Industrie automobile
Renault reste dans le vert mais ses bénéfices fondent
La crise qui affecte l'industrie automobile en Europe a affecté les résultats du groupe français Renault. Son bénéfice net a reculé de 15% en 2012.
Renault est le numéro deux français de l’automobile.
Image: Keystone
Renault (RNO47.395-3.75%)a vu ses bénéfices fondre en 2012 sous le coup de la crise automobile en Europe mais est parvenu à rester dans le vert, contrairement à son concurrent PSA Peugeot Citroën, et le constructeur espère que ses activités automobiles dégageront de l’argent en 2013.
Le bénéfice net part du groupe a reculé de 15,3% l’an dernier à 1,77 milliard d’euros, selon les chiffres communiqués jeudi. Le montant inclut une plus-value exceptionnelle de 924 millions d’euros liée à la liquidation de la participation dans le groupe suédois AB Volvo.
Le numéro deux français de l’automobile a aussi profité de la contribution de ses alliés, le japonais Nissan et le russe Avtovaz, plus Volvo. Elle atteint 1,5 milliard, un montant équivalent à celui de l’année précédente.
Renault (marques Renault, Dacia et Samsung Motors), qui réalise la moitié de ses ventes à l’international, est moins dépendant que PSA Peugeot Citroën d’un marché européen en berne. Pour autant, il a subi la baisse des immatriculations sur le Vieux continent.
"En Europe, dans un contexte très difficile, notamment en France, le groupe a maintenu une politique commerciale rigoureuse et a amorcé le renouvellement de sa gamme" avec Clio IV, commente le PDG Carlos Ghosn, cité dans le communiqué.
Le bénéfice d’exploitation ressort à 122 millions d’euros, contre 1,2 milliard un an auparavant. Il a dû passer des dépréciations liées à "la dévaluation de la devise iranienne et de charges de restructuration", selon le communiqué, mais aussi "à dégradation de six lignes de véhicules", a expliqué le directeur financier Dominique Thormann.
Le flux de trésorerie de la branche automobile est positif "pour la quatrième année consécutive" à 597 millions. Le chiffre d’affaires a reculé de 3,2% à 41 milliards. Renault a réussi à se désendetter entièrement et dispose d’une position nette de liquidités de 1,49 milliard à fin 2012. Le constructeur, qui compte verser un dividende de 1,72 euro, vise pour 2013 une hausse des volumes de ventes.
Il table aussi sur une marge opérationnelle de sa branche automobile positive (contre -25 millions en 2012) et sur un flux de trésorerie opérationnel de l’auto positif, "sous réserve que les marchés européens et français ne soient pas significativement inférieurs au niveau attendu". Renault prévoit un marché européen en recul de 3% et un marché français baissant de 3 à 5%.
Son PDG Carlos Ghosn a aussi fait un geste alors que les négociations salariales en France pour un accord de compétitivité patinent.
Le conseil d’administration a validé mercredi soir "le report de 30% de sa part variable de l’année 2012 au 31 décembre 2016" si cet accord est signé. Le paiement de cette somme sera conditionné "à l’exécution, par Renault, de l’ensemble de ses engagements dans le cadre de l’accord", c’est-à-dire de ne pas fermer d’usine en France, de leur assurer un certain volume de fabrication et de ne pas faire de plan social.
En 2011, la part variable de son salaire était de 1,59 million d’euros et la part fixe de 1,23 million.