Un tour au Mans en 2024

danlos · **Un tour au Mans en 2024 -** 19/05/2024, 20h42

Qui dit mois de Mai, dit GP de France. Comme chaque année, je me demande le 15-20 avril “et si cette année j’allais au GP?”. Comme je ne suis pas retraité, il faut déjà que je regarde si je peux prendre des jours de congés. Pour 2024, l’avantage c’est que le mercredi et le jeudi sont des jours fériés. Je l’avais déjà bien vu depuis plusieurs semaines, mais normalement je devais bosser. Mais je me dis que la vie est courte, qu’il faut en profiter et tant pis pour le boulot, on rattrapera ce qui n’a pas été fait le lundi.

Le souci quand on s’y prend toujours tard comme moi, c’est que premièrement je sais qu’il n’y aura pas de places en tribunes. Car oui, les places sont mises en vente au mois d’octobre et dès le lendemain, il ne reste plus rien. Comme quoi le MotoGP a la cote. Va pour les places en enceintes générales, mais s’il pleut, c’est un peu plus embêtant. Mais pourquoi penser qu’il va pleuvoir au Mans? Franchement, comme si ça pouvait arriver.

Deuxièmement, regarder pour le logement. Car oui je ne veux pas dormir au camping. Les air bnb sont là aussi pas mal occupés, ce qui est normal à trois semaines du GP. Ou alors, il reste des chambres à 250€/nuit. Je me doute que l’hôte sera gentil, mais bon, quand même. Dans ce cas là, je préfère dormir au camping, trouver une tente à droite ou à gauche pendant que le proprio picole et fait des rupteurs.

Troisièmement, regarder pour le trajet et le train. Mais surprise, cette année, la SNCF a la très bonne idée d’effectuer des travaux entre Le Mans et Paris. Donc la gare du Mans est tout simplement fermer le jeudi, vendredi et samedi. Il faudrait prendre un train de Paris à un bled un peu paumé, puis ensuite prendre un car pendant 1h30. Par rapport à où j’habite, soit je pars le jeudi et il me faut quasiment la journée pour aller au Mans (et donc payer une nuit de plus proche du circuit), soit partir le vendredi mais ne pas voir les essais du jour.
Ou alors, prendre la voiture et effectuer les 700km entre mes montagnes et le circuit Bugatti.
Je regarde aussi le coût du voyage (oui je suis radin!) et surprise, quoi qu’il arrive le train serait plus ou moins le même prix que la voiture. Seule différence, la fatigue. 7h de route, ce n’est pas 5h de train et 30 minutes de metro.
Alors oui, je le reconnais, je ne suis pas écolo. Mais bon, il faut aussi voir ce qui est le mieux pour le portefeuille, et surtout pour la flexibilité des horaires.
Ce sera donc la voiture avec un départ le jeudi après midi, un dodo sur Tours pour me rapprocher du circuit et être prêt le vendredi matin à 8h30 pour les premiers essais du week-end.

Le trajet se déroule sous le soleil, ce qui est quand même bien plus sympa que sous la flotte. Ah, allez, petit truc qui m’est arrivé en voiture, je découvre un peu la France. Connaissez-vous les péages à flux libres? Non, alors c’est une portion d’autoroute sans péage, mais avec des caméras qui prennent votre plaque d’immatriculation à plusieurs reprises et qui ainsi connait votre trajet. Si vous avez un badge de télépéage, cela bipe directement et prend en compte votre badge. Si vous n’en avez pas, vous avez 72h pour payer votre péage sur le site aliae.com. Bien entendu, l’explication n’est pas très claire. Excepté des panneaux tous les 10km qui vous disent “Péages à flux libres”, “aliae.com” ou Badge télépéage ou une borne avec un signe € dessiné, il n’y a aucune explication.
Je m’arrête sur une aire d’autoroute et voit une borne. Je regarde, il faut rentrer sa plaque d’immatriculation, youpi on reconnait ma voiture, mais je dois dire quelle sortie je vais prendre pour savoir le coût de mon trajet. J’ai beau avoir mon téléphone, Waze, Google Maps, je n’en ai aucune idée de ma sortie. Je ne sais pas si ce sera la sortie 31, 32 ou 34. Bref, je m’en vais et me dis que je regarderai plus tard.
Le soir, je me connecte donc à leur site, et finalement c’est assez simple pour payer. Mais tout ça pour dire que c’est un peu abusé ce fonctionnement. Cela va bien que je me doute que ce n’est pas gratuit car nous sommes en France, mais des personnes âgées, qui ne maîtrisent pas les outils informatiques, des étrangers, comment comprendre et savoir qu’il faut payer avec juste un panneau qui te dit “ péages à flux libres”. Pour 90km d’autoroute, le prix est de 3,9€. Si tu ne règles pas sous 72h, l’amende est de 90€… Et si tu n’as pas accès à Internet, tu fais comment? Bref, vive la modernité…

Allez, vendredi matin, 8h15, je me gare tout proche du circuit, sur un parking à 300m de l’entrée sud. Tout est nickel, je suis content.
Comme chaque année, je commence par le garage vert, car c’est le premier “spot” quand on rentre. Je regarde les MotoE et Moto3 tranquillement assis dans l’herbe encore un peu humide. Il fait beau, il fait chaud dès 9h, bref la vie est belle!
Plus tard, je me mets vers le virage du musée, un peu vers la chapelle, de l’autre côté du garage vert, je me balade un peu à différents endroits, comme aussi le chemin aux boeufs, pour voir les motos dans plusieurs virages. Pour le moment je n’ai pas particulièrement de but précis, même si je suis content car j’aperçois l’idole Jaume Masia.
Petite tristesse en me souvenant que pour la première fois au Mans, je ne vais pas voir une chute de Sam Lowes…

Quand on regarde les pilotes comme ça, sans chrono, il est difficile de savoir qui est rapide ou non, il faut reconnaître qu’ils semblent tous pas trop mauvais. Mais en Moto3, on sent que David Alonso maîtrise son sujet. Je ne sais pas si c’est car je sais qu’il est le plus fort donc je me dis qu’il roule bien, mais il me paraît vraiment mieux que ses adversaires.

Je me balade ensuite au village au milieu du circuit, et même si je ne l’ai pas dit, c’est déjà blindé de partout. Beaucoup de monde, que ce soit dans les tribunes, sur les buts, dans les virages à droite ou à gauche, à la courbe Dunlop, dans la ligne droite des stands, à l’ombre où on peut. Le GP de France aura on le sait déjà une si ce n’est la meilleure affluence de la saison. Mais c’est logique avec ce long pont.

Un petit tour dans le village à regarder les boutiques, et comme je le dis chaque année, tout est très cher. La moindre casquette est à 25€, mais la plupart sont à 35 ou 40€. Cela est quand même cher pour une casquette avec un gros numéro 20, 93 ou 63. En revanche, si vous cherchez une casquette, tshirt ou quelque chose d’Alex Rins, Joan Mir ou Takaaki Nakagami, vous ne trouverez rien.
Par rapport à l’année dernière, il y a beaucoup moins de stands Valentino Rossi, même si bien entendu, il y en a toujours.
Fabio Quartararo domine avec Marc Marquez et Ducati.
Je trouve tout de même dommage que beaucoup de pilotes n’aient pas de merchandising.
Je parlais des pilotes Honda, mais beaucoup d’italiens VR46 ont des produits car ils font parti de la VR46 (Luca Marini, Franco Morbidelli).
Petit truc marrant, la casquette la moins chère du circuit est celle de Franco Morbidelli Yamaha à 15€. Car même la casquette Danny Kent, Sam Lowes ou Lorenzo Baldassarri est à 30€.

Aussi, si vous cherchez quelque chose d’un pilote Moto3 ou Moto2, vous pouvez toujours chercher. Alors qu’il pourrait très bien y avoir un stand (sur la grosse centaine qu’il doit y avoir sur le circuit), où on pourrait trouver des produits de pleins de pilotes.
Il y a un stand Superbike avec les casquettes de Toprak, VDM, Bautista, Rea, Lowes.
Mais je n’achète rien (oui je vous ai dit que j’étais radin). Tout comme je n’achète pas à manger ou à boire, car 8€ les 45 cl de bière, 5€ pour le coca, ou 12€ pour les frites avec une saucisse, je trouve que c’est assez cher.

L’après midi, je rejoins pour les MotoGP deux personnes avec qui je discute sur Twitter, qui sont très gentils, et surtout très moqueurs. Certains pilotes sont un peu moqués, mais c’est normal. On est dans la ligne droite des stands devant les box KTM au départ, puis VR46.

Comme je le disais, le public est déjà nombreux. C’est complètement fou le bruit qu’il y a quand Fabio Quartararo sort des box, ou fait un bon chrono. A un moment je me demande ce qu’il se passe car beaucoup de personnes se lèvent, crient, applaudissent. Je regarde, ce n’est rien, que Fabio qui monte sur sa moto. C’est un peu moins le cas pour Zarco, mais cela se ressemble quand même.
Maintenant, comme je l’ai déjà dit les années précédentes, je n’en reviens pas comme certains sont déchainés devant un pilote. J’ai beau adorer le MotoGP, mais jamais je ne pourrais me mettre dans un tel état si un pilote se trouve à 100m de moi (ou même à 1m de moi). Des personnes de plus de 60 ans sont pires que des adolescentes devant leur chanteur préféré. C’est la passion complètement débordante on va dire.

Comme je l’avais déjà mentionné les années précédentes, notons qu’une très large majorité (environ 90%) du public porte un produit dérivé d’un pilote ou d’une équipe (casquette, drapeau, sweat, tshirt). C’est quand même assez fou surtout quand on voit les prix.
Fabio Quartararo a une nouvelle casquette pour ce GP (qui est aux couleurs de sa moto du dimanche), et on voit de partout ces casquettes. A 40€, le chiffre d’affaires doit être pas mal sur un week-end de GP.

Mais là encore, je me surprends quand j’entends les spectateurs parler. Beaucoup de personnes (pas la majorité, mais une grande partie quand même), semble très bien connaitre et suivre les courses. Le public n’est pas là que pour Quartararo et Zarco, mais le Moto3 est aussi suivi.
Tous les pilotes sont aussi encouragés. Même Marc Marquez qui est bien moins sifflé que lors de mes premières visites sur le circuit entre 2016 et 2019. Comme quoi, le public accepte un peu plus Marc. Ou alors les fans de Rossi ne sont plus là!

Après les essais, petit passage vers le village devant la scène qui accueille les pilotes pour les rencontres avec le public. Là encore c’est plus que blindé, les premières personnes qui attendaient devant la scène étaient déjà présentes à 12h pour le début du show vers 17h. Voilà voilà, c’est aussi ça la folie du Mans.

Je ne reste pas trop tard car je dois aller à mon AirBnb et je ne vais pas arriver non plus à 21. Et puis il reste deux jours.

Ah, je ne l’ai pas dit, mais j’ai eu très chaud. Je n’ai pas quitté la casquette de la journée, j’ai mis beaucoup de crème solaire sur mes petits bras et mon cou. En revanche, beaucoup de personnes sont déjà cramoisies. Certains sont sur le circuit depuis le jeudi matin, donc si tu restes torse nu pendant 2 jours au soleil, ça brûle.

Mon logement est situé à 6km à vol d’oiseau du circuit. Si je vous dis que le soir j’entendais les rupteurs, vous me croyez? Oui. C’est aussi ça Le Mans.

Samedi matin, départ vers 8h directement le circuit. Pas de chance, le parking où je m’étais garé la veille est bloqué par un monsieur qui ne semble pas très avenant et sympathique. Je vais donc me garer 200m plus loin au bord d’une route dans une zone commerciale/industrielle. Il fait déjà chaud une fois de plus. D’entrée je sens le soleil chauffer très fort mes bras. Car oui, dès 8h le matin je suis en tshirt au Mans. Eh oui!! Cela arrive des fois! Et pour les mauvaises langues, en 5 GP au Mans, je n’ai eu qu’une fois de la pluie et encore je crois que les pilotes n’avaient même pas chaussés les pneus pluie ou juste pendant quelques tours! Sinon, toujours eu du beau temps. Si vous voulez avoir du soleil, vous me demandez si je viens ou pas.

Comme la veille, je me place au Garage vert le matin pour les essais Moto3 Moto2 et MotoGP, cette fois du côté du freinage et non pas en sortie de virage.
Chose intéressante, les différentes trajectoires. Comme la veille, David Alonso en Moto3 me fait la meilleure impression. J’aime bien cette catégorie, car ça ne calcule pas, les pilotes sortent en début de séance et enchaînent les tours sans rentrer aux stands. Je n’ai pas d’écran géant, donc je ne vois pas les chronos.
Pour les MotoGP, cela me permet de voir qui semble s’en sortir, et ceux qui semblent à la rue. Sans surprise, Takaaki Nakagami galère comme pas possible. On sent à chaque fois au freinage qu’il y a une grande chance que ça ne passe pas. Tout semble à l’arrache. C’est pareil pour Marc Marquez. Une fois sur deux il élargit, on se dit qu’il ne passera pas le virage, mais il s’en sort toujours.
Brad Binder, Jorge Martin et surtout Pedro Acosta ont les plus beaux styles, ou tout du moins les plus gros déhanchés. Martin et Acosta étant au dessus du lot.
Dans ceux qui ont une trajectoire assez propre, notons que Luca Marini se démarque. Bon, il est loin en chrono, donc c’est peut-être pour ça qu’il semble plus coulé que les autres, vu qu’il roule moins vite.

En parlant de Pedro Acosta, le public est sous le charme. Comme souvent, les pilotes Tech3 sont encouragés, mais j’ai l’impression que c’est bien plus que l’an dernier (bon, les résultats d’Acosta aident). On revient à la période Zarco-Tech3 pour le nombre de fans.
Aussi, Tech3 a maintenant des produits dérivés et on voit plusieurs casquettes, polos ou tshirt. C’est bien!

Pour les essais qualifs MotoGP, je vais au virage du musée, puis vers la courbe Dunlop. Comme j’ai récupéré un baladeur offert sur le circuit, ça me permet d’avoir les commentaires du speaker et ainsi connaitre les chronos. Car oui, il n’y a pas tant d’écran géants que ça, ou alors c’est plus que remplis devant les écrans dès 8h le matin (c’est pour ça que j’ai regardé quasiment toutes les séances de la matinée au même endroit, car j’étais assez bien placé).

A la fin des qualifs, je vais vite au village et je m’achète des lunettes de soleil de la marque Binocle. Concept sympa, où tu choisis tes branches parmi une dizaine de couleurs différentes, tes verres parmi 5 couleurs différentes, et tes montures avec trois couleurs différentes et 4 choix de montures différentes. On te monte les lunettes devant toi et tu repars avec. Pour 35€, ce n’est pas très cher pour des lunettes de soleil qui ne sont sûrement pas d’une qualité exceptionnelle mais qui sont bien mieux que de nombreuses lunettes à 70€ au niveau des verres. En plus, petit truc sympa, ils sont tous habillés en GasGas Tech3 car il doit y avoir un partenariat, on peut choisir des branches rouges avec le petit logo Tech3 (ou GasGas je ne sais plus) sur le côté. Et comme j’ai acheté des lunettes, j’ai aussi un étui à choisir, soit noir, soit rouge avec écrit GasGas Tech3. Vous vous doutez de mon choix.
Par contre, mes lunettes sont vertes donc pas couleur Tech3 même si j’ai hésité.

Ensuite, première course du week-end avec les MotoE que je regarde au niveau de la courbe Dunlop, face à l’écran géant. C’est vraiment sympa à regarder, surtout qu’il y a de la bagarre. Tech3 est content car la victoire revient à Nicholas Spinelli qui après une victoire en WSBK gagne encore. Cela ne fait toujours pas de bruit, cela n’est pas super long, mais quand tu es sur le circuit, ça te permet de faire passer le temps. Une bonne partie du public en profite pour aller manger/boire/faire un tour, mais il y a quand même du monde qui regarde.

Mais surtout, il fait très chaud et le soleil tape très fort. Une fois de plus je me remets de la crème solaire sur les bras, sinon je crame. Beaucoup de personnes dans le public préfèrent prendre des coups de soleil, je ne comprends même pas pourquoi ils continuent à rester torse nu sauf faire les kékés “moi même pas peur”.

Pour la Q1 et Q2 Moto2, je reste au niveau de la courbe Dunlop pour regarder Jacob Roulstone briller en Q1 avec sa Tech3. Alors qu’en Q2, ce sera David Alonso devant Dani Holgado.

Pour les qualifs Moto2, je passe de l’autre côté de la courbe Dunlop, dans la descente avant le virage de la chapelle. C’est très impressionnant car les pilotes ne sont pas trop loin, et surtout on les voit arriver en haut de la Dunlop et plonger dans cette descente. Mais sans écran géant, difficile de vraiment suivre la qualif correctement, même si avec le baladeur, j’entends les commentateurs critiquer Chouchou qui ne fait rien. Bon, les autres rookies sont pareils donc arrêtez de le critiquer!

Pour la course sprint, je retrouve mes deux acolytes de la veille au niveau du Garage vert, là où les pilotes freinent, c’est à dire 100m avant le virage. On voit ainsi débarquer Marc Marquez devant alors que le bonhomme partait 13ème. Puis Bagnaia loin derrière. Pour dire que je ne pensais pas le voir si loin, je l’ai confondu avec Augusto Fernandez au 3ème tour. Puis non, on a vu Pecco débarquer 10 secondes après les autres, il venait de sortir dans le virage précédent.
Alors les Tech3 sont magnifiques, mais en course, on les confond pas mal avec les Ducati officiels, surtout lorsque les pilotes sont un peu penchés, on ne voit pas la couleur bleue.

La course en elle même vous l’avez vu, donc pas grand chose à redire sauf que Jorge Martin n’est pas mauvais.

Après la course, la très grande majorité du public s’en va, il y a des bouchons de partout dans les tunnels pour passer sous la piste ou sur les passerelles pour passer au dessus de la piste.
Je ne sais plus si je l’ai dit, mais cela est limite dangereux, le circuit Bugatti a trop de monde dorénavant, il va peut-être falloir limiter le nombre de billet vendu.
C’est bien entendu dommage, mais c’est un petit circuit, et trop c’est trop. On ne peut pas aller s’acheter à boire sans devoir attendre 45 minutes (le lendemain, devant moi une personne est partie acheter à boire à la fin de la course Moto3 pendant le podium donc vers 11h50, il est revenu à 13h et n’a pas vu un tour du Moto2). Certains ont peut-être l’habitude d’être entassé et d’avancer tout doucement car c’est leur quotidien dans une certaine ville où il pleut tout le temps, mais en vrai ce n’est pas super plaisant.

Vu qu’il y a beaucoup de monde qui souhaite bouger, et que les Moto2 continuent pour leur deuxième course, je continue à regarder les motos tourner. Et on assiste à la deuxième victoire de Nicholas Spinelli devant Mattia Casadei. Là encore, une belle course, je m’étais mis avant le virage du musée, les motos sont quand même super rapides.

Après les MotoE, il y a la Red Bull Rookies Cup, mais je vais dans le village pour aller voir l’exposition des motos qui ont fait l’histoire des 75 ans du championnat du monde. Enfin quand je parle des motos qui ont fait l’histoire, c’est un bien grand mot pour certaines, mais on voit des motos de toutes les époques. C’est l’association Spirit of Speed qui expose les motos.
Les deux personnes avec qui je suis connaissent quelqu’un qui est le propriétaire de certaines motos, donc ça nous permet de discuter avec lui, il nous explique qu’il n’y a pas de Honda car il faut payer cher le transport depuis le Japon, qu’Honda n’est pas très facile à convaincre et que tout est compliqué avec eux.

Cela me permet de voir la moto du premier champion du Monde de l’Histoire Leslie Graham en 1949.

Une moto des années 50:

Aussi, une 50 cc Kreidler de 1974 (il y a un connaisseur ici).

La Suzuki 500cc de Barry Sheene (un autre connaisseur ici).

La 125cc de Fausto Gresini, la moto appartient à la famille de Fausto.

Une 250cc de JMB

La 500cc de Norick Abe

La 500cc d’oJ (un fan ici aussi)

L’Aprilia RS Cube de 2004

La 250cc de Mattia Pasini qui était présent sur le circuit et est venu la veille au soir revoir sa moto. On me disait que Pasini est un passionné, qu’il connait toutes les motos d’époque, qu’il est capable de démonter et remonter les motos.

Une Ducati Dovizioso avant les ailerons

Une Mistral Moto2 (encore une personne ici qui connait cette moto)

Une Aprilia d’il y a quelques saisons.

Et la KTM de cette année.

Alors on me dit aussi que la KTM n’est pas vraiment la moto de cette année, il n’y a que le carénage qui est de cette année, malgré le fait que les autrichiens avaient promis de prêter une moto 2024. Ils ont mis le chassis d’il y a 3 ans.

Par la suite, j’écris un message au travailleur du forum qui est dans le paddock, mais il est sous l’eau, ce qui ne m’étonne guère vu les résultats de Tech3 dans la journée (double victoire MotoE, deuxième place en qualifs Moto3, la course sprint MotoGP). Autant avant c’était facile, autant maintenant, il bosse!! C’est ça de gagner!

En repartant, je vois le “paddock ”MotoE” avec les motos qui sont démontées pour être rangées.

J’aperçois Izan Guevara qui sort du paddock en scooter avec son casque de course, des personnes le reconnaisse, il s’arrête pour signer des autographes et faire quelques photos (enfin faire des selfies avec un mec en casque, je ne vois pas l’intérêt).

Sinon, petite pensée pour le pompier qui reste à coté des MotoE en combinaison toute la journée (alors bien entendu, ils sont plusieurs et se relaient). Mais vu qu’il fait 25 degrés à l’ombre, que tout le monde cuit, être habillé, casqué, ganté, ça doit pas être facile.
Mais les pompiers sont des espagnols ils ont l’habitude du chaud.
Je ne sais pas si ce sera ça sur toutes les courses, mais le camion de pompier est un Bomberos, donc les pompiers espagnols. Les français doivent pas être capable de gérer une moto électrique.

Bref, il est 19h, j’ai eu bien chaud, je suis quand même un peu fatigué car j’ai malgré tout pas mal marché donc je rentre à mon Airbnb.
Je quitte le circuit et les rupteurs qui s’annoncent pour une nouvelle nuit.
Malgré tout, en repartant, je longe un camping, et deux mecs bourrés se mettent juste derrière moi, à me coller plus ou moins et me chantent du Marc Lavoine “Elle a les yeux revolver” dans les oreilles. Un des mecs me dit “ça va, on te fait pas peur”. Alors comment te dire qu’un bonhomme qui chante ce genre de chanson avec sa bière à la main ne m’inquiète pas trop.

Oui, ce soir, j’entends encore les rupteurs depuis ma chambre qui est pourtant à 15 grosses minutes en voiture du circuit. Bon courage à ceux qui veulent dormir.
Le lendemain matin, je décide de partir tôt pour aller au circuit. Bon comme chaque année, la veille au soir, des personnes dorment déjà dans les buttes d’herbe pour être placés pour le lendemain matin. Donc je ne sais pas trop où je vais regarder la course.
Mes deux acolytes du week-end qui ont dormi dans le camping m’écrivent en me disant qu’ils ont trouvé des places au Garage vert face à l’écran, que c’est déjà blindé, et que si je suis motivé pour les retrouver, je peux, mais qu’il n’y aura pas beaucoup de places.
J’arrive sur le circuit vers 7h20, je me gare à 10 minutes à pieds de l’entrée, franchement je m’en sors bien.
C’est tout simplement blindé dès 7h30. Tout le monde quasiment a sa chaise, Decathlon doit faire 10% de son CA chaises de camping pour les spectateurs du GP de France. J’arrive quand même à me glisser, heureusement que je suis souple et pas trop gros pour passer entre les chaises, les serviettes, les baches, les plaids. En gros, il n’y a pas 1m² de vide dans la tribune. J’arrive à me poser sur un espace large de 60cm et long d’1m50, ça ira bien pour la journée.

Le temps n’est pas exceptionnel, mais au moins il ne fait pas chaud. C’est déjà ça. Par contre, la pluie est plus ou moins annoncée, espérons que ça tienne jusqu’à 15h. Car pas envie d’être trempé.

Première course de la journée avec les Red Bull Rookies Cup. Une petite course très sympa, mais comme je le dis tout le temps, c’est impossible de suivre cette catégorie. Tous les pilotes ayant la même moto, on ne les reconnait pas. Heureusement, certains ont des casques un peu différent (Maximo Quiles, pote de Marquez qui est très très fort a un casque rose donc ça permet de le suivre facilement). Mais vraiment, je trouve ça dommage de ne pas avoir des carénages différents (par exemple, 4 motos en orange KTM style Tech3 il y a quelques saisons, 4 motos avec les couleurs Red Bull bleu, 4 motos rouge…)

Après la course, grand moment avec le speaker qui passe un coup de gueule contre les personnes qui font chier toute la nuit à faire des rupteurs. Il se lâche, dit ce qu’il pense, que ce sont des sauvages, que c’est à cause d’eux que les motards sont mal vus, que tout le monde en a marre, les pilotes, les habitants du Mans, les personnes qui dorment proches du circuit, que le GP est une fête et pas là pour boire et détruire leur moto, que certains n’ont rien dans la tête.
Il a raison mais bon, c’est peine perdu je crois. Ou alors faire comme sur d’autres circuits, interdire l’alcool… Rien ne peut rentrer, même pas des bouteilles d’eau. Ce serait triste d’en arriver là, mais bon…
A part ça, certains dans le public sont tristes, à partir du dimanche matin, les bières vendues sont sans alcool. Bah oui les cocos, vu que vous allez reprendre votre moto, c’est mieux de ne pas être torché.

Arrive le moment du warm up. Alors, je ne sais pas si la piste est complètement différente de la veille vu qu’il fait moins chaud, mais aucun pilote n’arrive à passer le virage du garage vert correctement. C’est assez fou quand on connait le niveau des pilotes. Pedro Acosta se rate 5 fois sur 6 tours mais fait quand même le meilleur chrono. Seul Pecco Bagnaia ne fait pas une seule erreur. Joan Mir, c’est une catastrophe, tout comme Luca Marini. On ne parle pas d’Alex Rins qui est lancé pour une grande journée.

Puis après une vingtaine de minutes d’attente, la célèbre bétaillère arrive. Tout d’abord on la suit sur l’écran géant avec les interviews de Margot Laffite, puis on la voit arriver vers nous. Ils ont la bonne idée de s’arrêter vraiment pas loin d’où je suis, et alors commence le show Marc Marquez. Les deux frangins sont préposés pour envoyer les tshirt avec les pistolets. Le premier envoyé par Marc finit derrière la tribune, bien joué champion. Le deuxième envoyé par Marc finit dans le bac à gravier, bravo champion. Bref, un coup de pied et le truc est envoyé dans le public.
Puis il se met à haranguer la foule, on croirait le revoir lors de son dernier titre quand il chantait à 3h du matin avec Jorge Lorenzo à moitié bourré. Je suis persuadé que Marc Marquez est un mec super sympa, et que passer un moment avec lui doit être vraiment cool. Il ne joue pas un jeu, il semble vraiment s’amuser et prendre du plaisir. Tout le monde l’attend dans la charrette, certains ont l’air de bien s’emmerder, et lui s’amuser. Bref, c’est quand même marrant quand on a un pilote comme ça.
Fabio et Zarco sont quand même ovationnés comme rarement. Je le redis et cela me choque à chaque fois, mais c’est fou le soutien qu’ils ont chaque année. C’est beau!

Pour la course Moto3, c’était très sympa à regarder, surtout que ça nous permet ce qu’on ne voit pas à l’écran, c’est à dire les pilotes qui sont un peu derrière. Adrian Fernandez avec son double long lap fait une course assez folle, on sent qu’il est le plus rapide en piste. Tour après tour, il rattrape les pilotes devant lui.
David Munoz est chaud malgré ses deux long lap, on sent quand même qu’il a un petit truc en plus que d’autres pilotes quand on le voit doubler devant nous.

Puis ensuite les Moto2 avec dès le premier tour un Sergio Garcia qui fait l’écart et qu’on ne reverra pas.
Le moment sympa/bizarre qui n’a pas été vu à l’écran, c’est lors de la chute de Zonta Van der Goorbergh. Le pilote chute au garage vert, sa moto part dans le bac, il la relève, les commissaires arrivent mais alors que le pilote veut repartir, les commissaires lui disent non et qu’il doit évacuer les graviers en sortant de la piste (donc doit abandonner). Vu que Zonta n’est pas d’accord, les commissaires s’en vont et le laisse dans le bac à gravier. Le hollandais est fou furieux, il lève les bras, fait des gestes et essaie de repartir. Il se remet sur du goudron, et là d’autres commissaires viennent à nouveau l’aider pour redémarrer la moto. Il n’y arrive pas, sort enfin de la piste, puis réussit à redémarrer la moto juste devant moi. Il fait demi tour et repart en piste avec quasiment deux tours de retard sur les leaders (il sort 5 secondes devant Garcia qui allait lui mettre un deuxième tour).
Bref, trois ou quatre tours après il est rattrapé, laisse passer tout le monde et continue sa course. A chaque passage le public l’applaudit.

A part ça, les Forward sont tout simplement catastrophique, le pauvre Xavi Artigas n’arrive jamais à tourner et un tour sur deux il fait quasiment le long lap penalty.
Diogo Moreira galère aussi énormément. Jake Dixon est méconnaissable. C’est vraiment intéressant ce virage, de voir les pilotes qui n’arrivent pas à tourner.

Arrive le grand moment pour les MotoGP, tout d’abord la Marseillaise que l’on chante (ouais, nous sommes patriotes).
Puis le départ, les pilotes qui passent devant nous, la chute d’Acosta que l’on voit arriver dès le 3ème tour. A ce propos, Acosta passe sur le scooter pour le ramener au box devant nous, toute la tribune se lève est l’applaudit, derrière les français, ce sera le pilote le plus applaudit du week-end. Mais dommage, il ne fait même pas un petit signe au public, il tourne la tête et ne regarde personne. Je comprends la déception, mais bon…
La course passe vite, ça nous permet de voir facilement Mir, Marini, Nakagami et Rins essayer de passer le virage sans faire de boulette. Et vraiment, on a de la peine pour eux. Rins doit sans mentir se rater au moins 7 fois sur les 27 tours à tirer quasiment tout droit et devoir tourner dans le long lap.
Marini est lent par rapport aux autres pilotes et Mir chute encore.
Pour dire, malgré un long lap et sa course raté, Rins finit 10 secondes devant Marini…

Marquez est beau à voir piloter, il double Vinales devant nous dans un dépassement assez fou. Bref, c’est du Marquez.
Puis il remonte sur le duo de tête, on se dit que ce sera pas possible, puis si, il y arrive. On voit le trio se battre jusqu’à la fin. Victoire de Jorge Martin!

Fin du week-end pour moi! Car oui, je repars vite du circuit, je ne vois même pas le tour d’honneur, j’ai pas mal de route à faire et je veux surtout éviter de rester dans des bouchons pour sortir du Mans. Je marche très vite jusqu’à ma voiture, j’ai chaud, pas grave, je pars, prends des petites routes (merci Waze et Google Maps), et hop à 15h15 je suis sur l’autoroute pour 7h de trajet. La pluie arrivera à 15h30, donc je pense que c’est passé proche. Puis énormément de pluie vers 19h.

Voilà, fin du week-end, c’était sympa, comme chaque année, je me dis que c’est à refaire, que je veux tout quitter, prendre un van, faire le tour d’Europe des GP. Mais bon, une année c’est vite passé, il faut déjà penser à l’année prochaine. Si je me motive dès octobre, j’achèterai une place en tribune car c’est quand même plus sympa face à un écran géant.