"Selon moi, les motivations du changement sont plus politiques que techniques. Et encore moins économiques : avec certaines solutions, le 2-temps coûte de tout façon moins cher. Il aurait été possible de construire un bicylindre deux temps avec des coûts très, très réduits. Mais chez les constructeurs Japonais, le 2-temps n'intéresse plus. Il crée aussi peut-être aussi de l'embarras. Parfois, il peut mettre du désordre dans les rôles. Comme avec Valentino.
De plus : la 600 4 temps coûtera t-elle si peu cher ? Nous verrons. Attention toutefois : aujourd'hui, en parlant de coûts, on compare une catégorie qui existe déjà (la 250) à une autre catégorie qui doit être matériellement fondée (la 600). En outre, on est en train de comparé un prototype pure à un autre qui est plus difficile à définir. Et ensuite, il y aura une réduction des coûts sur la 125. Comme la synergie avec la 250 manquera, les coûts de production augmenteront. A moins de se contenter de prestations inférieures.
Quand les catégories étaient formulées ainsi : 125, 250, 500, la synergie était maximale. Aujourd'hui, elle est minimale.
On parle de 150 chevaux. Où ça ? A l'arbre, probablement. Ou 130 à la roue. Peut-être 125. La 250 en garantit 110 : elle en prend cependant beaucoup moins. Si d'autres éléments n'interviennent pas, je dis qu'une 250
"fatta bene" (pas trouvé de traduction) ...
Aussi, quand bien même la vitesse de pointe d'une 600 serait supérieure, il s'agira d'une classe moins formative que la 250. Pourquoi ? Parce que la moto sera plus lourde, et aura donc une masse plus importante. En conséquence, elle aura des réactions plus lentes. Si nous ajoutons aussi un moteur moins enragé, la dynamique sera différente. Aujourd'hui, qui sait gérer une 250 est capable de faire la même chose avec une MotoGP. Est-ce que la nouvelle classe garantira la même chose ? Difficile, vu que le Superbike n'y arrive pas non plus. Dans quatre ou cinq ans, le MotoGP n'aura plus de vivier
(titre de l'article, mais ajouté ce paragraphe).
Avec à l'avenir une présence moindre de KTM et Aprilia (qui sera réduite de toute façon), le championnat, du rang de mondial, risquera de se transformer en une sorte de Formule Japonaise. Avec Ducati. Que "
se la tengano cara” (pas sur de ma traduc' donc je laisse le terme originale).
S'il fallait vraiment augmenter la présence du Quatre Temps, on pouvait imaginer une solution 800/400/200 (synergie maximale) et trouver un moyen (c'est à dire une compensation technique) de continuer à courir dans les plus petites classes avec la 125 et la 250. Qui plus est, une 400 aurait été plus intéressante pour les constructeurs qui auraient éventuellement voulu entrer en Championnat du Monde. Ils n'auraient pas dépensé plus qu'en MotoGP, et l'expérience et la technologie accumulée leurs auraient été utile pour leur début dans la catégorie reine.
Chacun a sa part de responsabilité, personne n'est exclu."
Paroles de Ian Witteveen.