Même s'il considère que les MotoGP représentent
« l'élite, le plus haut niveau technologique du sport moto », Sébastien Charpentier n'est pas prêt à faire le grand saut, à quitter le championnat du monde qui l'a fait connaître et dans lequel il enchaîne les victoires.
Champion du monde Supersport en 2005, le français a doublé la mise cette année, au terme d'une saison complètement folle, marquée par sa nette domination en début de championnat, puis un accident, le retour de Kevin Curtain… et la chute de l'australien lors de la dernière manche. Charpentier restait concentré et empochait la mise… un scénario qui en rappelle un autre !
Aujourd'hui, fort de ses deux titres, Charpentier tape du poing sur la table : qu'on ne lui parle pas de placard lorsque l'on évoque le WSBK et le Supersport.
« Tout ce que je veux, c'est qu'il y ait un respect total envers nous. Lorenzo qui parle de sous-catégorie… Qu'il vienne en 600, je l'attends ! » peste le français dans une interview accordée au magazine
Sport-Bikes.
« Je n'ai pas de complexe d'infériorité vis-à-vis des pilotes de GP. Je ne suis pas envieux, pas jaloux : je respecte les choses vraies : les vraies équipes, les vrais champions, c'est tout. En MotoGP ou en SBK, tout le monde est là pour donner le meilleur de soi-même. »
C'est pour cette raison justement que Seb reste très admiratif de la saison de Troy Bayliss, champion du monde dès son retour en WSBK après une escapade en MotoGP.
« Il faut arrêter de dire que les vieux du Superbike ne sont plus bons à rien. Bayliss, quand tu le vois dans le paddock avec son BMX, c'est un gosse ! Et il vaut mieux travailler avec un pilote de 37 ans qui a un mental de vainqueur, qu'avec un jeune de 23 ans qui ne l'a pas. »
Cette admiration, Charpentier ne l'a pas pour tout le monde. Tous les pilotes MotoGP qui passent en WSBK pour relancer leur carrière n'ont pas, selon lui, le mérite de Bayliss.
« Barros, avec tout le respect que je lui dois, n'a jamais été champion du monde. Pourtant, il a longtemps roulé sur les meilleures motos. C'est la différence entre lui et Bayliss. Quand il est arrivé, tout le monde disait : “Un Barros c'est quand même autre chose qu'un Bayliss. Ca a gagné des GP…” Voilà les propos qu'on entend. C'est un grand pilote, un mec sympa, mais ce n'est pas un champion. »
Pour Sébastien, le futur est clairement tracé : une dernière saison en Supersport, puis un passage annoncé en Superbike en 2008, toujours au sein de son équipe – Ten Kate Honda. Les MotoGP ne sont pas prioritaires, même si – à 33 ans – il risque de se fermer définitivement les portes de la catégorie reine des GP.
« Peut-être, par exemple, que si j'avais 23 ou 24 ans, j'aurais des ouvertures en MotoGP ! » admet-il.
« Je crois qu'il faut d'abord que je passe en Superbike en 2008, avec mon équipe. Et après, on verra, » poursuit-il.
« Le temps va tourner, et je vais arriver, petit à petit, vers l'âge de raison, et peut-être de la retraite… Ce que je vis actuellement, c'est du pur bonheur. »
« Pourquoi je quitterais une équipe avec qui j'ai une parfaite entente ? Au contraire, nous devenons de plus en plus fort ensemble. Nous nous construisons, et si je dois passer en Superbike en 2008, ce qui est au goût du jour, ce sera très bien ! Je ne vois pas pourquoi je changerais… Tout le monde est à mon écoute chez Honda, j'ai grandi avec eux, et je suis fier de travailler avec le plus grand constructeur, » conclut Sébastien Charpentier.
Léna HÉMERY
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