Rugby XV de France
Place à la vague bleue
Face aux Tonga, samedi (18h00), au Havre, dans un contexte de revanche pour quelques anciens, Guitoune, Fickou, Vahaamahina, mais aussi Pélissié, Slimani et Le Roux, jeunes titulaires et remplaçants français, ont l'occasion d'ouvrir une nouvelle ère : celle des succès et d'un jeu épanoui.
Wesley Fofana, balle en mains, et Gael Fickou, alignés en fin de match face aux All Blacks, samedi dernier, seront associés d'entrée devant les Tonga, samedi, au Havre. (L'Equipe)
Un bide, un fiasco, une honte, appelez
cette défaite comme vous voulez, c’est une tache indélébile dans l’histoire du quinze de France, par ailleurs parsemée de défaites humiliantes. Mais celui-là, de revers, s’impose au point de susciter encore aujourd’hui, deux ans après l’humiliation, un sentiment de revanche. Car ils peuvent affirmer ce qu’ils veulent, les coéquipiers de Thierry Dusautoir, le 14-19 de Wellington sera dans leurs esprits, vivace, au moment du coup d’envoi.
Comment peut-il en être autrement ? 2011, dernier match de poule, la qualification en quart de finale assurée et face à l’équipe de France en stand-by les Aigles des mers. Pas de quoi s’engager à perdre deux côtes ou deux dents sur un plaquage.
Szarzewski, Papé, Dusautoir, Parra et Médard n’ont rien oublié, inscrits samedi sur la feuille de match, au Havre, survivants de cette faillite individuelle et collective, de ce naufrage en baie de Wellington.
En cas de défaite, la crise
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Cette année, le bilan bleu est terrible : sept échecs en neuf matches (dont quatre tests face aux All Blacks, cela dit). La faute, avant toute chose, à un Tournoi 2013 complétement raté. Du coup, après l’élan populaire retrouvé samedi dernier au Stade de France dans la défaite, le quinze de France doit absolument l’emporter au Havre. Il n’y a pas d’autre option à envisager. Tout autre résultat plongerait, c’est une certitude, les Tricolores et leur staff dans la crise.
Alors bien sûr
les Tongiens sont des guerriers, ils plaquent haut et fort, mais face à une nation classée
treizième mondiale et en chute libre, la victoire est aussi une question de standing. En d’autres temps, ce test-match n’aurait soulevé aucune inquiétude. Sauf que là, gagner est vital - le dernier succès bleu remonte à France-Ecosse du mois de mars. Sauf que rien n’indique que cette équipe de France, remaniée (entrées de Guitoune, Fickou, Ouedraogo, Vahaamahina et Szarzewski) a la marge de manœuvre qu’on lui prédit.
Faire passer les voyants au vert
Pour la première fois, PSA aligne d'entrée une paire de centres supersoniques : Fofana-Fickou ! Faiblesse du jeu au pied long et d’occupation du terrain, manque de réglages dans le troisième rideau défensif, incapacité à imposer du jeu sur la durée, difficulté à marquer des points sur les temps forts, mêlée trop souvent pénalisée, charnière en manque d’huile, troisième-ligne de faible densité pour franchir : certains indicateurs tactico-techniques sont au rouge et il serait bon qu’à l’occasion ils passent au vert, ne serait-ce que le temps de ce match.
Samedi, les hommes de Dusautoir seront sur des terres de pionniers, là où débarqua, porte Océane, le premier ballon ovale. Deux siècles plus tard, ce match face aux Tonga marque la mondialisation du rugby, certes, l’envie aussi de la FFR d’ancrer ce sport ailleurs qu’au sud, son terreau habituel ; mais il apparait surtout comme l’opportunité de relancer la machine bleue, d’offrir à
une jeune génération un appui à partir duquel elle pourrait alors s’élancer.