HOCKEY SUR GLACE
Une légende portée disparue
04. octobre 2011, 09h52
Thomas Dayer | Le Matin
Ancien attaquant international, Peter Jaks n’a plus donné signe de vie depuis samedi. Le cercle de la rondelle est incrédule face à l’éclipse de cette personnalité emblématique.
© Polizia Ticino
Teint blanc. Corpulence robuste. Taille de 1,84 m. Visage rond. Yeux bruns. Calvitie totale. Tatouage sur l’avant-bras droit: «K R V». De langue maternelle italienne, il s’exprime aussi en allemand, en français et en anglais. Ainsi sonne un avis de recherche diffusé par la police cantonale tessinoise. L’appel serait «ordinaire» si le disparu n’était Peter Jaks (45 ans), figure du hockey sur glace helvétique.
L’ancien attaquant devait rallier la République tchèque samedi, pour y rendre visite à sa mère. Jamais il n’est arrivé à destination. Son véhicule a été retrouvé devant chez lui, à Bellinzone. Tous les appels sur son téléphone portable sont demeurés sans écho.
«C’est une nouvelle inquiétante, je n’arrive pas à y croire, c’est fou, lâche Gianluca Mona, ancien gardien de FR Gottéron et de GE Servette notamment. Je l’ai encore vu il y a un mois au Tessin, au tennis.»
Une onde d’inquiétude
De tennis, Peter Jaks est passionné. «Jeudi, il a encore disputé un tournoi avec certains de ses potes, témoigne un collaborateur de la Télévision suisse italienne qui lui est proche. De notre côté, nous l’avons sollicité pour qu’il soit notre expert ce week-end. Mais il a décliné l’invitation, nous expliquant justement qu’il devait se rendre en République tchèque.» Lundi passé encore, c’est au service de Teleticino qu’il avait mis à disposition ses compétences techniques. «On était rentrés ensemble, témoigne le consultant Mauro Antonini sur «Ticinonews». On a parlé de tout et de rien, de ses enfants notamment. Il m’a aussi dit qu’en football il ne s'intéressait plus à la Roma, son équipe de cœur, parce que sa façon de jouer ne lui plaisait plus.»
Légende à Ambri, vedette médiatique au Tessin, Peter Jaks reste aussi un personnage incontournable à travers toute la Suisse. Une onde de choc et d’inquiétude s’est propagée dans le cercle de la rondelle. «C’est un gag, cette histoire? questionne incrédule un dirigeant de club. Vous me l’apprenez, je suis sidéré. Je l’ai côtoyé à plusieurs reprises. Je ne sais pas quoi vous dire.» Un manager évoque un «personnage qui intériorisait beaucoup ses émotions et laissait peu transparaître ses pensées». «Nous attendons des nouvelles de la police et nous espérons que tout se terminera bien», a lâché sur Teleticino son frère Pauli, qui fut le premier Suisse à griffer une glace de NHL. La nuit a-t-elle pu lever l’insupportable incertitude qui pesait hier?