Marko Djokovic, «frère de», veut se faire un prénom
TENNIS | Qualifié hier pour le deuxième tour du Geneva Challenger, le matricule ATP 1414 (!) aimerait sortir de l’ombre de son aîné, numéro 3 mondial.
© Georges Cabrera | Marko Djokovic observe l’horizon en espérant poindre dans le top-500 mondial d’ici à janvier prochain.
ARNAUD CERUTTI | 25.08.2010 | 00:00
Il y a d’abord ce sourire et cette allure qui rappellent quelqu’un. Et puis cette apparente décontraction, qui renforce encore le sentiment de déjà-vu. C’est bien un Djokovic qui a dû s’arracher hier pour franchir le cap du premier tour du Geneva Challenger.
Marko, de son prénom, petit frère de Novak, actuel numéro 3 mondial et vainqueur de l’Open d’Australie 2008, a reçu une invitation pour prendre part au tournoi genevois. Il l’a pleinement justifiée en se défaisant du Français Clément Reix (3-6, 6-3, 7-5) après plus de deux heures de jeu.
Doté d’une excellente première balle, le Serbe, tout juste âgé de 19 ans, veut profiter de cette deuxième partie de saison pour grimper dans la hiérarchie mondiale. Classé au 1414e rang ATP, il s’est fixé des objectifs élevés. «Je veux intégrer les 500 premiers à partir de janvier 2011», confie-t-il.
Demi-finaliste et finaliste des deux derniers tournois Futures auxquels il a pris part, le voilà sur la bonne voie. Rencontre avec un tennisman à l’œil rieur qui souhaite se faire un prénom.
Marko, vos cousins habitant Genève, comment vous sentez-vous ici?
Comme à la maison (sourire), même si je dors à l’hôtel durant cette semaine! C’est la deuxième fois que je viens à Genève, après avoir déjà assisté à une rencontre de Coupe Davis que mon frère disputait face à la Suisse en 2006. Evoluer devant une partie de ma famille est positif pour moi. Sur les autres tournois, je n’ai pas l’habitude d’être pareillement entouré.
Avoir un frère numéro 3 mondial ne doit pas être facile à vivre…
C’est effectivement quelque chose de spécial, mais il y a beaucoup de positif là-dedans. Ma famille baigne dans le tennis depuis longtemps et notre frère cadet (ndlr: Djordje, âgé de 15 ans) y joue aussi. Maintenant, nous devons, lui et moi, sortir de l’ombre de notre aîné.
Mais vous pouvez tout de même bénéficier des conseils de Novak, n’est-ce pas?
Nous avons tous deux une très bonne relation, mais chacun travaille pour soi. Lorsqu’il nous arrive de nous entraîner ensemble, il n’hésite pas à m’aider ou à me corriger. Je sais que je dois aller de l’avant et donner ma vie pour ce sport.
Désirez-vous percer au plus haut niveau?
Oui, évidemment. Mon grand objectif est de faire carrière dans le tennis. Si, par hasard, je n’y parvenais pas, j’irais étudier à l’Université.
Au mois de mai, vous avez perdu au premier tour du tournoi ATP de Belgrade. Quelles sont les différences entre ce niveau et les compétitions Challengers ou Futures?
A partir d’un certain stade, tout est d’abord une question de mental. Si tu es fort dans la tête, comme par exemple mon frère ou Roger Federer, tu peux franchir le cap. Après, il faut également progresser dans le jeu.
En dehors du sport, êtes-vous aussi relax que votre aîné?
Il me semble que je suis moins «déconneur» que lui, mais j’aime tout de même bien m’amuser avec mes amis lorsque je ne suis pas sur un court.
Pourriez-vous nous faire une imitation de John McEnroe?
(Il rit). Non, non, il n’y a guère que Novak qui sache faire ça.
Pas à dire, il lui ressemble