L'équipe de Hollande en goguette au Flon
CHOC |
00h37 Grosse émotion, samedi au centre-ville de Lausanne. Les Oranje ont passé la soirée dans deux établissements de la place. Le groupe ne s'est laissé approcher que très difficilement, mais, en ralliant à pied le second café, ils ont provoqué une belle hystérie.
PHILIPPE MAEDER | Au pas de charge, l'équipe de Hollande traverse la place du Flon pour se rendre du Pur au Luna, où les joueurs finiront la soirée. Ceux-ci refusent quasiment tout contact, ce qui n'empêche pas des grappes de fans de les suivre.
CLAIRE JOTTERAND | 16 Juin 2008 | 00h37
«Des gens qui valent des millions et qui passent à côté de toi! Ça me choque, ça me choque!» Ardian n'en revient pas. Il rejoue la scène pour la quinzième fois au moins devant Manu, son pote, qui se prend la tête d'avoir tout manqué. «On buvait un verre, assis là tranquilles de ce côté du Flon, quand je me retrouve devant van der Sar, van Nistelrooy et tous les autres. T'imagines? Mes idoles! Peut-être les prochains champions d'Europe!»
Ardian a pu filmer la scène avec son portable. Il a eu de la chance. A l'instar de quelques dizaines de badauds, surpris par ce cortège de footballeurs en jeans-polo qui traverse la place du Flon au pas de charge, la tête baissée. Il est 23 h samedi. L'équipe de Hollande, basée au Beau-Rivage, était venue discrètement se sustenter au Pur, au coeur de Lausanne.
Arrivés en car deux heures auparavant par une rue secondaire, les 23 joueurs débarquent au restaurant branché, déjà plein à craquer mais dont une longue table restait réservée. Le repas se passera sans photos ni autographes. Personne ne doit s'approcher. L'escorte y veille fermement. «C'est notre moment privé. On aimerait être comme tout le monde», aurait confié le capitaine van der Sar au patron de l'établissement, Jean-Marc Regamey. Dehors, la poignée de groupies qui tente simplement de «faire coucou» à travers les baies est gentiment priée, en franglais, de s'éloigner: «
Quiet. Laissez-les vivre! Vous comprenez?»
Idoles imperturbables
Respectueux, les ados patientent un peu plus loin. «On ne veut rien leur demander, juste les admirer», lâchent deux copines en pâmoison. Antho et ses amis, 16 ans, resteront dans les parages pendant deux bonnes heures: «On voudrait les prendre en photo ou même, si possible, leur faire signer notre T-shirt. Ils jouent tellement bien!» Pendant ce temps, les idoles, imperturbables, dégustent filets d'agneau, crevettes géantes et tournedos avec beaucoup d'eau, et à peine deux ou trois bouteilles de vin. Pas de régime et permission de 1 h du mat'. C'est fête. L'équipe a brillé, la veille, face à la France. Et le match suivant, sans enjeu, n'est pas avant trois jours, contre la Roumanie.
En fin de repas, les convives aux pieds en or se lèvent. Direction le Luna, de l'autre côté du Flon. Les hommes de la sécurité ne peuvent pas interdire l'approche, mais ils la découragent fortement. Les dizaines de badauds forment vite un cortège frénétique derrière l'équipe, qui refuse presque tout contact. Un autographe est signé à la volée.
En tentant d'immortaliser la scène, notre photographe se fait empoigner. Il est contraint de s'éloigner. De mon côté, en courant au rythme des foulées de géants, je n'ai pu arracher de Van der Sar qu'un
«no comment poli, une petite tape d'excuse sur l'épaule et, finalement, une phrase appuyée d'un regard cordial mais pressé: «L'accueil à Lausanne est très chaleureux, vraiment. C'est sincère. On arrive bien à se relaxer. C'est important si on veut rester encore deux semaines!» Une main de fer m'éloigne prestement du gardien.
L'équipe s'engouffre dans le bar par une porte dérobée. Laissant des groupies sous le choc, bredouilles mais compréhensifs: «J'ai pu le toucher!» s'extasie un fan.
Respect admiratif
Au Luna, bondé, les supporters restent dans le respect admiratif. Les joueurs dansent un peu, boivent raisonnablement et traversent tout l'établissement pour se rendre aux toilettes, sans être harcelés. Ryan Babel, dont la femme est Française, explique au patron combien l'équipe apprécie de pouvoir se fondre dans la population: «En Angleterre et en Hollande, c'est impossible!» Une heure, le car orange vient cueillir ses joueurs. Laissant les clients du Luna sous le charme. «S'il avait signé mon bras, je ne me serais plus jamais lavé de ma vie!
sympa...............