F1 - GP du Japon : Grosjean, si près, si loin
Troisième à Suzuka, Romain Grosjean s'est hissé sur un podium pour la deuxième semaine consécutive. Loin, toutefois, d'un Sebastian Vettel toujours aussi irrésistible.
Romain Grosjean sous le feu des projecteurs. (L'Equipe)
La Perf
Romain Grosjean
Grâce à un départ exceptionnel qui lui a permis de virer en tête au premier virage, le Français est monté sur le podium pour la 4e fois de la saison,
une semaine après avoir déjà décroché une 3e place en Corée. Sur cette dynamique, on voit difficilement Grosjean continuer à se satisfaire de places d'honneur. A Suzuka dimanche,
il y a vraiment cru : clairvoyant, il était le seul pilote capable de s’accrocher au rythme des Red Bull, et a vécu une course
«grisante». Le
«dingo du premier tour», tel que l’avait surnommé Webber, s’est mué en un prétendant à la victoire très crédible. Avec une pointe de réussite et d’opportunisme, la mission est aujourd’hui à sa portée.
Le Top
Red Bull
En plaçant ses deux pilotes en tête du Grand Prix, l’écurie continue de faire cavalier seul au
classement des constructeurs. Une véritable démonstration de force que Mark Webber a renforcée en dépassant Grosjean à deux tours de l’arrivée.
«J’avais d’abord pour objectif de battre Romain, rappelle l’Australien qui prendra sa retraite à l’issue de la saison.
Je suis quand même content, car on a pris un très mauvais départ [avec Vettel], et même un départ choquant, tous les deux».
Le Leader
Sebastian Vettel
En remportant à Suzuka le 35e Grand Prix de sa carrière, son cinquième d'affilée,
Vettel a posé dimanche une main sur le trophée mondial. Il devra patienter au moins 15 jours pour s'en saisir officiellement, mais l'Allemand a encore fait preuve d’une maîtrise rare. Auteur d’un
«départ horrible», Vettel a pris le risque - payant - de ne s’arrêter qu’à deux reprises, sans jamais partir à la faute sur un circuit qu’il affectionne tout particulièrement. En Inde, le 27 octobre, il n’aura pas à se soucier de la
place de son dauphin, Fernando Alonso. Si le leader termine dans les cinq premières places, il sera couronné, quels que soient les résultats de ses adversaires. On voit mal ce qui peut désormais l’en empêcher.
La Contre-Perf
Jean-Éric Vergne
Plus malchanceux que contre-performant, le Français avait les moyens de faire mieux. Parti de la 17e place après avoir vu sa Toro Rosso brûler en Q1, Vergne a échoué à deux places seulement des points, la faute notamment à des changements de pneus manquant cruellement d’efficacité.
«On a perdu beaucoup de temps lors des arrêts au stand, déplore-t-il.
C’est dommage. Il y a pas mal de frustration. Dès que la voiture a les moyens, les problèmes se jettent sur moi. J’aurais pu faire mieux s’il n’y avait pas eu ces soucis, faut voir ce qui s’est passé». Sa jolie remontée augure toutefois de meilleurs résultats futurs.
Le Flop
Mercedes
A la lutte avec Ferrari pour la deuxième place dans la hiérarchie des constructeurs, Mercedes a perdu du terrain ce dimanche. Nico Rosberg, huitième, a écopé d’une pénalité après avoir été relâché dangereusement du stand devant Sergio Perez. Un peu plus tard, le Mexicain se rabattait un peu trop fermement sur le pilote McLaren, qui crevait l’un de ses pneus. Quant à Lewis Hamilton, il n’est pas allé au-delà du huitième tour : touché par Vettel au départ, le fond plat de sa monoplace ne s’en est pas remis.
«Je suis plus dégoûté pour l'équipe, lâchait-il après la course,
parce qu'ils font un travail incroyable en ce moment et nous ne sommes pas récompensés».
Les résultats
Le Classement du Grand Prix
1.
S. Vettel
2
2.
M. Webber
3
à 7"129
3.
R. Grosjean
2
à 9"910
4.
F. Alonso
2
à 45"605
5.
K. Raikkonen
2
à 47"325
6.
N. Hulkenberg
2
à 51"615
7.
E. Gutierrez
2
à 1'11"630
8.
N. Rosberg
4
à 1'12"023
9.
J. Button
3
à 1'20"821
10.
F. Massa
3
à 1'29"263
11.
P. Di Resta
2
à 1'38"572
12.
J. Vergne
3
à 1 t.
13.
D. Ricciardo
3
à 1 t.
14.
A. Sutil
2
à 1 t.
15.
S. Perez
3
à 1 t.
16.
P. Maldonado
2
à 1 t.
17.
V. Bottas
2
à 1 t.
18.
C. Pic
3
à 1 t.
19.
M. Chilton
2
à 1 t.
Légende:
2
: Nombre d'arrêts aux stands