SKI ALPIN
Didier Cuche: «Je viens aux JO»
Image © Keystone
Le skieur neuchâtelois a été opéré avec succès à Zurich de la fracture de son pouce droit. Une IRM a également révélé que, dans le genou gauche, le ligament extérieur est distendu et qu’il y a eu deux épanchements
Laurent Guyot - le 30 janvier 2010,
Le Matin Dimanche
Malgré ces problèmes, le Vaudruzien est bien décidé à participer à ses quatrièmes Jeux olympiques. Il l’a confirmé par SMS à son chef, Martin Rufener. Récit d’une longue journée. «Il sera là et bien là.» Dans l’aire d’arrivée du géant de Kranjska Gora, à 14 h 15, Martin Rufener martelait ces mots. Avec un sourire qui en disait long sur son optimisme. Quelque trois heures plus tard, un SMS du sportif suisse de l’année adressé à son chef confirmait sa présence. «Je viens aux JO avec vous.» Entre les deux manches d’une course gagnée par Marcel Hirscher, le chef alpin masculin de Swiss-Ski avait déjà soupiré d’aise en recevant les dernières nouvelles du médecin-chef de la Clinique Schulthess à Zurich au sujet de Didier Cuche. Le feu était passé au vert pour la participation du citoyen des Bugnenets après l’opération pratiquée pour réduire la fracture du pouce. mais aussi après une résonance magnétique effectuée sur son genou gauche.
Une plaque de 2,4 mm
En effet, le secret avait été bien gardé pour ne pas susciter encore plus d’émoi avant un diagnostic définitif, mais le genou gauche du Neuchâtelois était une autre source de soucis pour les praticiens. Si bien que, avant de passer sur la table d’opération pour sa main, le Neuchâtelois a subi, sur le coup de 7 h 30, hier matin, une résonance magnétique afin de déterminer des lésions éventuelles. Et l’examen a confirmé une distension du ligament extérieur, un léger épanchement de l’articulation du genou ainsi qu’un épanchement sanguin de l’os du genou gauche. Puis, dès 9 h et placé sous anesthésie générale, le Vaudruzien a été opéré durant une heure par le Dr Stephan F. Schindele, un spécialiste en chirurgie de la main, pour une fracture comminutive du premier métacarpien. Au terme de l’intervention, le médecin s’est montré très satisfait. Grâce à une plaque en titane de 2,4 mm et à sept vis, la fracture a pu être stabilisée.
Départ prévu le 6 février
Pour Jacques Menetrey, le médecin de Swiss-Ski présent à Kranjska Gora, le processus de guérison a déjà commencé. «Selon mes collègues zurichois, le genou de Didier Cuche est stable. Il en va de même pour le pouce. Et c’est important notamment en vue des contraintes futures. Après une nuit passée à l’hôpital, il pourra, bien sûr, rentrer à la maison pour guérir ses plaies et prendre un peu de repos. Et nous irons au jour le jour en fonction de l’évolution. Mais son vol pour Vancouver est toujours prévu le samedi 6 février. Ce qui ne l’empêchera pas de s’entretenir avec des exercices physiques adaptés à son état. Une protection spéciale et adaptable à son bâton sera confectionnée d’ici là. Les deux points délicats sont constitués par les poussées du départ et les chocs avec les piquets en slalom géant. Et là, c’est Didier qui avisera et décidera.»
Chef alpin masculin de Swiss-Ski, Martin Rufener ne dit pas autre chose à la question de savoir dans quelles disciplines son protégé s’alignera sur les pentes de Creekside. «Nous avons déjà pris toutes les dispositions de façon à lui faciliter les choses. Il touchera ses habits olympiques dans la journée de mardi à Rothrist. Et il entretiendra sa condition physique tout en restant à la maison jusqu’à vendredi. Nous restons trois jours à Vancouver avec tout le groupe pour créer un véritable esprit olympique. Le retour sur les skis n’est pas prévu avant le 9 février. La suite? Wait and see.»
Carlo Janka ne remportera pas le globe
Champion du monde de slalom géant, Carlo Janka (23 ans) ne succédera pas à Didier Cuche au palmarès de la Coupe du monde 2010 de la discipline en mars prochain à Garmisch. Seulement huitième du second géant organisé, hier, à Kranjska Gora, le Grison n’est pas resté dans le sillage de Ted Ligety, toujours en rouge grâce à sa troisième place derrière les jeunes loups Marcel Hirscher et Kjetil Jansrud. Avant de rentrer à Obersaxen, «Iceman» n’a pas trouvé d’explication pour justifier son recul de la 3e à la 8e place. «Je suis très surpris de ce chrono. J’ai pris un bon départ et je ne me suis pas souvent trouvé hors des lignes. Même si la piste a marqué plus que la veille en raison des chutes de neige, je ne suis pas descendu avec le frein à main.»
Toujours aussi détendu, le triple vainqueur de Beaver Creek a gardé son sang-froid pour évoquer ses premiers Jeux olympiques. «C’était l’ultime épreuve avant des JO qui ressembleront aux Mondiaux de l’année passée. Il y a les mêmes athlètes simplement l’environnement sera plus majestueux. Je vous en reparlerai là-bas. Pour le moment, je vais profiter de deux ou trois jours de repos afin de me ressourcer.»