03.10.2010, 18h47 | Mise à jour : 18h47
Héros du rallye de
France,
Sébastien Loeb a décroché son septième titre de champion du monde des rallyes dimanche sur ses terres alsaciennes. Un «moment magique» explique le Français ovationné par un public nombreux comme jamais.
Quelle foule pour vous acclamer sur ces routes d'Alsace ! Vous vous vous attendiez à un tel accueil ?
Sébastien Loeb. «C'était hallucinant. Il y avait du monde partout. Sur les assistances, sur les podiums sur les liaisons et aussi sur les spéciales même si on n'a pas trop le temps de regarder à ce moment là ! C'était vraiment un moment magique. Tous les habitants des villages traversés étaient au bord des routes, des gamins en poussette aux anciens. Cet hommage du public m'a énormément touché comme d'avoir pu faire autant d'heureux.»
Cette affluence a dû vous mettre aussi une pression inhabituelle. Avez vous connu des périodes des stress pendant ce rallye ?
«J'ai cherché à me protéger mais aussi à faire la part des choses pour signer des autographes quand c'était possible. Je devais aussi rester dans ma bulle et penser à ma course. Au final cela s'est très bien passé. Je suis resté zen. J'ai tout de même stressé un peu avant d'aborder le retour de l'ES11 (celle où il avait creusé de gros écarts le matin). Je savais que les conditions étaient très difficiles, très piégeuses, qu'il y avait de la boue dans tous les virages. Sur trois km il ne fallait pas perdre plus de trente secondes et encore. On devait rouler alors qu'on pouvait se mettre dehors dans tous les virages.»
Dans des conditions piégeuses vous arrivez toujours à vous en sortir mieux que vos concurrents. Vous avez une explication à cela ?
«Je n'ai pas d'explication. Sur l'asphalte, je suis capable d'aller vite sans faire n'importe quoi. Au Japon, sur terre, sans vouloir prendre de risque, on finit 6e alors qu'ici je n'ai pas roulé au-dessus de mon rythme et on finit devant.»
Pas question de mettre un terme à votre carrière sur un tel exploit ?
«Si je voulais terminer sur un titre, je dirais j'arrête aujourd'hui. D'autres anciens champions du monde m'ont prévenu: un jour cela va moins bien. Je ne le redoute pas. C'est la vie. Je n'ai plus rien à prouver. Je
cours pour le plaisir. Je ne cours pas pour les records mais plutôt pour des moments extraordinaires comme ceux que je viens de vivre ici.»
Avec l'âge on s'assagit. Comment envisagez-vous la cohabitation l'an prochain avec un jeune loup comme Sébastien Ogier ?
«Je n'ai jamais été une tête brûlée. Mais il est certain que je réfléchis plus qu'il y a dix ans. A partir du moment où je suis maître de ce que je fais et que je me sens dans mon élément, cela ne pose pas de problème. Quant à la cohabitation dont vous parlez, on verra. Il est sûr que ça risque d'être chaud par moment. C'est la course.»
Quel est le pilote qui vous a le plus marqué depuis que vous courrez en Championnat du monde ?
Je pense qu'en vitesse pure, Marcus Grönholm (le Finlandais champion du monde en 2000 et 2002) était capable de faire des choses vraiment incroyables. Hirvonen a également été très constant l'an dernier (Loeb ne l'a battu pour le titre mondial que d'un point). Le niveau du championnat à tendance à se resserrer et cette année nous n'étions plus deux à nous battre pour le titre mais cinq.«
Certains vous comparent à Michael Schumacher. Cela vous fait quel effet ?
Aujourd'hui j'ai autant de titres mondiaux que lui. Certes c'est la référence dans le sport auto. Mais il s'agit de deux disciplines différentes. Comme disait Yvan Muller (champion du monde WTCC en 2008) qui participait au rallye, ça reviendrait à comparer le foot et le rugby.