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03/02/2006, 16h14
interview chopée sur eurosport :
Champion du monde Supersport en 2002, Fabien Foret s'attaque cette saison au championnat Superbike dans la meilleure équipe du monde, Suzuki Alstare. Le Français nous parle de son défi dans un long entretien.
Fabien, qu'est-ce que ça vous fait de vous retrouver ici, en Belgique, chez Alstare ?
Fabien Foret : je suis forcément satisfait, et un peu impressionné aussi de voir toutes ces belles motos. Je suis très impatient de passer à la seconde étape.
Nous sommes ici dans une grande équipe, au milieu des motos de Chambon, Fujiwara, Chili, Fabrizio, Pirovano. Vous intégrez une très grosse équipe. Quel va être votre objectif ?
F.F. : J'aimerais laisser les mêmes traces que ces anciens pilotes, bien m'intégrer, faire du bon travail.
Vous avez été choisi par Francis Batta pour résister à la pression de cette équipe qui fait travailler quarante personnes à l'année...
F.F. : Je ne suis pas là pour jouer, mais pour me donner à 100% pour progresser, faire de belles courses en fin de saison. Le SBK est quelque chose de nouveau pou moi.
Cette équipe est plus importante que votre ancienne, aux Pays-Bas ?
F.F. : Oui, on sent quelque chose de très solide, très structuré, avec de gros moyens. Tout est fait de façon très professionnelle.
Etes-vous prêt à faire face à cette pression que sait parfois mettre Francis Batta sur ses pilotes ? Il l'a fait par le passé avec Chili, par exemple...
F.F. : Je n'ai pas peur. Je pense savoir à quoi m'attendre. Et puis, j'ai maintenant les épaules pour supporter ce qui m'attend. Cela dit, j'aurai moins de pression que mes deux équipiers (le champion du monde 2005 Corser, et Kagayama). Je me sens prêt.
Votre moto va-t-elle être différente de celles de Corser et Kagayama ?
F.F. : Oui, ma moto est 100% maison. On va beaucoup utiliser de pièces kit Suzuki. Je pense que l'assemblage va être performant. Je ne suis pas trop inquiet. Je ne serai peut-être pas trop loin des motos de mes co-équipiers.
Une moto 100% maison signifie que les pièces sont fabriquées chez Alstare.
F.F. : Oui. Ça fait un mois que le projet est lancé et que Silvio, le chef mécano, est chargé de fabriquer ou faire fabrique chaque pièce. Ma moto est un peu plus simple que celle de Troy Corser et Yukio Kagayama, mais elle demande beaucoup de travail.
Quelle va être votre plus grosse difficulté en passant du Supersport au Superbike ?
F.F. : Je ne sais pas, tout est tellement nouveau, que ce soit les pneus, la puissance... Ce que je vois de plus difficile est l'adaptation à la puissance de la moto. En 600, le pilotage est quand même différent de la Superbike.
Vous avez gagné le Bol d'or. Vous avez quand même l'habitude de ce genre de machines...
F.F. : Oui, mais ce sont des motos quand même différentes. Je n'ai pas eu trop de mal à m'habituer aux Superbike Endurance, qui sont moins puissantes et un peu plus lourdes.
Avez-vous suivi une préparation physique spécifique pour passer au Superbike ?
F.F. : J'ai un peu centré mon entrainement sur la musculation, spécialement le haut du corps, car la moto est un peu plus lourde et un peu plus puissante. Cependant, la base de mon entraînement reste le vélo. Physiquement, je ne suis pas inquiet.
Vous avez été champion du monde Supersport en 2002, gagné avec toutes les motos sur lesquelles vous avez couru. Cela ne va-t-il pas être difficile d'accepter d'être hors du podium, de terminer 10e ou 15e de la première course ?
F.F. : Non. L'essentiel est de progresser. Le but sera d'être dans les seize premiers en qualification pour participer à la super pole, et de se fixer des objectifs au fil de l'avancement de la saison.
N'avez-vous pas fait une erreur de carrière en quittant Ten Kate Honda l'année suivant votre titre ?
F.F. : Non, il ne faut pas avoir de regrets. Il faut assumer ses décisions. J'ai peut-être décidé autrement que la logique... mais bon, j'ai découvert d'autres choses, piloté des motos différentes. J'envisageais des résultats différents les deux-trois dernières années mais c'est comme ça. Je ne pense pas à savoir si j'ai pris de bonnes décisions ou pas. Apparemment, elles l'ont été car je me retrouve aujourd'hui dans un team qui me faisait rêver. C'est une aubaine pour moi.
Qu'est-ce qui caractérise votre personnalité ?
F.F. : Je dirais la détermination. Quand je me fixe des objectifs, je fais tout pour les respecter. Cette année, j'ai vraiment envie de montrer que je peux m'adapter à une nouvelle moto.
Je crois savoir que ça vous arrive de prendre de grosses colères...
F.F. : Je ne peux pas le nier, ça m'est déjà arrivé. Mais j'avais des circonstances atténuantes. Cette année, dans une équipe comme Alstare, il n'y aura aucune raison que je m'énerve ; au contraire. Ce petit trait de caractère ne m'inquiète pas au sein d'un tel team.
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