[Norton]

VROUM, VROUM! Quand quatre quin­quagénaires citadins fatigués et em­pâtés décident de remonter en selle, ça sent le dérapage incontrôlé. Surprise! La «Bande de sauvages» tient bien la route. Aux guidons, Doug le dentiste atteint de complexe d’infériorité, Woody le goldenboy au bord de la faillite financière et matrimoniale, Bobby le plombier qui se rêve écrivain, et Dudley le bidouilleur informatique champion ès maladresses. Ils sortent leurs vieilles Harley, leurs blousons de cuir, leurs écussons et leurs slogans, et décident de manger du bitume pour se sentir rajeunir. Sauf qu’en chemin ils croisent une bande de vrais durs, méchants de surcroît. Qu’ils ont le malheur de prendre de haut… Ça va chauffer!
Avouons-le tout de go: au démarrage, on se fait une frayeur à l’idée de découvrir John Travolta en bandana, Tim Allen en papa poule, William H. Macy en énième variation du looser magnifique, Martin Lawrence en invité fairevaloir. Ça semblait parti pour carburer au ridicule.
Et puis finalement non. Le film trouve vite une bonne vitesse de croisière. Les has been se moquent d’eux sans vergogne. Comme Clint Eastwood qui n’avait pas hésité à s’envoyer au ciel avec Tommy Lee Jones et Donald Sutherland dans «Space Cow-boys», ceux-là montent les tours, tombent les filles et se font tabasser avec un panache revigorant. Certes, on reste un peu plus scotché au bitume, parce que le réalisateur Walt Becker n’a pas autant de kilomètres au compteur que Clint Eastwood. Mais la légende des bikers, elle, reste intacte. Vroum, vroum! F. F.