux abandons au vu du nombre d’épreuves disputées (2 + une course manquée à Shah Alam) plombent son championnat.
C’est alors qu’intervient le terme de la saison 250cc de Carlos Checa puisque Alberto Puig, pilote 500c chez Sito Pons, se blesse gravement au Mans et est incapable de reprendre le guidon du reste de la saison. Checa se retrouve alors parachuté chez Honda Pons en catégorie reine, lui qui était encore en championnat d’Espagne 125cc il y a deux ans de cela !
Changement de standing pour Carlos, aux côtés de Doohan et Cadalora sur la première ligne de la grille du GP de Barcelone, qu’il ne terminera pas
De surcroît, il dispose d’une des meilleures machines du plateau (Puig était sur une série de 3 podiums en 4 courses dont une victoire à Jerez, et n’a jamais quitté le top7 de la saison).
Les attentes sont élevées, mais Carlos s’adapte rapidement à la 500cc (qui n’est pourtant pas réputée pour être une catégorie facile d’accès) et, malgré deux abandons, parvient à scorer 26 points en 5 courses (deux 7ème et une 8ème place), ce qui le classe 16ème du championnat 500cc (il finit 13ème du championnat 250cc).
Carlos reste donc chez Pons pour la saison 1996 et va poursuivre son apprentissage de la catégorie reine, son coéquipier étant… Alberto Puig.
Puig ne parvenant pas à retrouver le niveau de performance qui était le sien avant sa blessure, Carlos devient le pilote n°1 de l’équipe du haut de ses 24 ans, ce qui est peu à l’époque (les pilotes démarraient leur carrière plus tard, et il fallait de nombreuses années pour parvenir à tirer toute la quintessence de ces monstrueux 2-temps).
Les attentes sont fortes, mais Carlos s’en tire avec les honneurs pour ce qui est sa première saison complète en 500cc. Dès l’ouverture du championnat à Shah Alam, Checa monte sur la troisième marche du podium derrière Cadalora et Barros. Il confirme lors du GP d’Indonésie à Sentul en s’adjugeant la 5ème place, à 10s d’un Mick Doohan au sommet de son art.
La suite de la saison est hélas plus compliquée puisque de début avril à mi-septembre Checa n’arrive plus à rentrer dans le top 6, soit un total de 10 GPs où Carlos rentre dans le rang. Mais son retour au premier plan n’en sera que plus brillant. Il se rappelle au bon souvenirs de ses adversaires lors du GP qui l’a vu arriver en championnat du monde il y a trois ans de cela, le circuit où l’année devant il était parvenu à décrocher une première ligne impressionnante pour un pilote remplaçant.
C’est sur « son » circuit de Montmelo que Checa parvient tout simplement à remporter sa première victoire en Grands Prix, au nez et à la barbe des Doohan, Crivillé, Cadalora, Okada… plus fort encore, c’est avec près de 7s d’avance sur ce groupe pesant 7 titres de champion du monde (3 pour Cadalora, 1 pour Crivillé et 3 pour Doohan, sacré champion lors de cette course) que Carlos remporte la victoire.
Galvanisé par cette victoire, Carlos finit en fanfare avec une quatrième place à Jacarepagua et un podium à Eastern Creek, 3ème comme lors de l’ouverture du championnat (il profite aussi de l’accrochage Crivillé/Doohan dans le dernier tour).
Cette fin de saison remarquable ne lui permet pas de figurer mieux que 8ème au général avec 124 points à cause de son milieu de saison discret.
Il continue chez Honda Pons lors de la saison 1997, même s’il change de couleurs (passage de Fortuna à Movistar).
Lors de cette saison, Carlos confirme les prédispositions entrevues lors de la fin de saison 1996. En effet, il finit à trois reprises deuxième sur le circuit Paul Ricard, à Assen et dans son jardin de Montmelo (où il échoue à moins d’une demie-seconde d’un Doohan impérial qui a remporté 12 courses sur 15).
Il termine toutes ses courses dans le top 6 sauf à Phillip Island où il termine 10e mais à 2s de la 4ème place.
Le problème est que Carlos ne termine que trop rarement, abandonnant à 6 reprises, dont 4 GPs consécutifs (alors que pour 3 d’entre eux il s’était qualifié parmi les trois premiers sur la grille). Ce manque de constance l’empêche de faire mieux que l’année précédente puisqu’il termine encore 8ème du championnat, avec 119 points, et ce alors alors qu’il disposait de l’arme absolue, une Honda (les 5 premiers au championnat roulaient sous le sigle du blason ailé).
Sito Pons lui accorde encore sa confiance pour la saison 1998, l’associant cette fois-ci à John Kocinski, bien lui en a pris. En effet, Carlos parvient enfin à concilier rapidité et constance, et signe ce qui est et de loin son meilleur début de saison.
Après une timide 8ème place à Suzuka, Checa ne quitte plus le top5 pendant 6 courses. 2ème en Malaisie, 4ème à Jerez et en Italie, 3ème en France (où il se fait déposséder de la deuxième place par un exter de Doohan d’un autre monde après avoir longuement mené la course), vainqueur en Espagne à Jarama (au nez à la barbe de Norifumi Abe) et 5ème à Assen,
Checa signe aussi sa première pôle à Jerez, et devient un des cadors du championnat. Après ces 7 premières courses, Carlos est le quatrième homme après Biaggi, Doohan et Crivillé. A seulement 12 points de la tête du championnat avec 106 points, Carlos est encore un candidat crédible au titre de champion du monde à la veille de la manche anglaise de Donington.
Hélas, c’est ici que la trajectoire vers les sommets de Carlos prend fin. Suite à une horrible chute dans la célèbre descente du circuit anglais lors de la première séance d’essais, Carlos souffre de multiples blessures internes, dont une hémorragie interne due à une déchirure de près de 10cm de sa rate. Lors de son séjour à l’hôpital, il perd passagèrement la vue et se retrouve partiellement paralysé pendant 19 heures. 7 semaines après cela, Carlos était de retour en piste, comme si de rien n’était (il avoue n’avoir gardé aucun souvenir du crash).
Ses résultats de fin de saison ne sont alors qu’anecdotiques au vu de la gravité de sa chute, mais il parvient tout de même à terminer chaque course dans le top 10, avec pour meilleur résultat une 6ème place… à Barcelone. Ces quelques points lui permettent de conserver sa 4ème place au championnat, son meilleur classement en carrière.
Hélas, ces résultats de fin de saison ne le mettent pas en position de force au moment de négocier un contrat pour la saison 1999, et il doit quitter l’équipe de Sito Pons au quel il appartenait depuis 1995. Il rejoint l’équipe officielle Yamaha, absente du top 5 du championnat depuis deux ans et du top 4 depuis 3 ans. Carlos se retrouve avec un autre transfuge de chez Honda, Max Biaggi, convaincu qu’il lui faut une autre moto que Mick Doohan pour espérer le battre.
Checa démarre la saison avec une très belle 2ème place sur le tout nouveau circuit de Sepang (Johor avait assuré l’intérim en 1998 après Shah Alam) derrière l’Américain Kenny Roberts Jr et sa Suzuki.
Lors de sa 2ème place en Malaisie.
(à noter la présence de petits ailerons sur le côté du carénage des Yam, bien avant ceux apparus sur les Ducati plus récemment)
Avec une Yamaha en difficulté (Biaggi, vice-champion susceptible de chatouiller Doohan en 1998 ne parvient à monter que sur deux podiums lors des 10 premières épreuves tout en abandonnant à 4 reprises), Checa ne fait pas de miracles et signe des performances correctes, même s’il abandonne souvent (5 fois sur l’ensemble de la saison).
Une amélioration est visible lors de la deuxième partie de saison, où Checa ne sort plus du top 6 lorsqu’il termine (là où il finissait 10e à Jerez et 7ème en France et à Barcelone en début de saison). Cela permet à Checa de terminer 7ème du championnat avec 125 points (il ne quittera plus ce numéro, qu’il a fait sien à partir de l’année suivante).
Ce regain est aussi visible chez Biaggi, qui remporte sa seule victoire de la saison et termine trois fois deuxième lors des 4 dernières courses de la saison. Il faudra compter sur les Yamaha lors de la saison 2000.
Et en effet, Honda semble avoir déserté le haut du tableau en ce début de saison 2000, eux qui n’avaient pas laissé échapper le titre depuis 1993 et le titre de Schwantz. Le développement, confié à Crivillé suite à son titre et au retrait de Doohan, part dans la mauvaise direction, et la NSR devient une machine très délicate. Les deux pilotes qui en profitent le plus lors du début de saison sont Roberts dauphin de Crivillé, et… Carlos Checa, qui profite de la méforme de Biaggi (4 abandons en 5 courses pour le Romain).
Checa monte d’abord sur la deuxième marche du podium derrière l’improbable Gary McCoy et ses longues dérives sur le circuit de Phakisa. Il termine une nouvelle fois deuxième, ce coup-ci derrière Roberts, à Sepang.
A Suzuka, les Japonais sont déchaînés (3 Nippons dans le top4) et Checa termine deuxième « étranger » en finissant 5ème à 2s5 de la victoire. Il reprend sa place habituelle de 2ème en Espagne à Jerez, une nouvelle fois derrière Roberts.
S’il ne termine que 7ème au Mans, il est le témoin privilégié de la lutte titanesque que se livrent le triumvirat italien Capirossi, Rossi et Biaggi lors du GP d’Italie. Les chutes des deux derniers cités offrent la deuxième place au Catalan, ainsi que… la tête du championnat, à égalité à 100 points avec Kenny Roberts !
En plus, Carlos arrive sur le circuit qui a toujours accueilli ses meilleurs résultat en GP, le circuit de Catalunya. Il se qualifie en 1ère ligne mais la course se déroule sous la pluie, domaine de prédilection de Roberts et sa Suzuki. Alors qu’il force en 2ème position pour rattraper Roberts parti en solitaire, Carlos chute et voit s’éloigner ses chances de titre. Les Honda, sous l’impulsion du rookie Valentino Rossi reprennent des couleurs tandis que Biaggi parvient enfin à terminer ses courses.
Tous ces évènements font que la dynamique de Checa s’est brisée après la course de Barcelone, comme cela a pu être le cas lors de la saison 1998. Après avoir marqué 100 points lors des 6 premières courses, il n’en engrange que 55 lors des 10 dernières en abandonnant seulement 2 fois (à Barcelone et à Phillip Island lors de la clôture du championnat). Son meilleur résultat de la deuxième partie de saison est une 4ème place à Motegi. De 1er ex-aequo Carlos rétrograde à la 6ème place finale au classement du championnat avec 155 points.
6ème, c’est aussi son classement au terme de la saison 2001. Une nouvelle fois, Checa est abonné aux deuxièmes places lorsqu’il monte sur le podium. Si au Mans et au Sachsenring il termine derrière son chef de file Biaggi, la course de Rio est bien plus frustrante.
Il s’agit de la dernière course de la catégorie reine sous l’appellation 500cc (avant l’avènement de la MotoGP et des 4-temps), se déroulant au Brésil sur le tracé de Jacarepagua. Checa est le seul pilote qui parvient à suivre un Valentino Rossi en état de grâce (il est sur une série de 5 victoires en 6 courses).
Mieux que cela, lors de la seconde partie de course (la course a été interrompue après 4 tours, Checa était alors à 2 dixièmes de Rossi), l’Italien a toutes les peines du monde à suivre l’Espagnol dans les dernières boucles. Au cumul des deux manches la victoire ne peut échapper au Catalan, sauf que la malchance s’en est mêlée.
Dans le tout dernier virage, Anthony West se retrouve sur la trajectoire et perturbe la ré-accélération de Checa. Pas celle de Rossi. Rossi se retrouve alors dans le dosseret de selle de Checa à l’arrivée, mais devant lui au cumul des deux manches. Il s’agit de la dernière victoire d’une 500 2-temps, elle aurait du être pour Checa.
Dans le dernier virage, Carlos a assez d’avance sur Rossi pour l’emporter au cumul
Mais il doit quitter la trajectoire idéale pour déborder West
Sacrifiant ainsi la ré-accélération… et la victoire
Pour la saison 2002, Checa fait partie des rares bénéficiaires d’une 990 4-temps. Ces nouvelles machines vont dominer pendant la quasi-intégralité du championnat des 500cc vouées à disparaître (la course du Sachsenring aura été leur champ du cygne).
Checa profite de tout cela pour signer de très bons résultats… lorsqu’il termine. En effet, à à 5 reprises dans la saison Carlos ne franchit pas le drapeau à damiers, les trois chutes les plus frustrantes se déroulant lors de la dernière course à Valence (il tombe dans le tour de chauffe), à Donington (il chute alors qu’il mène le GP depuis 17 tours avec un Valentino Rossi à ses basques incapable de le dépasser là où il est plus à l’aise) mais surtout sous les trombes d’eau sur le circuit de… Jacarepagua (où Checa est décidément maudit).
Scotché sur la grille, le Catalan se retrouve bon dernier et à 15s de la tête après 5 tours. C’est alors que Checa sort une incroyable remontée, reprenant ces 15 secondes de retard (et les pilotes intercalés) en l’espace de 12 tours. C’est au freinage de la (très) longue ligne droite que Carlos prend le commandement de l’épreuve à Valentino Rossi… pour tomber lors du virage suivant…
Sur les 11 courses restantes, Checa finit à 9 reprises dans le top 5, dont 4 podiums (sous la pluie avec une 3ème place à Suzuka et une 2ème à Estoril, sur le sec en finissant troisième sur son circuit de Barcelone et à Assen).
Ces bons résultats lui permettent de réaliser sa deuxième meilleure saison d’un point de vue comptable en finissant 5ème du championnat avec 141 points, derrière Rossi, Biaggi, Ukawa et Barros.
Pour la saison 2003, Carlos change de chef de file puisque Max Biaggi, lassé de ne pouvoir lutter pour la victoire, part chez Honda Pons. Il échange sa place avec Alex Barros, auteur d’une fin de saison tonitruante sur la RCV. Hélas, la M1 2003 est une moto ratée, difficile à piloter et qui souffre aussi d’un déficit de puissance par rapport à la RCV et la nouvelle Desmosedici.
Carlos déclarera même au sujet de la M1 (que certains observateurs avaient rebaptisé MI pour Mission Impossible, M1 signifiant Mission One), qu’il était prêt à embrasser les fesses de celui qui était capable de remporter une course avec cette moto !
Si Barros parvient à monter sur le seul podium de la saison pour la firme d’Iwata au Mans, c’est bien Carlos le meilleur pilote Yamaha de cette saison.
Pour la première fois depuis sa 1/2 saison de rookie en 1995, Carlos ne montera pas une fois sur le podium de l’année, mais il signera à de nombreuses reprises le meilleur classement d’une Yamaha. 4ème à Barcelone, à Assen et à Brno, voilà ses meilleurs résultats.
Il termine toutes ses courses dans le top 10 et n’abandonne qu’à 3 reprises, ce qui lui permet de terminer 7ème du championnat et premier pilote Yamaha, avec 123 points.
La saison 2004 voit un immense bouleversement chez Yamaha avec l’arrivée de Valentino Rossi,triple champion du monde en titre. Bizarrement, Checa ne profite pas du développement effectué par l’Italien et signe une saison relativement analogue à la saison 2003.
Il est légèrement moins présent aux avants-postes qu’en 2003 (3 top 5 en 2004 contre 5 en 2003), mais il parvient à décrocher un podium avec la deuxième place lors de la course du Mans, là où Rossi ne fera pas mieux que 4ème.
Carlos termine une nouvelle fois 7ème du championnat, avec 116 points. Il décide alors de changer d’air et rejoint l’équipe officielle Ducati, mettant ainsi fin à 6 saisons de collaboration avec Yamaha.
Le début de saison de Carlos est relativement difficile vu qu’il doit s’adapter simultanément à une machine pas vraiment réputée pour être la plus accessible du plateau, mais aussi aux pneus Bridgestone qui équipent l’usine de Borgo Panigale depuis cette année.
Les pneus japonais sont lors de certaines courses très en retrait (à Barcelone, Checa et Capirossi terminent 11ème et 12ème à une minute de la victoire).
Après 8 courses Carlos n’a marqué que 40 points, mais il signe une deuxième partie de saison autrement plus convaincante. Sur les 9 courses restantes il n’abandonne qu’une seule fois en Allemagne, termine les 8 autres fois dans le top 8, dont 6 top 5 et deux podiums à Sepang et à Phillip Island (3ème à chaque fois). Ces bonnes performances, couplées à celles de Capirossi (qui remporte deux courses à Motegi et Sepang) montrent les progrès du binôme Ducati-Bridgestone, préfigurant les saisons 2006 où 2007.
Hélas, le mauvais début de saison de Carlos, les meilleurs résultats de Capirossi sur la fin de saison ainsi que l’arrivée de Sete Gibernau précipitent le départ de Checa de chez Ducati, qui n’aura pu récolter ce qu’il a semé lorsqu’il a essuyé les plâtres en début de saison 2005.
Il termine 9ème du championnat avec 138 points (soit plus que lors des deux dernières saisons où il avait terminé 7ème), à une quarantaine de points seulement de la 4ème place.
Il atterrit alors chez Yamaha Tech3, qui pour survivre à du se résoudre à utiliser des Dunlop, soit le troisième manufacturier en trois ans pour Carlos.
Ce changement se traduit par un net recul sur les feuilles de chronos, après avoir squatté le top 10 du championnat pendant 10 ans Checa ne dispose plus du package pour cela, mais fait cependant le boulot, glanant de nombreuses informations pour Dunlop (il ne chutera en course que lors du GP d’Australie et termine toutes les courses dans les points), surclassant son coéquipier James Ellison.
Il signe ses meilleures courses de la saison à Laguna Seca (la 8ème place de Tamada l’année suivante confirme le fait que cette piste convenait aux Dunlop) et à Estoril, où il termine 7ème. Il termine deux autres courses dans le top 10, à Barcelone (tiens donc…) et à Assen
Avec 75 points, Carlos termine 15ème du championnat (habituellement un tel total permet de se classer 12ème au général, mais la hiérarchie a été plutôt bouleversée en cette saison 2006)
Alors qu’il a l’opportunité de renouveler son contrat chez Yamaha Tech3, Carlos choisit plutôt de signer chez Honda LCR, remplaçant ainsi un certain Casey Stoner parti chez Ducati. Il revient dans le giron de Honda, après 8 saisons « chez l’ennemi » (7 chez Yamaha, 1 chez Ducati).
Malheureusement cela ne change pas réellement ses résultats.
Dans un championnat qui fait désormais la part belle aux teams d’usine là où auparavant il était possible de jouer le podium avec une machine privée il n’accède qu’à quatre reprises au top10, réalisant ses meilleures courses à Jerez et à Misano avec une 6ème place.
Carlos est en délicatesse avec la RCV212V, pas vraiment adaptée à son gabarit. Pour donner une idée, il ne parvient pas à faire mieux que 17ème sur son circuit fétiche de Montmelo !
C’est sur une 12ème place lors de la course de Valence et une 14ème place au classement général que Carlos quitte le championnat du monde MotoGP auquel il a pris part pendant 13 saisons.
Il rejoint alors à 35 ans ce que certains appellent « la maison de retraite du MotoGP », le mondial SBK, au sein du team Honda Ten Kate.
Le team néerlandais fait partie des meilleurs teams du championnat, même s’ils n’ont jamais décroché le titre suprême.
Après un début de saison prudent (6e et 11e à Losail), Carlos démontre une bonne adaptation à cette nouvelle catégorie, là où certains pilotes issus des Grands Prix ont échoué par le passé (Alex Barros en 2006 par exemple). En effet, dès le deuxième week-end du championnat se disputant à Phillip Island, Carlos parvient à décrocher la deuxième place lors de la seconde manche.
S’ensuit une série de top 5, dont une troisième place à Valence et deux podiums sur les terres de son employeur à Assen.
Checa est bien plus impressionnant lors des courses qui ont lieu sur le tout nouveau circuit du Miller Motorsport. Il signe non seulement sa première victoire, mais aussi son premier doublé, le tout accompagné de la pole et des meilleurs tours en course. Un week-end parfait en somme, qui lui permet de se retrouver 2ème au classement du championnat à seulement 28 points de Bayliss, auteur d’un 0 pointé dans l’Utah.
Hélas, et pour la troisième fois de sa carrière (après 1998 et 2000), Carlos ne continue pas sur la lancée de son bon début de saison, puisqu’il doit attendre la 1ere manche de Portimao pour remonter sur le podium !
Cette deuxième partie de saison, à défaut d’être étincelante, est placée sous le signe de la régularité. Une fois deuxième, une fois quatrième, cinq fois cinquième, une fois sixième, deux fois septième, trois fois huitième, une neuvième place et deux abandons, voilà le bilan de sa deuxième partie de saison.
Avec 313 points il termine 4ème du championnat derrière Bayliss, Corser et Haga.
Checa reste dans le même team pour la saison 2009.
Celle-ci s’avérera plus difficile que la précédente. Checa ne monte sur le podium que sporadiquement (4 fois sur la saison), ne remporte aucune course (il est dans le coup à Miller comme en 2008 mais il tombe sur un os appelé Ben Spies). il finit à 5 reprises hors du top 10, avec 5 abandons, contre respectivement 1 et 3 en 2008.
Il termine alors 7ème du championnat avec 209 points. Il rejoint alors le team Ducati Althea, où il a pour coéquipier Shane Byrne.
A la surprise générale, cette saison marque le renouveau de Checa après une saison 2009 morose. En effet, il retrouve les avants-postes et domine Haga et Fabrizio, 2ème et 3ème du championnat 2009 qui disposent eux pourtant du matériel d’usine contrairement à Carlos.
Checa se rappelle au bon souvenir de ses concurrents dès l’ouverture de la saison à Phillip Island. En deuxième manche il y effectue une remontée d’outre-tombe et parvient à se défaire du groupe se battant jusque-là pour la victoire dans les toutes dernières boucles, et ce malgré une vitesse de pointe bien en deça de celle de ses adversaires.
Carlos se met en évidence dès que la piste est suffisamment sinueuse pour que les qualités de la Ducati puissent pleinement s’exprimer. Sur un circuit de moteur comme Monza il ne fait pas mieux que 14ème et 11ème, il souffre aussi à Brno et Silverstone, là où il parvient à monter sur le podium à Valence, Kyalami, Misano ou au Nurburgring et Magny-Cours.
Sur le circuit de Miller, débarrassé du seul pilote plus à l’aise que lui sur cette piste (Spies est parti en MotoGP), Checa signe un festival. De nouveau auteur de la pôle et des deux meilleurs tours en course, Checa domine de la tête et des épaules ce week-end américain.
Hélas, cette domination ne sera pas concrétisée d’un point de vue comptable puisque lors des deux manches, Checa doit abandonner sur problème mécanique alors qu’il était seul en tête, offrant ainsi le doublé à Biaggi.
Checa ne tiendra sa revanche qu’à Imola, où il signe le doublé qu’il aurait du obtenir quelques mois plus tôt.
Malgré le manque à gagner de 50 points des Etats-Unis, Checa termine 3ème du championnat (bien aidé il est vrai par la blessure de Rea qui plombe sa fin de championnat) avec 297 points.
A noter qu’il a l’opportunité de disputer les deux derniers Grands Prix de la saison pour le compte de l’écurie Pramac, et qu’il parvient à marquer 1 point lors de la dernière course à valence.
En cette fin de saison 2010 intervient un coup de tonnerre, le retrait de Ducati en tant que team officiel, après une vingtaine d’années de participation. Checa se retrouve porte-drapeau de la firme de Borgo Panigale, même si sa Ducati n’est pas censée évoluer pour cette saison 2011.
Pourtant, si la saison 2010 était celle de la renaissance, 2011 démarre sur un rythme encore plus élevé. Carlos ne quitte pas le podium lors des 6 premières courses, avec 4 victoires (dont un doublé à Phillip Island, une à Donington et Assen) et deux troisièmes places.
Le week-end de Monza est une nouvelle fois difficile, mais il parvient à terminer les deux manches dans le top 10. Il reprend sa marche en avant à Miller où ce coup-ci rien ni personne ne l’empêche de signer le grand Chelem (pôle, meilleurs tours en course et doublé) et à Misano où il signe le doublé.
Il mène alors le championnat avec 72 points d’avance sur le champion en titre Max Biaggi, étonnamment fébrile par moments (à Donington où il ne rentre pas faire son ride through après avoir volé le départ ou à Monza où il ne coupe pas la chicane comme prévu par les organisateurs et doit faire un ride through alors qu’il menait largement).
C’est alors que la machine Carlos s’enraye. Il enregistre son premier résultat blanc de la saison à Aragon, puis ne parvient plus à se mêler à la lutte avec ses deux poursuivants au championnat, Biaggi et Melandri. Il assure cependant à chaque fois les points de la 3ème place.
A la veille de la manche anglaise de Silverstone Checa ne dispose plus que de 30 points d’avance sur un Biaggi en grande forme. Le tracé britannique n’avait pas souri au Catalan l’année précédente, et on craint qu’une nouvelle fois Checa laisse passer sa chance après un très bon début de saison.
Mais le Checa de 2011 est le véritable patron du championnat. Il signe un nouveau doublé, là où Melandri limite la casse avec deux podiums et où Biaggi sombre avec seulement 18 points inscrits. Carlos continue sur sa lancée sur le circuit du Nurburgring avec une victoire en 1ère manche et une 8ème place où il préfère assurer sous une pluie diluvienne (la course sera interrompue avant son terme). Biaggi s’étant blessé au pied lors des essais ne peut plus défendre ses chances. Seul Melandri peut désormais empêcher le sacre de Checa, mais celui-ci est sur une autre planète.
3ème en première manche, Carlos est quasiment assuré du titre après sa 12ème victoire de la saison lors de la deuxième levée, il lui manque en effet seulement 3 points pour être sacré, à condition que Melandri remporte les quatre dernières courses !
Cette formalité est effectuée dès la course suivante sur le circuit nivernais de Magny-Cours, avec la manière puisqu’il remporte les deux courses. Checa décroche son 1er titre de champion du monde, deux semaines avant son 39ème anniversaire. il n’est jamais trop tard pour être champion du monde, et Carlos le démontre en cette année 2011.
Pour la forme, lors de la clôture du championnat à Portimao Checa remporte une 15ème victoire en 26 courses dans la saison, battant ainsi le record absolu co-détenu par Troy Bayliss et Ben Spies.
Checa est bien décidé à remettre son titre en jeu lors de la saison 2012, qu’il effectuera au sein du team Althea et ce malgré les rumeurs les plus folles qui ont circulé pour son transfert (les problèmes financiers du patron de l’écurie ont failli l’amener chez BMW Italia !).
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