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Essais hivernaux : Melandri se dit “désespéré”
Marco Melandri n’est pas homme à tenir sa langue et, alors que Fausto Gresini ne cache pas sa déception après un hiver d’essais très décevant pour son équipe, son meilleur atout tient lui aussi un discours similaire, prenant ainsi les devants pour ne pas être pointé du doigt.
« Désespéré… Oui, c’est vraiment comme cela que je me sens en ce moment, » voilà comment débute le compte-rendu des derniers essais de Losail que Melandri publie sur son site Internet. « Bien entendu, ce désespoir concerne exclusivement ma vie sportive, parce que je suis bien conscient d’être tout de même très chanceux, les problèmes de la vie étant tout autres, » précise-t-il… avant d’ajouter : « Il ne reste que 3 heures d’essais avant le départ du 1er Grand Prix et mon équipe et moi-même sommes très, très mal partis. »
Il y a un peu plus d’un an, Marco Melandri nous confiait sa tristesse alors que Kawasaki le laissait sans guidon pour la saison 2009. Il était pourtant aller puiser au plus profond de lui-même la force nécessaire pour disputer un championnat plus qu’honorable au sein d’une structure réduite à son strict minimum. Perpétuellement incertain et à la recherche de confiance en soi, Melandri avait fait preuve d’une maturité qu’on ne lui avait encore jamais connue auparavant. Cette expérience devait être un tremplin pour le remettre sur le droit chemin dès 2010, année qui marquait son retour au sein du Team Gresini.
Les premiers essais menés en Novembre avec Honda s’étaient avérés encourageants, mais le retour en piste en Février avec la version 2010 de la RC212V a eu l’effet d’une douche froide sur l’Italien, incapable de trouver comment régler la machine pour se sentir à l’aise et se montrer compétitif. « Le problème principal ? C’est qu’on ne comprend pas où se situe le problème, » admet le pilote. « Nous essayons de modifier la distribution des poids en extrémisant l’avant, puis l’arrière, avant de revenir au centre sans entrevoir ne serait-ce qu’un minimum de réactions sur la moto. Et le temps au tour reste invariablement le même, au dixième près. Il est donc vraiment difficile de comprendre quels sont les points positifs ou négatifs. »
La grande nouveauté intégrée sur la version 2010 de la Honda RC212V se situe bien sûr au niveau des suspensions : sur la base des bons résultats obtenus par Andrea Dovizioso avec les Öhlins en fin de saison dernière, toutes les Honda présentent aujourd’hui ces mêmes suspensions, en remplacement des traditionnelles Showa. Mais Melandri – comme quasiment tout le reste du groupe Honda – n’arrive pas à digérer ce changement : « Nous n’avons même pas de réaction de la part des suspensions. Nous passons de ressorts très durs à moyens ou très tendres, mais je ne sens pas de différence. Les données montrent que les suspensions travaillent exactement de la même façon, que les ressorts soient durs ou tendres. Ca ne m’était jamais arrivé auparavant ! »
Autre point noir selon l’Italien : le manque de couple, qui donne le ressenti d’un moteur très nerveux ne correspondant pas à un style de pilotage rond et fluide. Elément particulièrement perturbant pour un pilote à la recherche de la confiance sur une machine qui présente des nouveautés, la nervosité de la RC212V n’aide pas avancer dans la bonne direction.
Sur les 6 pilotes qui disputent le championnat avec Honda cette saison, 2 connaissaient déjà les suspensions Öhlins – Dovizioso et De Puniet – et ce sont précisément les seuls qui semblent tirer leur épingle du jeu. En revanche, le bilan catastrophique de Melandri trouve éco dans celui de Dani Pedrosa, tandis que les rookies Marco Simoncelli et Hiroshi Aoyama débutent l’ascension d’un Everest qui ne facilitera en rien leur 1ère saison en catégorie reine.
source: motogp.automoto365.com