Cinquième manche de la saison MotoGP sur le circuit du Mans avec plus de 100 000 personnes qui seront présentes pour voir Johann Zarco briller et tenter de remporter sa première victoire. Deuxième du championnat, le français se sait attendu.
Le public français attend cela depuis des lustres. Voir enfin un des leurs remporter une course en catégorie reine. Et avec Johann Zarco depuis un an, il n’a jamais été aussi proche. De nouveau sur le podium à Jerez, son cinquième en un an, le pilote Yamaha est de plus en plus proche. Et quoi de mieux que son GP national, devant ses fans pour enfin vivre le moment tant attendu ? L’an passé, Zarco avait déjà terminé deuxième devant un public en folie. Grâce à son bon début de saison, Zarco est actuellement deuxième du championnat, derrière Marc Marquez.
Marc Marquez a encore prouvé à Jerez qu’il est le plus fort en piste. Largement dominateur sur les trois jours du week-end espagnol, le pilote Honda s’est imposé sans difficulté, bien aidé il est vrai par le strike touchant ses principaux adversaires Dani Pedrosa, Jorge Lorenzo et Andrea Dovizioso. Mais même sans cet incident, le multiple champion du Monde se serait imposé facilement. Excepté en Argentine avec les diverses pénalités reçues, Marquez fait un début de championnat quasi parfait. Deuxième au Qatar, vainqueur aux Etats-Unis et en Espagne, il mène le championnat avec 70 points. Il semble reparti sur de très grosses bases.
Chez Ducati, Jerez restera comme un cauchemar. Alors que les deux pilotes jouaient le podium, qu’Andrea Dovizioso avait le rythme pour terminer deuxième et que Jorge Lorenzo arrivait enfin à faire une course de son niveau, les deux pilotes se sont retrouvés dans les graviers suite à un accrochage entre Lorenzo et Pedrosa. Difficile de donner un fautif sur ce coup, le seul résultat final est que les rouges ont marqué 0 point alors qu’ils étaient partis pour en rapporter au minimum33. Au général, Andrea Dovizioso perd gros et voit Marc Marquez s’éloigner. Et on sait que ce n’est jamais bon signe de laisser Marquez seul en tête du général avec de l’avance. Pour Jorge Lorenzo, il sombre encore un peu plus en fin de classement, n’ayant marqué que 6 points en 4 courses. Indigne pour un pilote de ce niveau. Et pourtant, l’espagnol peut être satisfait de sa course. Pour Le Mans, ce n’est pas le circuit préféré des Ducati, on les scrutera avec attention, mais les rouges devraient souffrir face aux Honda et surtout Yamaha.
Dani Pedrosa est malchanceux. On ne cesse de le répéter depuis maintenant plus de 10 ans. Mais cela ne change pas en 2018. Après s’être fracturé le poignet en Argentine, on l’attendait avec impatience à Jerez, un de ses circuits préférés. Sans surprise il jouait devant jusqu’à son accrochage avec Lorenzo. Alors qu’il aurait pu terminer sur le podium, c’est un nouvel abandon sur une grosse cabriole pour le numéro 26. Un début de saison noir pour Pedrosa, mais une fois de plus on l’attendra au Mans, puisqu’il était une nouvelle fois dans le coup lors de ses deux chutes. Bien entendu par rapport à Marc Marquez, il est difficile de faire le poids. Mais dans ce championnat resserré, Pedrosa est de ceux qui peuvent monter sur les podiums.
Chez Yamaha, on ne sait toujours pas quoi attendre des deux pilotes officiels. Le Mans a toujours été un circuit favorable aux Yamaha. Rossi et Vinales ont souvent eu de bonnes performances sur ce circuit. Ce serait logiquement les favoris pour ce week-end. Et pourtant, depuis le début de saison (et même depuis la moitié de saison dernière), les deux pilotes ne cessent de se plaindre de leur moto et n’arrivent que trop rarement à jouer les podiums ou victoires. Alors que Zarco est souvent devant eux sur l’ensemble du week-end, Vinales et Rossi trouvent toujours des excuses pour minimiser les résultats du pilote français. Lors des qualifications, les deux pilotes Yamaha ont souvent du mal pour se retrouver dans les deux premières lignes. Malgré leurs problèmes, Vinales est troisième du championnat devant Dovizioso par exemple. Rossi de son côté est 6ème mais n’a que 18 points de retard sur Zarco.
En tout cas, nous attendons de pied ferme le résultat des pilotes Yamaha, ce qui pourrait conditionner le reste de leur saison.
Cal Crutchlow peut continuer à critiquer les pilotes officiels Honda Repsol, Yamaha Tech3 et Johann Zarco, et se dire comme un des meilleurs pilotes de la catégorie, il continue toutefois à chuter et à nous faire rire. L’anglais est en effet un des plus rapides, un de ceux qui peuvent remporter des GP (on l’a vu en Argentine), mais comme depuis de nombreuses années, Crutchlow a du mal à terminer ses courses. Une fois de plus il a eu le problème à Jerez. Pour Le Mans, s’il termine, il devrait logiquement être proche du podium.
Après les quatre premières manches, la bonne surprise est à prendre du côté de Suzuki. Andrea Iannone après deux premières courses très moyennes voir mauvaises, reste sur deux podiums consécutifs. Quatrième du championnat, l’italien est en train de sauver sa place chez Suzuki pour l’an prochain, même si on annonce Jorge Lorenzo. Souvent rapide lors des qualifications, Iannone nous laissait sur notre faim dès que la course commençait. Mais que ce soit à Austin, où il a été le seul à réussir à suivre quelque peu Marc Marquez, il a comme Zarco bénéficié des chutes devant lui à Jerez pour finir sur le podium. Maintenant, il reste à savoir quel Iannone on verra en France.
Pour Alex Rins, le début de championnat est plus contrasté. Sur le podium en Argentine (son premier en MotoGP), Rins a toutefois chuté trois fois en course depuis le début de saison. Seulement douzième du championnat, le niveau de Rins est bien entendu plus haut. Mais il doit enfin confirmer et terminer les courses.
Chez Ducati Pramac, Danilo Petrucci et Jack Miller seront encore une fois à surveiller. Petrucci a montré à Jerez que le pilote qui avait brillé l’an passé n’était pas mort. Après deux courses loin des meilleurs, le retour en Europe a fait du bien à Petrucci. Miller de son côté continue à être un des pilotes réguliers du top 10.
En Moto2, Francesco Bagnaia arrive en tête du championnat pour ce cinquième GP de la saison. Le pilote Sky VR46. Avec deux victoires et une troisième place, l’italien confirme son statut de favori pour le titre. Toujours bien placé lors des qualifications, Bagnaia sera encore un des hommes à battre ce dimanche.
Miguel Oliveira, qui a signé chez Tech3 pour l’an prochain en MotoGP, n’a plus à penser à son futur avenir, ce qui pourrait le décomplexer. Deuxième à Jerez, le portugais n’a toujours pas gagné cette année malgré trois podiums. Toujours régulier dans le top 5, le pilote KTM sera avec Bagnaia celui qu’on attendra.
Lorenzo Baldassarri revit depuis le début de saison et son arrivée dans l’équipe Pons. Après une saison 2017 difficile, le pilote italien s’est imposé à Jerez, sa deuxième victoire en carrière après Misano en 2016. Alors qu’on l’avait quelque peu oublié l’an passé, on se souvient maintenant du pilote qui en 2016 était souvent parmi les plus rapides, même si inconstant. Actuellement deuxième du championnat avec 9 points de retard sur Bagnaia, Baldassarri a déjà marqué 13 points de plus que la saison dernière. Difficile de savoir s’il sera devant toute l’année ou si ce n’est qu’un feu de paille, mais il sera à surveiller pour ces prochains GP.
Mattia Pasini a vécu une année 2017 assez exceptionnelle. On pouvait se demander s’il allait continuer sur la même lancée en 2018. Et on peut dire qu’il est toujours là. Cinquième à Jerez, Pasini n’a jamais vraiment réussi à jouer devant lors du dimanche. Vainqueur en Argentine, l’italien est toujours depuis le début de saison dans le top 10.
Actuellement 4ème du championnat avec 15 points de retard sur Bagnaia, Pasini aura du mal à remporter le titre face aux petits jeunes, mais l’expérimenté ne lâche rien.
La petite déception de ce début de saison est Alex Marquez. Marquez a encore chuté à Jerez, retrouvant ses mauvaises habitudes. Deux fois sur le podium sur les quatre premiers GP, il n’a jamais réussi à jouer la victoire sur les derniers tours, étant toujours distancé. Marquez a l’objectif de remporter le titre, mais il devra remporter des courses, et surtout ne plus chuter jusqu’en fin de saison.
La bonne surprise est Xavi Vierge. On savait que l’espagnol pouvait être rapide, il nous l’avait montré l’an passé sur la Mistral Tech3. Mais cette année avec une Kalex, il devait passer un cap, ce qu’il arrive à faire même si on se souvient que l’an passé, il avait réalisé un très bon début d’année avec la Tech3 avant de rentrer un peu dans le rang. Maintenant, il doit confirmer sur la saison entière et surtout, il faudra être régulièrement sur le podium (ce qu’il a fait en Argentine après une pôle position).
Une autre petite surprise, même s’il ne joue pas devant est pour Iker Lecuona, dans l’équipe de Fred Corminboeuf. Le pilote espagnol (plus jeune du plateau, tout juste 18 ans) est rentré 3 fois dans les points cette année avec une 11ème place en Argentine, mais surtout une cinquième place aux USA. Alors qu’il n’avait jamais réussi à marquer de point l’an passé, Lecuona a énormément progressé, et il pourrait être une des bonnes surprises de l’année s’il arrive à être régulièrement aux alentours de la 10ème place.
Son coéquipier Sam Lowes est lui une des déceptions de ce début d’année. Alors qu’on attendait l’anglais de retour devant après parenthèse MotoGP, Lowes est encore une fois trop souvent au sol. Avec seulement une 8ème place comme résultat correct cette année, Lowes se doit de rebondir dès Le Mans s’il ne souhaite pas devenir un pilote quelconque. On se souvient qu’il n’y a pas deux ans, il était le principal adversaire de Johann Zarco.
Du côté français, Fabio Quartararo réalise un début de saison quelconque. Le français a réussi à terminer 10ème en Espagne après une 15ème place en Argentine. Mais avec une Speed Up qui n’est pas la moto la plus rapide du plateau, un pilote qui n’est pas le meilleur, ça fait plouf. Espérons qu’il arrive petit à petit à jouer vers la 10ème place.
En plus de Jules Danilo, il y aura un troisième pilote français en piste avec Cédric Tangre sur une Mistral. Tangre, pilote du championnat de France SBK a cette chance de participer au GP grâce notamment à l’aide de Claude Michy et d’Hervé Poncharal qui ont poussé la DORNA pour que la wild card lui soit donné.
En Moto3, le leader du championnat est la surprise de ce début de saison en la personne de Marco Bezzechi. Alors qu’il ne comptait qu’un seul podium la saison dernière (saison de rookie) au Japon dans des conditions particulières, le pilote Pruestel GP reste sur trois podiums consécutifs donc une victoire tout en maitrise en Argentine. L’italien peut-il continuer toute la saison sur ce rythme ? On en doute, même si ce qu’il montre depuis le début de l’année prouve qu’il est un des plus rapides du championnat.
Le principal favori pour le titre, Jorge Martin reste sur un abandon en Espagne. Pourtant, cela n’est pas de sa faute puisqu’il a été percuté par Aron Canet alors qu’il se battait pour la victoire. Comme depuis l’an passé, Martin est le pilote le plus rapide lors des qualifications. Il voudra rattraper les points perdus dès ce week-end français, surtout qu’il semble avoir passé un cap en course, avec déjà deux victoires.
Son coéquipier Fabio Di Giannantonio est comme depuis deux ans maintenant un des pilotes à suivre dont on ne sait pas trop quoi attendre en début de week-end. Actuellement quatrième du championnat, il a toujours terminé dans le top 7 depuis le début de saison. Quand on sait que les courses sont souvent très serrées en Moto3, Di Giannantonio est de plus en plus proche d’un podium qui le fuit depuis Septembre dernier.
Chez Estrella Galicia, Jerez est une course à oublier même s’ils ne doivent pas oublier les deux premiers tiers de la course. D’un côté Aron Canet s’est complètement raté sur un freinage et a fait un strike alors qu’il se battait pour la victoire. De l’autre Alonso Lopez, jeune rookie de 16 ans a bien cru monter sur son premier podium mais a été obligé de rendre une place une fois la ligne franchie après être sortie trop large sur un vibreur. Une sanction un peu trop excessive puisque le pilote n’a rien gagné dans sa manœuvre. Qu’importe, Lopez a été le principal protagoniste de ce GP, ce qui est à noter pour ce jeune pilote. Il connait Le Mans puisqu’il a déjà couru en championnat CEV (dont une manche se passe au Mans ce week-end), il pourrait donc à nouveau se retrouver devant.
Le vainqueur de Jerez est une petite surprise avec Phillip Oettl. L’allemand, souvent placé aux alentours de la 10ème place depuis deux ans, a enfin réussi à concrétiser. On l’a vu à plusieurs reprises lors des essais qualificatifs parmi les meilleurs. Mais en course, il a toujours eu du mal à réussir une bonne performance. Souvent placé lorsque les conditions sont mauvaises, Oettl a cette fois été le meilleur sur le sec.
Enea Bastianini dans l’équipe Leopard réussit un début de saison correct en termes de chrono, mais plus difficile en termes de point. La faute à deux abandons en quatre courses alors qu’il se battait dans le groupe de tête. Il est un des plus expérimentés, il n’est plus très loin de regouter aux joies de la victoire, après un podium aux Etats Unis.
Son coéquipier Lorenzo Della Porta est lui aussi à surveiller pour un top 10.
Du côté de ceux qu’on surveillera avec attention, il y a les deux pilotes espagnols du team Bester Capital Dubai, Marcos Ramirez et Jaume Masia. Ramirez, la surprise du début d’année 2017 a enfin retrouvé le podium à Jerez après un début d’année difficile. Son coéquipier Jaume Masia, qui n’a que quelques GP dans les jambes mais qui semble très talentueux est passé proche du podium. Les deux pilotes peuvent avec le retour en Europe être deux de ceux qui vont se battre souvent devant. En tout cas, le futur de l’Espagne pour ces deux ou trois prochaines années en petite catégorie est à regarder du côté de cette équipe.
Du côté des déceptions, on est obligé de citer Tony Arbolino. L’italien, remplaçant de Romano Fenati, avait bien débuté la saison, notamment avec de très bons essais qualificatifs. Mais en course, cela est plus difficile pour lui, puisqu’il ne compte que 6 points en quatre courses. Il doit maintenant enfin marquer des points plus régulièrement et se battre jusqu’à la fin des courses.
Mais la plus grosse déception est pour Nicolo Bulega qui est tout simplement perdu. Depuis un an, l’italien qui était le plus attendu n’est que l’ombre de lui-même. Si on prend les résultats depuis le début de saison, Bulega est tout simplement avant dernier au classement avec toujours 0 point de marqué. Incompréhensible quand on se souvient de son année 2016.
Programme:
Toutes les séances d'essais et courses seront diffusées sur Eurosport avec du direct de 8h30 à 16h.Plus de 22h de direct.
Vendredi 18 Mai:
9h-9h40: FP1 Moto3
9h55-10h40: FP1 MotoGP
10h55-11h40: FP1 Moto2
13h10-13h50: FP2 Moto3
14h05-14h50: FP2 MotoGP
15h05-15h50: FP2 Moto2
Samedi 19 Mai:
9h-9h40: FP3 Moto3
9h55-10h40: FP3 MotoGP
10h55-11h40: FP3 Moto2
12h35-13h15: QP Moto3
13h30-14h: FP4 MotoGP
14h10-14h25: QP1 MotoGP
14h35-14h50: QP2 MotoGP
15h05-15h50: QP Moto2
Dimanche 20 Mai:
08h40-9h: Warm Up Moto3
9h10-9h30: Warm Up Moto2
9h40-10h: Warm Up MotoGP
11h: Course Moto3
12h20: Course Moto2
14h: Course MotoGP