ROLAND-GARROS
Roger Federer: «Je n’ai même pas vu si mon nom y est inscrit»
Image © Sebastien Feval
Devant l’affiche officielle de Roland-Garros et en présence de Jean Gachassin, président de la Fédération française de tennis, Roger Federer a pu retrouver la fameuse Coupe des Mousquetaires, qu’il avait pu enfin soulever l’an passé.
Roger Federer a retrouvé son trophée à l’occasion du tirage au sort qui a désigné son premier adversaire: Peter Luczak
Gaëlle Cajeux - le 21 mai 2010,
Le Matin
Hier matin, au Musée de Roland-Garros, c’était tenue de soirée exigée pour Roger Federer. Selon la tradition, le Bâlois, tenant du titre, et Svetlana Kuznetsova, également vainqueur en 2009, ont procédé au tirage au sort des simples dames et messieurs, dans leurs trophées. Et le verdict a été plutôt clément pour Federer, qui entamera son tournoi contre l’Australien Peter Luczak, 71e mondial. Rencontre avec un Rog’ absolument décontracté.
Roger, qu’avez-vous ressenti en retrouvant la Coupe des Mousquetaires?
Ouais, bon, c’était avec la presse, c’était un peu strict. J’avoue que j’ai quand même regardé la Coupe deux-trois fois sérieusement. Et, en fait, je me rends compte que je n’ai même pas fait attention si mon nom y était inscrit ou pas. Mais les vraies émotions viennent plutôt dans d’autres situations. Si j’avais été tout seul avec la Coupe, ou avec des amis, la famille, ça aurait été différent, plus fort.
Finalement, avez-vous obtenu la copie conforme que vous souhaitiez?
Non, pas encore…
Vous la recevrez après votre deuxième titre?
Oui, après le deuxième (il rit)… J’aurais pu en discuter avec les organisateurs en novembre, lorsque je suis venu jouer à Paris-Bercy. Mais le tournoi a vite été plié pour moi et ensuite je suis parti. Je me suis dit que j’allais en reparler quand je serais de retour pour Roland-Garros.
Vous êtes déjà revenu à la Porte d’Auteuil durant le tournoi de Bercy…
Oui, je me suis entraîné ici sur les terrains de la Fédération française de tennis. Et, après avoir perdu à Bercy, j’y ai encore passé trois jours, d’ailleurs en compagnie de Gianni Mina, qui joue Nadal au premier tour… Sympa pour lui.
Etre de nouveau à Roland-Garros, ça vous donne les frissons?
Oui, bien sûr. Même quelques fois durant l’année quand je revois des images ou quand j’entre sur un court, ça me passe par la tête. Je me dis: «Ah! Roland-Garros, c’était spécial! Monstrueux!» Lors de mes premiers entraînements ces derniers jours ou durant Bercy, c’était supersympa, tout était très calme ici. Je me suis promené dans les couloirs, j’ai même pris une photo du court Philippe-Chatrier. Peut-être que c’était bien pour moi de pouvoir y revenir avant le début du Grand Chelem. Les grosses émotions sont passées, maintenant je me concentre sur le tournoi. Je me sens bien et la motivation est intacte.
Que pensez-vous de votre tirage au sort?
Bon, je n’aime pas être là quand ça se fait… je n’ai pas trop eu le choix. Mais je préfère que Séverin (Lüthi), mon coach, me dise juste: «Tu joues contre Peter Luczak.» Et moi je réponds: OK! Et je regarde quelques jours plus tard le tableau, toutes les confrontations possibles. Là, je suis un peu crispé d’avoir vu le tableau, même s’il n’y a pas de raison d’être nerveux pour ça. Enfin, je trouve que ce tirage est dur comme il doit l’être pour Roland-Garros. Il y a beaucoup de très bons joueurs. Stan (Wawrinka) et Monfils ne sont pas loin de moi… Mais, pour affronter l’un ou l’autre, il faudra d’abord battre trois gars. Alors je vais surtout me concentrer sur mon premier match. J’ai du boulot, Luczak joue bien, je dois me méfier.
A part Nadal et vous, qui sont les favoris?
Novak (Djokovic) fait bien entendu partie des favoris. On ne parle plus de lui parce qu’il n’a pas joué à Madrid, mais il a un jeu très solide qui lui permet d’aller très loin ici à Paris. Davydenko et Del Potro étaient des prétendants très sérieux au titre. Ils ne sont pas là. Mais il y a d’autres gars. Les Espagnols font une très belle saison sur terre battue. Ils ont tous leurs chances. C’est très difficile pour moi de faire des pronostics et de choisir des noms.
Dépasser les 286 semaines en tant que numéro un, ça vous tente?
Cela m’intéresse, mais pas au point de me réveiller chaque matin en me posant la question: «Qu’est-ce que je dois faire pour y arriver?» Honnêtement, je ne suis pas cela de très près. C’est plutôt en début d’année, à Melbourne, que j’ai ressenti plus de pression de bien jouer pour conserver ma place de numéro un. Pas mal de joueurs avaient l’opportunité de faire un grand pas en avant, comme Del Potro, Rafa et Djokovic, s’ils gagnaient l’Open d’Australie. Mais je ne me préoccupe plus de cette question. Reste que c’est l’un des plus grands records que je pourrais battre.
L’an dernier, votre épouse était enceinte. Aujourd’hui, comment s’organise la vie à Paris, avec vos jumelles?
L’avantage, c’est que Charlene et Myla étaient déjà là à Bercy. Alors on a pu s’organiser à ce moment-là, voir comment ça se passait en ville, à l’hôtel. Mais c’est vrai que désormais elles demandent beaucoup plus d’attention. Elles bougent dans tous les sens.