Elias : Pas de MotoGP pour jouer les seconds rôles

Toni Elias a beau avoir décroché la 7^ème place du championnat du monde MotoGP l’an dernier, avec un 6^ème podium à son actif en l’espace de 5 ans, il a dû quitter le navire de la catégorie reine faute de propositions intéressantes.

Désormais engagé dans le nouveau championnat Moto2 avec le team Gresini, l’Espagnol vient de remporter deux manches consécutives, la dernière en date au Mans où il est sorti vainqueur d’une course riche en chutes. Il est ainsi devenu le 8^ème pilote de l’Histoire à s’être imposé sur 4 cylindrées du championnat (125cc, 250cc, MotoGP et Moto2), au même titre que les Rossi, Capirossi, Read ou autres Hailwood.

Vainqueur du Grand Prix du Portugal 2006 à la fin de l’ère 990cc, Elias a souvent convaincu par son style agressif et spectaculaire, moins par sa capacité à se placer dans les bonnes équipes, d’où un statut d’éternel espoir qui commence à se faner. AutoMoto365.com est allé à sa rencontre afin de comprendre comment il se place sur le mercato 2011. Questionné sur ses intentions à moyen terme, l’intéressé a été clair : la catégorie reine reste la cible vers laquelle tendent ses efforts actuels.

Il semble que tu te sois très bien adapté au championnat Moto2 où tu as remporté 2 des 3 premières courses. Est-ce le cas ?

Toni Elias : « En comparaison du MotoGP, nous n’avons pas de contrôle de traction, ce qui rend le pilotage très critique parce qu’une erreur minime peut nous propulser dans les airs. Il faut également un pilotage beaucoup plus rond qu’en MotoGP, pas angulaire, mais étant donné que je viens du MotoGP je suis habitué à avoir cette approche angulaire. Du coup, j’ai un peu de mal à changer cela. »

On ne dirait pas que tu rencontres beaucoup de difficultés pourtant !

TE : « C’est vrai, mais il y a certains points dans les virages où d’autres pilotes sont plus rapides que moi. En revanche, je peux gagner du temps à d’autres endroits. »

Tu as sans doute été très déçu de ne pas pouvoir rester en MotoGP l’an dernier.

TE : « Non, pas vraiment… J’ai mis en place un programme qui comportait trois options pour pouvoir rester en MotoGP : obtenir la Suzuki officielle, rester chez Gresini ou aller chez Tech3. Quand ces trois options ont avorté et que je n’ai plus eu de possibilités de rester en MotoGP, mon esprit s’est focalisé immédiatement sur le Moto2 où j’ai cherché une bonne équipe et une bonne moto. Nous avons négocié avec plusieurs teams mais, au final, la solution la plus intelligente était de rester chez Gresini, où je garde la même structure que l’année dernière et où je n’ai qu’à penser à la moto. »

Ton objectif est désormais de remporter le championnat Moto2 ?

TE : « C’est certain ! »

Et ceci dans le but de revenir en MotoGP ?

TE : « Oui, je veux remporter le championnat mais ça ne sera pas simple du tout. En tout cas j’espère ne faire qu’une saison en Moto2 avant de revenir en MotoGP. Nous verrons plus tard si cela sera possible. Si je dois aller en MotoGP avec une option désastreuse, je préfère continuer en Moto2. »

Penses-tu avoir une possibilité de retour en MotoGP avec Gresini ?

TE : « J’aspire au maximum, alors ce que je continue de vouloir c’est intégrer une équipe officielle. Ca sera difficile mais il est encore trop tôt pour négocier. C’est normal que Rossi, Lorenzo, Stoner, etc, aient commencé à traiter, mais pour les autres cela se passe toujours plus tard. »

Il n’y aura alors peut-être plus de postes au sein des teams officiels…

TE : « On ne le sait pas, il faudra voir à ce moment-là. »

Tu continues malgré tout à suivre les performances de Gresini en MotoGP ?

TE : « Bien sûr, elle reste mon équipe, alors je dois naturellement me tenir au courant de ce qu’ils font. Cela ne me donne aucun regret. J’ai clairement à l’esprit quel doit être mon parcours, ce que je dois faire en ce moment, et j’espère que les choses se passeront bien pour le team MotoGP de Gresini. Ensuite nous verrons ce que nous pourrons faire. »

source: motogp.automoto365.com