Mondial de basket
Basket: 38 ans après, les USA affrontent la Russie pour la grande revanche
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Trente-huit ans jour pour jour après l’un des matches les plus controversés de l’histoire, les Etats-Unis et la Russie se retrouvent jeudi en quarts de finale du Mondial de basket.
le 08 septembre 2010, 17h11
LeMatin.ch & les agences
La guerre froide est terminée depuis longtemps mais les retrouvailles entre les deux pays font replonger dans une époque où leurs relations étaient constamment au bord de l’implosion et cela également en basket.
Le 9 septembre 1972 aux Jeux de Munich, le monde a assisté à l’un des épisodes les plus marquants de cette rivalité lorsque les Russes ont infligé aux Américains leur première défaite olympique après sept médailles d’or consécutives, au terme d’une finale dramatique (51-50) et sulfureuse, marquée par trois dernières secondes de folie et de polémique.
Aujourd’hui encore les Américains, qui ont toujours refusé de recevoir la médaille d’argent, s’estiment volés et le match a inspiré plusieurs livres et films. Devant sa télévision à l’époque, le jeune David Blatt, 13 ans, pleurait.
"J’étais un énorme fan de basket américain et je ne savais même pas que le basket européen existait jusqu’à ce match", raconte Blatt, un Israélo-Américain qui n’imaginait alors évidemment pas qu’il allait un jour entraîner la Russie.
"Vous plaisantez! J’ai grandi à Framingham dans le Massachusetts avec l’idée du grand méchant Russe. Et voilà que je vais diriger l’équipe de Russie contre les USA en quarts de finale du Mondial. C’est vraiment bizarre. J’espère que les joueurs seront moins déboussolés que moi. C’est juste incroyable."
Incroyable et tellement pittoresque à l’image du parcours de cet entraîneur "globe-trotteur" qui est, à 51 ans, l’un des meilleurs d’Europe. Outre la sélection russe, qu’il a menée au titre de champion d’Europe en 2007, l’ancien arrière de l’université de Princeton a dirigé les clubs du Maccabi Tel-Aviv, Saint-Pétersbourg, Trévise, Efes Istanbul et Salonique.
Il quittera la sélection russe à la fin de ce Mondial et ira retrouver le banc du Maccabi dans sa deuxième patrie, en Israël, où il avait déjà terminé sa carrière de joueur.
Battre les USA, 38 ans après avoir pleuré à cause de leur défaite, lui permettrait de partir sur un contre-pied savoureux. "Non, non, j’ai tendance à être réaliste, ça va être compliqué car les Américains sont longs, agressifs, jouent dur et ont faim, dit-il. On devra faire plein de choses spéciales pour seulement rester dans le match. Je vais essayer de trouver quelques trucs mais je ne suis pas un magicien."
Sur le papier, les Russes, privés de Kirilenko et Holden et où Khryapa est toujours incertain, ont effectivement peu de chances. Mais pour Blatt ce sera beau quoiqu’il arrive.
"Avant le match je vais me regarder dans le miroir et me dire: quand même, quelle histoire! Quand j’y repense, ça me remue à chaque fois", dit-il avant d’ajouter, signe qu’il ne regrette surtout rien de ses cinq années à la tête de la sélection russe: "au fait, je déteste dire ça en tant qu’Américain, mais en 1972, ce sont les Russes qui avaient raison."