[Madmax734]

Alors désolé pour cette préz. faite à la "va-vite"….un peu overbooké en ce moment, et "un peu" est un bien un faible mot ….
Par contre Valent45 m’a fait passer une interview qu’il a lui-même réalisé avec notre ami Sylvain Barrier.
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Valent45 : Sylvain, pour commencer comment t’es venu la passion de la moto　?

Sylvain Barrier　: Tout a commencé à l’Ile Maurice. Mes parents avaient fait une piste de Karting : donc j’ai commencé par le kart pour m’amuser. Mais la mentalité m’a vite gavé c’était un peu "moi-je moi-je", cela ne m’a pas du tout plu. Ensuite un copain est venu avec une moto, il me l’a fait essayer, j’ai bien accroché. …La première course que je fais en tant qu’amateur je la gagne. Ensuite je suis allé voir mon père car je n’avais qu’une envie : faire ça comme métier, j’ai donc commencé à faire des courses à l’Ile Maurice en 50cc sur une Derbi. Par la suite je suis allé en Afrique du Sud où j’ai appris l’anglais dans un sport étude. Dans le même temps j’ai gagné le championnat en 50cc, j’ai fait un petit peu de 500 (moteur de 500 dans un châssis de 250).
Puis je suis rentré en France à Paris chez nos amis qui avait le PKI "le Paris Kart Indoor" à Wissou et j’ai commencé en moto dans la catégorie Promosport 1000. Au début c’était pour apprendre les circuits, rien d’extraordinaire. Lors de la deuxième année je finis sixième de la première course, j’ai ensuite été repéré par la Dark Dog Academy, où j’ai fini la saison en Supersport France en remplacement de David Perret.



Valent45 : Tu as fait ton entrée dans le paddock du Mondial Superbike en 2006, dans la catégorie 600 Superstock, où tu es resté deux ans. Comment ce sont passés ces deux années　?

Sylvain Barrier:Oui, en remplacement de Matthieu Gines. La première année je sortais du 1000 et du 600 SuperSport sur une Honda, puis j’arrive en SuperStock 600 sur une R6 où les pneus n’étaient pas du tout les mêmes qu’en Championnat de France. J’ai beaucoup chuté au début puis j’ai fait un podium à Imola. Lors de la deuxième année chez Stéphane Coutelle, ça c’est super bien passé, il nous manquait juste un peu de roulage à la fin mais sinon ce n’était pas trop mal.
Lors de ces deux années, j’étais inconstant　: soit ça finissait bien, mais parfois je voulais tellement bien faire que ça ne passait pas.



Valent45 : Et en 2008, tu montes en Superstock 1000

Sylvain Barrier: Exact, j’étais coéquipier de Loris lorsqu’il était champion d’Europe 600 Superstock. On était officiel Yamaha France chez Martial Garcia . Mais à ce moment- là, je me suis vachement mis la pression : j’étais dans un team officiel…Je voulais tout bien faire mais j’ai fait tout vite sans me laisser le temps d’apprendre. J’ai également eu une mauvaise chute où je me suis pété tous les ligaments du genou… j’étais paralysé de　la cheville pendant un an. J’ai repris au bout de deux mois au lieu de six et je réalise mes deux meilleurs résultats de l’année, deux fois septième. Puis je suis allé chez Michel Garnier avec la nouvelle R1: où nous finissons 1er team privé devant un team usine. Çà c’est vraiment bien passé, il y a eu des podiums, presque tout le temps des premières lignes, c’était vraiment un beau championnat　!.



Valent45 : Depuis l’année dernière, tu évolues au sein du team BMW Italia d’ailleurs en 2011 tu as décroché ta première victoire à Brno, quels souvenirs gardes-tu de cette saison 2011　?

Sylvain Barrier: Une très bonne saison : rencontre de James Toseland qui maintenant s’occupe de moi, il m’a beaucoup appris sur l’entrainement physique, sur la manière de penser, il m’a énormément apporté sur beaucoup de choses. Pour la première fois j’étais dans un team professionnel : j’ai beaucoup appris quant à la façon de travailler qui est complètement différente de tout ce que j’avais connu auparavant. Il a fallu apprendre à se connaitre coté pilotage et moto, cela a mis du temps pour se mette en place.
Après Brno, j’étais tellement motivé pour regagner que lors de la manche suivante à Silverstone j’ai chuté. Après j’ai eu du mal à gérer mes émotions. Les deux dernières courses du championnat à Imola et Magny Cours, je fais de bons essais et de bonnes qualifs mais je tombe lourdement à Imola me blessant au genou et finissant cinquième . A Magny Cours, pareil, excès de confiance et je chute deux fois dans le week-end alors que d’habitude je ne chute pas. Lors de ces deux courses j’ai encore beaucoup appris sur moi-même….



Valent45 : Cette année, tu as commencé très fort, deux victoires lors des deux premières courses, avant de te luxer l’épaule à Monza. Comment s’est passé ce moment-là　?

Sylvain Barrier: Déboité, luxé en tout sept fois dans le week-end. J’ai fait 6 tours avec l’épaule déboitée j’étais toujours 5ème, le but était vraiment de finir la course. Je ne souhaite cette douleur-là à personne même à mon pire ennemi car c’était vraiment horrible. J’ai essayé de finir la course pour ramener des points dans l’optique du championnat, mais à bout de force je tombe, en enfonçant ma tête humérale. La clinique mobile m’a dit que ce n’était rien, qu’avec un petit peu de rééducation ça allait le faire qu’il n’y avait pas de soucis. Mais je me suis renseigné auprès d’amis kinésithérapeutes que j’avais connu il y a 2-3 ans dans un centre de rééducation d’Hauteville lorsque je m’étais arraché les ligaments du genou. Ils m’ont fait faire une radio pour savoir l’état de mon épaule. Après la radio, le docteur du centre m’a dit qu’il fallait opérer car il y avait la tête humérale qui était touchée. J’ai pris rendez-vous à la Clinique du Parc à Lyon chez un spécialiste le Docteur Jérome Garret. On m’a pris en urgence un Vendredi pour m’opérer, suite à ça j’ai eu une interdiction de porter, de marcher dans les escaliers, de courir, de faire du vélo pendant un mois. J’avais juste le droit à la piscine et à la rééducation deux heures par jour.



Valent45 : Tu es revenu à Misano, et tu regagnes une nouvelle fois alors que tu étais loin d’être à 100 %, la plus belle victoire de ta carrière pour l’instant　?

Sylvain Barrier: Oui et Non, la plus douloureuse en tous cas. Pendant tout le week-end c’était vraiment dur. Pour la course, c’est vraiment un coup de chance qu’il n’y ait eu que 6 tours, car s’il y avait eu un tour de plus, je n’aurais pas pu tenir. Pendant ces 6 tours j’étais concentré comme jamais, j’étais dans une optique que si je roulais un tout petit peu moins vite j’allais avoir un mal de chien alors que si je roulais un petit peu plus vite j’avais beaucoup moins mal.



Valent45 : Malheureusement, après cette victoire, tu chutes lors des deux manches suivantes, comment as-tu vécu ces deux chutes qui compromettent ton titre ?

Sylvain Barrier: Pour l’instant le titre n’est pas compromis, même si cela ne va pas être simple.
A Aragon, je n’étais pas à 100 % à cause de l’épaule, je n’avais pas roulé la semaine d’avant comme la plupart des pilotes. Quand Jérémy m’a poussé vers l’extérieur, j’avais une seule idée en tête, remonter le plus vite possible. Mais je n’ai pas fait les choses correctement, j’étais tellement concentré et tellement énervé, j’ai mal analysé par rapport au pilote qui était devant moi, j’ai touché la roue arrière et à ce moment-là, je suis tombé. Je n’ai pas su canaliser toute la rage que j’avais, j’ai mis la charrue avant les bœufs. Et à Brno on m’a percuté…



Valent45 : A Silverstone, tu termines 4ème. A ce jour comment vois-tu la fin de saison, et penses-tu que cela soit possible d’aller chercher le titre　?

Sylvain Barrier:Je comptais sur mon coéquipier, Baroni, pour m’aider par rapport à cela, pour qu’il s’intercale et qu’il prenne des points par rapport à La Marra. Mais au Nurburgring, il ne sera pas là car il s’est fêlé la C5　. Ça va être un peu compromis pour l’instant mais de toute façon mon travail est de terminer premier à toutes les courses. Je sais ce qu’il faut je fasse, je sais comment faire, je m’entraine pour, et j’ai toute mon équipe , mon team derrière moi, tous mes fans, mes amis et ma famille qui me soutiennent à 100% sans oublier James. Je suis déterminé et maintenant il n’y a plus qu’à…



Valent45 : Pour l’année prochaine, tu restes dans ce team, pourquoi pas en SBK　?

Sylvain Barrier: L’optique c’est d’aller en Mondial Superbike, j’en ai les capacités. Quand on voit ce que Loris fait, c’est vraiment super. Avec Loris, on s’est toujours battu l’un contre l’autre, on a à peu près le même niveau. Maintenant donnez moi la chance, et vous n’allez pas être déçu. J’ai vraiment envie, je sais ce que je veux. Maintenant faut juste que je trouve un bon team pour me hisser jusqu’en haut et faire les choses correctement.


Propos recueilli par Valentin Roussel pour €urosport et le groupe à Rémy....