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Petite étude sans prétention -
23/02/2016, 11h38
Fanatisme pro-Rossi. Comment a-t-on pu en arriver là ?
1) De 1996 à 2006 : 10 ans irrésistibles.
1 an pour apprendre, 1 an pour gagner. Voici les 6 premières années de Rossi en grands prix moto. En 6 ans, Rossi a acquis les titres 125, 250 et 500. De plus, cela a été accompli avec panache. Normal que les foules s’enthousiasment pour ce jeune pilote, d’autant plus que les titres de la catégorie reine de 2002 à 2005 vont tomber dans son escarcelle... Il est clair que son calibre est supérieur aux autres pilotes de la catégorie. Il n’en faudra pas plus à ceux qui ‘’ont un vide en forme de Dieu dans leur coeur’’ (Blaise Pascal) pour essayer de combler ce vide (en partie tout du moins) par Rossi... Bien aidés, il est vrai, par des médias toujours prompts à établir des idoles.
2) 2007 : Stoner et la Ducati...
2006 a vu deux arrivants notables dans la catégorie reine : Pedrosa, et surtout Stoner. Si, jusqu’en 2005, Rossi n’avait eu aucun adversaire à sa taille (Roberts, champion en 2000, ne l’aurait pas été une année plus tard, Biaggi n’a jamais été aussi fort dans les grosses catégories qu’il l’avait été en 250, Gibernau était un beau ‘’faire-valoir’’, et Hayden a eu un peu de chance en 2006), les choses changent. Pedrosa, mais surtout Stoner sont du même calibre... C’est d’ailleurs ici que beaucoup n’ont pas su analyser la situation. Au lieu de reconnaître l’exploit de Stoner qui, grâce à un style de pilotage extraordinaire, va apporter le titre de champion du monde à Ducati, ils vont chercher à tout prix à minimiser l’exploit de ce dernier en arguant du fait que c’était grâce à la vitesse de pointe de la Ducati que Stoner gagnait. On comprenait bien qu’il s’agissait de préserver intact le statut du dieu Rossi. Et là aussi, les médias n’ont pas, à l’époque, suffisamment souligné l’exploit de Stoner.
A noter que cet état de fait se retournera contre Rossi qui partira chez Ducati en pensant qu’il ferait aussi bien que Stoner...
3) 2008 et 2009 : les deux titres qui comptent.
En 2008 arrive Lorenzo, encore un nouveau pilote du calibre de Rossi. Ils sont désormais 4 au même niveau. Cette même année, au prix de dépassements ‘’à la Marquez’’ (à la différence que, dans ce sens là, on trouvait ça très bien), Rossi reprendra le titre à Stoner. Joli !
En 2009, Rossi conserve le titre, et cela démontre qu’il est vraiment un tout grand car il a maintenant une vraie concurrence.
4) 2010 à 2014 : l’idole connait des difficultés...
En 2010, Spies l’avait prédit, Lorenzo prend le dessus. Les fanatiques qui ont implanté Rossi comme dieu dans leur esprit ne lui pardonneront jamais. Pire, il va pousser Rossi dehors de chez Yamaha.
En 2011 et 2012, la période Ducati démontre que Rossi n’est pas un pilote aussi magique que ça. Par contre, cette période démontre que ses fanatiques (bien aidés par les médias qui cherchent toutes les excuses à Rossi) continueront à croire en lui contre vents et marées... Ce qui est logique : quiconque a la foi sait que Dieu ne peut pas se tromper ! Quiconque est fanatique croit aussi que son dieu ne se trompe pas non plus... Le problème vient forcément d’ailleurs...
En 2013 et 2014, retour penaud chez Yamaha. Mais aussi arrivée dans la catégorie reine d’un ‘’extra-terrestre’’, j’ai nommé Marquez. Ce dernier a explosé toutes les statistiques (et notamment celles de l’idole). Il sera champion du monde deux fois de suite ! Les fanatiques voient cela d’un très mauvais œil. Ils guettent le moindre faux-pas. De toute manière, ils n’ont qu’un dieu : Rossi.
5) 2015 : Le débordement.
Depuis 2014, Rossi avait opéré un beau retour au top. 2015 va le confirmer. Au prix de belles courses et d’un peu de chance (mais il en faut toujours pour être champion), Rossi va mener le championnat toute la saison. Hélas, il va commettre une grave erreur après le GP d’Australie. Se sentant probablement menacé pour le titre, il va tenter l’intox... en accusant Marquez (qui a tout de même privé Lorenzo de la victoire...) de jouer le jeu de son compatriote. Les tous premiers commentaires des présentateurs sont justes, ils soulignent que c’est probablement la première fois que Rossi fait une erreur de stratégie au niveau de l’ ‘’intox’’. Mais immédiatement ils doivent se raviser tant la marée virtuelle des fanatiques est grande. Qu’on se le dise : le dieu ne peut pas se tromper, s’il dit quelque chose, c’est vrai !
L’apogée sera atteinte lors du GP de Malaysie. Rossi va volontairement faire chuter Marquez. Malaise en direct... Mais, non, non ! Le dieu a forcément raison ! Certains vont dire que c’est de toute façon de la faute à Marquez qui n’arrêtait pas de l’attaquer (quel crime de lèse-majesté !). D’autres iront même jusqu’à prétendre que c’est Marquez qui s’est jeté sur Rossi. Le fanatisme n’a pas de limites...
Quoi qu’il en soit, il aurait été intéressant de constater la sanction qu’aurait prise un autre pilote pour la même manœuvre. N’est pas dieu qui veut...
Lors du dernier GP, tout est prêt pour que ces fanatiques célèbrent leur grand messe (noire) à l’occasion du tant espéré 10ème titre de leur dieu. Hélas, Lorenzo l’emporte. Mais il faut garder la face : si Lorenzo l’a emporté, c’est qu’il a été aidé, forcément...
Ce fut bien triste de voir la déception générale : les fanatiques bien sûr, mais aussi les médias toujours prompts à ‘’dithyramber’’ sur les idoles populaires (c’est commercial et ça fait de l’audience).
6) 2016 : Qui vivra verra...
Les fanatiques arriveront-ils à ce qu’ils veulent, à savoir que les 3 autres ‘’fantastiques’’ laissent (menaces à l’appui s’il le faut) Rossi glâner son 10ème titre ?
Les décideurs du MotoGP remettront-ils de l’ordre pour que le vrai sport (pas le show-biz...) reprenne ses droits ?
A suivre...
Epilogue : La loi du grand nombre.
Cet état de fait a déjà engendré bien des injustices :
- Un Stoner qui, malgré son style de pilotage novateur et extrêmement efficace, n’a jamais été reconnu à sa juste valeur (d’ailleurs, on peut peut-être dire que, concernant ce pilote, les fanatiques ont réussi à l’éliminer de la route de Rossi en le dégoûtant...).
- Un Lorenzo qui, bien qu’il ait des statistiques supérieures à Rossi en comparant les mêmes années chez Yamaha, est détesté pour des motifs fallacieux (heureusement, à la différence de Stoner, Lorenzo est un ‘’terminator’’).
- Un Marquez qui, bien qu’il ait fait bien mieux que Rossi au même âge, est la proie des critiques (c’est peut-être dans le cas de Marquez qu’on se rend le mieux compte de ce qu’est le fanatisme des pro-Rossi...).
- Personne ne mentionne non plus la difficulté à se motiver pour des pilotes mal-aimés juste pour la raison qu’ils ne sont pas de simples ‘’faire-valoirs’’ de Rossi, mais qu’ils lui prennent des titres.
- Personne ne se pose la question de savoir si Rossi serait toujours autant motivé si, au lieu d’être accueilli comme un dieu sur les circuits, il se faisait siffler lui aussi...
- Les médias et autres intervenants dans leur grande majorité, pour diverses raisons commerciales ou de popularité, brossent les fanatiques dans le sens du poil.
Conclusion : Aime-t-on le motoGP ou une idole ?
Jusqu’à la fin des années 2000, les GP moto avaient un gros avantage sur le football : que que soit le pilote favori, il y avait avant tout des passionnés de moto qui formaient une grande famille. Cela est révolu. Aujourd’hui les passionnés qui ne considèrent pas Rossi comme un dieu incontournable se sentent isolés et rejetés...
Annexes : comment reconnaît-on un fanatique ?
- Il préfère une saison fade avec des victoires faciles de Rossi plutôt qu’une saison exaltante avec un vainqueur différent à chaque course si cette saison-là couronne quelqu’un d’autre que son dieu.
- Il use et abuse des phrases suivantes :
* Rossi a fait énormément de bien au motoGP, il l’a emmené à un niveau supérieur, ce sera difficile l’après-Rossi. (Les rares non-adeptes de la ‘’pensée unique’’ pensent bien différemment...).
* Rossi est vraiment le plus grand, le plus charismatique, le plus fort en piste, en bagarres, celui qui a le plus de titres...(Du vrai... et du faux !).
* Incroyable qu’à son âge il arrive encore à se battre en tête du championnat, quelle motivation ! (C’est vrai, sa longévité est exceptionnelle... mais c’est le cas de toutes les ‘’stars’’ portées par le public !).
"Je préfère ne pas être aimé pour ce que je suis plutôt qu'être aimé pour ce que je ne suis pas..." Jorge Lorenzo
PS : Comprenne qui pourra...
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