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[Norton]

David Douillet, un novice en politique, des tatamis au gouvernement


AFP - 29. juin 2011, 17h47


L'ex-judoka David Douillet, 42 ans, nommé mercredi secrétaire d'Etat chargé des Français de l'étranger, est un novice en politique qui caressait tout haut l'envie d'être ministre depuis son arrivée sur les bancs de l'Assemblée comme député UMP des Yvelines en octobre 2009.
L'ex-judoka David Douillet, le 21 octobre 2009 à Paris © AFP/Archives

A peine un mois après avoir remporté la législative partielle de Poissy, il assure tout de go que si Nicolas Sarkozy lui propose le portefeuille des Sports, il accepte. Il se montre ensuite plus réservé, notamment quand son nom ressurgit avec insistance lors du remaniement de l'automne, et se borne alors à répéter qu'il n'a "rien demandé".
"Il est en train d'apprendre les codes", dit alors de lui un autre champion passé à la politique, Jean-François Lamour, député de Paris.
Avant d'être chargé des Français de l'étranger, un nouveau poste au sein du gouvernement, le sport restait pour David Douillet le domaine de prédilection, y compris à l'Assemblée, même s'il affirmait s'intéresser aussi "à l'industrie, l'environnement, la Défense..."
Reste qu'il se montre assez discret dans l'hémicycle, intervenant assez peu en séance dans ce travail de député qu'il dit "adorer", et ne fréquentant guère la presse dans la salle des Quatre Colonnes.
Les mauvaises langues jugent que le double médaillé d'or olympique (Atlanta 1996 et Sidney 2000) "est tombé un peu dans tous les pièges" et "s'est plutôt fait remarquer pour ses gaffes". Pour être ministre, "il faudrait qu'il soit bien entouré...", pronostiquait récemment un observateur.
Rama Yade, alors titulaire du portefeuille des Sports, l'avait raillé d'un cinglant "ceinture noire du ridicule", lorsqu'il critiquait sa gestion du psychodrame du Mondial de foot.
Très apprécié des Français et des médias, David Douillet, quadruple champion du monde devenu au fil des titres une légende du judo, démultiplie les activités après son retrait des tatamis en 2000 : entraîneur, consultant pour la télévision, homme d'affaires... puis se rapproche de la politique.
La fin des années 90 est également marquée par les difficultés financières de l'entreprise Travelstore, dont il est actionnaire. Le sportif, mis en examen en mai 2000 dans le cadre de la faillite de cette société, bénéficie d'un amendement à la loi d'amnistie de 2002, qui suscite la polémique.
Connu pour sa proximité avec Bernadette Chirac notamment au travers de l'opération Pièces Jaunes, ce natif de Rouen, marié et père de trois enfants, devient secrétaire national en charge des sports de l'UMP en mars 2009.
"Reconverti dans les affaires et la politique", dit de lui sa fiche Wikipédia. Tout à son ambition ministérielle, il n'en veille pas moins sur son fief des Yvelines. Récemment, la députée écologiste, Anny Poursinoff, sa voisine, lui reproche d'empiéter sur sa circonscription en anticipant le redécoupage électoral en vigueur à partir de 2012 et en se présentant auprès des électeurs comme leur "député référent".

[pechos1]

Envoyé par Pasky

C'est amusant de consater que les journalistes utilisent toujours et encore les mêmes vielles recettes.
Ici on s'interroge sur l'anxiété, on parle de capacités sur gazon, et d'avantages du gaucher, ailleurs on parle de dépression, de capacités en bagarre et d'avantages du poids...
Font bien un peu chier les journalistes

Et moi au boulot j'ai droit à : " Il a un bras plus gros que l'autre " ou bien " c'est pas possible il doit se doper" etc etc

[Norton]

L’interview
Maryam Jamal: «Courir pour un 3e titre»


29. juin 2011, 22h26
Gaëlle Cajeux | Le Matin


Double championne du monde du 1500 m, Maryam Yusuf Jamal est arrivée rayonnante à Lausanne. Une rose à la main, elle évoque les moments pénibles et ses ambitions.
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Maryam Yusuf Jamal sera au meilleur de sa forme fin août, pour les championnats du monde. © Philippe Dutoit

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Cette rose est le cadeau d’un fan?

Oui… ( Elle sourit timidement .) Il vient de me l’offrir dans le lobby de l’hôtel.

Avez-vous beaucoup de témoignages amicaux de ce genre lorsque vous revenez en Suisse?

Beaucoup. Ça me fait plaisir. C’est touchant.

Vous avez vécu plusieurs années à Lausanne, c’est ici que vous vous êtes révélée. Désormais citoyenne de Bahreïn, ressentez-vous encore un vrai lien avec le public helvétique?

Oui, les gens n’hésitent pas à venir me parler. Du coup, je me sens vraiment bien quand je suis ici, j’ai ce sentiment agréable d’être à la maison.

Durant l’année, passez-vous encore du temps en Suisse?

D’habitude oui, beaucoup. Mais cette année, ça a été différent. Je me suis entraînée en Ethiopie.

Pourquoi ce changement?

Parce qu’ici il fait froid et à Bahreïn il fait trop chaud. Les conditions d’entraînement sont meilleures en Ethiopie. Mais après Athletissima, je monte à Saint-Moritz pour préparer les championnats du monde. Me faire des globules rouges. Je vais y rester deux mois et là, un gros entraînement, vraiment dur, est prévu. C’est essentiel de travailler fort avant Daegu.

Les Mondiaux, vous connaissez.

Oui, mais ça reste quelque chose de très spécial. C’est un immense plaisir.

Tenante du titre, parvenez-vous à faire abstraction de la pression?

J’ai déjà gagné deux fois, alors, au niveau de la pression, ce n’est pas la même chose. En fait c’est plus facile à gérer. J’ai deux titres, et bien je vais courir pour un troisième.

Et un record?

En fait, le record ce n’est pas important cette année. Si je suis bien, je cours pour la gagne.

Aux JO de Pékin, vous étiez bien justement, vous partiez favorite. Pourtant, vous êtes passée au travers de votre finale, pour terminer au 5e?rang. Comment avez-vous géré cette désillusion?

Sur le moment, j’étais vraiment déçue, fâchée. Mais c’est comme ça, il faut accepter. Parfois de mauvaises performances arrivent. Voilà, il faut oublier.

Combien de temps vous a-t-il fallu pour digérer?

Seulement cinq jours. Parce que si tu réfléchis beaucoup, tu perds du temps, et, surtout, tu ne cours pas bien. Ton esprit n’est pas libre. Il faut oublier.

Mais pour une athlète promise à l’or olympique, voir la médaille lui filer entre les doigts…

C’est dur, bien sûr. D’autant qu’ensuite tout le monde a dit Maryam, c’est fini, etc. Moi j’ai dit non. ( Elle sourit.)

Ces commentaires vous ont blessée?

Ça m’a fait mal, c’est sûr. Tout le monde parlait comme ça, mais je me suis efforcée de ne pas écouter. Je sais que j’ai les jambes pour aller vite.

C’est le cadeau de votre naissance?

Oui, depuis que je suis enfant, j’ai toujours fait beaucoup de kilomètres pour aller à l’école, pour aider mes parents aux champs, alors mes jambes sont faites pour ça. Courir.

Dans quelle forme êtes-vous actuellement?

Je me suis bien préparée. Je suis bien, mais pas encore à 100%. Mon pic de forme est prévu pour fin août, pour les Mondiaux bien sûr. Il me reste deux mois, le timing est parfait je crois.

Et qu’attendez-vous de la course de ce soir?

J’attends de gagner en fait. ( Elle sourit.) Et j’aimerais bien descendre au-dessous des quatre minutes.

Pensez-vous pouvoir vous rapprocher de votre record de 3’56’’?

Ici peut-être pas, mais je peux faire 3’58’’, 3’59’’. A Monaco, par contre, les 3’56’’ seront peut-être faisables. Là-bas, c’est plus facile qu’à Lausanne.

Une question de piste?

D’altitude surtout. Ici, on court à 600 m, or c’est mieux si c’est plus bas.

La difficulté, ce soir, viendra également de la concurrence, particulièrement relevée.

Oh oui! Mais c’est bien, c’est motivant. Car cette année, en fait, ce n’est pas très fort. Tout le monde maintenant court 4’00’’, 4’02’’, ce n’est rien du tout ça. Moi, j’aime mieux quand il y a plus de bagarre, comme ce devrait être le cas ici.

Qui est la fille la plus dangereuse?

Moi. (E lle rit.) Il y a des Ethiopiennes, des Kényanes, tout le monde vient pour gagner, mais je vais essayer d’être devant.

La Française Hind Dehiba, tenue à l’écart des grandes compétitions depuis son retour de suspension pour dopage, a obtenu le droit de courir à Lausanne et sera l’une de vos adversaires sur 1500 m.

Je ne réfléchis pas à qui est là ou pas. Je m’occupe de moi. Si tu es bien préparée, tu gagnes. Voilà.

Votre avantage à Lausanne, c’est d’avoir le public pour vous.

Oui, je sais. (Immense sourire.)

Sur la piste, ressentez-vous ce soutien ou êtes-vous dans une bulle?

Ça me donne les frissons parfois. C’est important.

Double championne du monde, estimez-vous avoir des choses à améliorer dans votre course?

Oui, bien sûr. C’est une amélioration surtout au niveau de la préparation. Si tu fais un entraînement vraiment dur, tu cours bien. C’est assez simple en fait. Mais il faut aussi savoir en faire moins certains jours.

Est-ce une lacune au niveau de la préparation qui avait affecté vos JO?

Non, c’était plus un coup de malchance. Moi, j’étais prête, bien préparée, mais c’était mon destin ce jour-là.

Désormais, avez-vous le sentiment que la chance a tourné, qu’elle vous accompagnera à Daegu et à Londres en 2012?

Il me semble que oui, je l’espère en tout cas. Je travaille beaucoup pour les Mondiaux. Et les JO, j’y pense aussi forcément. Ce n’est pas si loin, une année. Je dois bien m’y préparer mentalement. Cette médaille d’or, c’est mon rêve.

C'est une super bonne femme, la croisait presque tous les jour quand elle habitait Lausanne, elle s'entraînait dans les bois de sauvabelin ou je vais promener ma chienne....J'ai pu discuter avec, la grande classe

[Indorae]

Envoyé par Pasky

Il fait comme il veut, tout le monde sait qu'il a le choix dans la date

[Norton]

athlétisme
Lemaitre sort sa classe


29. juin 2011, 22h09
Christian Maillard | Le Matin


Premier Blanc à descendre sous les 10’’, le Français d’Annecy s’attaque ce soir à Asafa Powell et à son record de France (9’’95). On appelle déjà le maître du chrono le «Mini-Bolt».
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Christophe Lemaitre à la veille d'Athletissima


Christophe Lemaitre n’était pas venu à Lausanne depuis 2009. © Philippe Dutoit




Depuis que l’élève est devenu, sur le continent, le maître de la discipline, que le phénomène est descendu, avec sa classe, au-dessous des 10 secondes, d’aucuns, dans l’Hexagone, l’ont déjà affublé du surnom de «Mini-Bolt». Quelque peu réducteur, voire irrévérencieux, lui, préfère qu’on l’appelle l’«Eclair blanc». Ou Christophe Lemaitre, tout simplement. «On peut, peut-être, retrouver des ressemblances au niveau de la course et de la technique avec Usain Bolt, mais je préfère suivre mon propre chemin, se convainc-t-il. Je n’aime pas trop les comparaisons.» Lemaistre est tonique, unique.

Une piste magique

Si à l’âge de 15 ans, il ne connaissait encore rien de l’histoire de son sport – ni Carl Lewis ni Michael Johnson d’ailleurs – il sait aujourd’hui, Lemaitre, que la piste d’Athletissima est magique; qu’elle peut souvent se montrer d’humeur buissonnière, très rapide. Il sait Lemaitre qu’ici à Lausanne, alors qu’il n’avait que 4 ans, Leroy Burell était allé plus vite que le temps, qu’il avait, un beau jour de juillet 1994, effacé des tabelles Carl Lewis, en 9’’85. «Je pense qu’une piste rapide, cela peut être un facteur important pour réaliser une bonne performance», sourit ce grand gaillard de 190 cm, qui a probablement sa petite idée derrière la tête.

Powell comme locomotive

Si la dernière fois qu’il avait foulé le tartan de la Pontaise, en 2009, Usain Bolt l’avait largement battu sous la pluie, il sait aussi, Christophe, que l’autre Maître, celui incontesté de la discipline, ne sera pas là ce soir et que le ciel lausannois sera étoilé. Il sait, le Français, qu’il peut affoler, à son tour, le chrono. «Il est important pour la confiance de marquer son territoire, de me retrouver devant le plus de monde possible et si possible tout devant.» Il est conscient, Christophe, qu’il est capable de descendre une nouvelle fois en dessous de dix secondes, comme à Stockholm (9’’98) ou de battre son record de France (9’’95). Celui d’Europe appartenant au Portugais Francis Obikwelu (9’’86), d’origine nigériane, est également un objectif. «Je pense que je peux encore améliorer ce chrono, surtout avec Asafa Powell comme locomotive. Il va m’aider à aller plus vite.» L’athlète d’Annecy se réjouit de courir pratiquement dans son jardin, à Lausanne, devant tous ses supporters d’Aix-les-Bains. «Je vais essayer, devant mes fans, de confirmer ma bonne forme du bon moment, de me rapprocher des meilleurs, ne serait-ce pour le moral.»

Mondiaux dans le viseur

Nouvelle star du sprint, le Haut-Savoyard de 21 ans, triple champion d’Europe, a surtout dans son viseur les Mondiaux de Daegu. «Depuis l’an passé, j’ai franchi plusieurs caps, progressant physiquement et moralement. Mon but est d’acquérir la régularité tout en continuant d’améliorer mes chronos.» Christophe Lemaitre qui va affronter tour à tour les cracks du 100 m, Powell (à Lausanne) et Bolt (à Paris) – Tyson Gay est blessé – sera vite fixé sur ses chances à deux mois de son grand rendez-vous, en Corée du Sud. «On va voir ce que je vaux vraiment sur cette distance.» A Rome, Christophe n’était qu’à 7 centièmes de Powell. «Le but est de m’en rapprocher et qui sait pourquoi pas le battre. Je ne suis pas si loin de lui, non?»

Ne dit-on pas que le maître a toujours raison?

[Norton]

Gilbert: "Je n'ai rien à voir avec l'affaire Vansevenant"


© photo news

© photo news


Philippe Gilbert, un des leaders de l'équipe Omega Pharma-Lotto, s'est indigné mercredi soir des amalgames faits entre son nom et l'affaire Vansevenant, l'ancien coureur de la formation belge au centre d'une affaire présumée de dopage.

"Je tiens à affirmer haut et fort que je n'ai rien à voir dans cette sombre histoire. J'ai prouvé depuis des années mon engagement contre le dopage grâce à mon sérieux et mon entraînement.

L'amalgame avec cette personne est le fruit de l'imagination de certaines personnes mal intentionnées", a déclaré Philippe Gilbert à l'AFP par voie de communiqué.

Vansevenant, qui a arrêté sa carrière en 2008, a été interrogé en Belgique après qu'un paquet contenant des produits dopants qui lui était destiné a été saisi il y a deux semaines par les douaniers de l'aéroport de Bruxelles.

Le colis (en provenance d'Australie) contenait des produits dopants modernes développant la masse musculaire et améliorant l'endurance.

"J'ai appris la nouvelle de l'affaire concernant l'ancien coureur de l'équipe OmegaPharma - Lotto ce matin (mercredi). Ce fut un terrible choc car ce genre d'information ne devrait plus exister alors que le monde du cyclisme se bat contre le dopage avec vigueur", a ajouté le nouveau champion de Belgique.

"Mais le pire, ce sont les amalgames qu'on en fait. J'en suis aujourd'hui la victime car certains se permettent d'associer mon nom à ce coureur. Mon seul tort est de porter les mêmes couleurs que l'équipe de cet ancien coureur", a protesté le Wallon.

"Je viens d'ailleurs de mandater mon avocat pour se rapprocher de mon équipe afin de défendre au mieux mon intégrité face aux éventuelles attaques diffamatoires", a-t-il insisté.

"Je tiens à rassurer mes supporters. Je suis au départ du Tour de France avec encore plus de motivation, prêt à me battre pour prouver sur le terrain ma probité", a conclu Gilbert.

[Norton]

La F1 roulera au V6 en 2014


© photo news
Les Formule 1 seront équipées d'un moteur V6 turbo de 1,6 litre de cylindrée avec systèmes de récupération d'énergie à partir de 2014, a annoncé la Fédération internationale de l'automobile (FIA) après un vote par fax mercredi de son entité décisionnaire.

Ce nouveau bloc remplace le 4 cylindres de 1,6 litre turbocompressé, prévu pour 2013 mais qui n'avait pas les faveurs de certaines écuries, notamment Ferrari. La marque italienne, qui vend des voitures à 8 cylindres ou plus, estimait qu'un tel moteur ne servait pas ses intérêts commerciaux.

Le grand argentier de la discipline, Bernie Ecclestone, qui gère les droits de la F1, avait également manifesté son opposition au propulseur de plus petite cylindrée.

Des quatre fabricants de moteurs - Ferrari, Mercedes, Renault et Cosworth -, seul Renault militait activement pour le 4 cylindres.
"Le coût pour Renault de la F1 est de 100 millions d'euros. On ne peut pas changer de direction aussi subitement (...) On ne veut pas avoir de conflit ouvert (...) mais aujourd'hui, nous sommes dans la zone rouge", qui pourrait conduire le constructeur français à se retirer de la discipline, avait menacé mi-juin Jean-François Caubet, le directeur de Renault-sport.

"Nous avons déjà dépensé 10 millions sur ce nouveau moteur. Vingt personnes travaillent dessus chez Renault. Pouvez-vous imaginer les renvoyer chez elles?", s'était interrogé M. Caubet dans une interview au site autosport.com.

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athlétisme
4 filles dans le vent aux mondiaux


30. juin 2011, 23h27
Jacques Wullschleger | Le Matin


Mujinga Kambundji, Jacqueline Gasser, Clelia Reuse et Léa Sprunger ont battu le record national du 4x100 m et décroché au passage les minima pour les Mondiaux de Daegu.
Lea Sprunger, Clelia Reuse, Jaqueline Gasser et Mujinga Kambundji (de g. à dr.) ont créé l’exploit à Athletissima en pulvérisant, en 43’’90, le record national du 4x100 vieux de 32 ans. © Keystone

Athletissima Lausanne

Elles sont ivres de joie. Les filles du relais 4x100 m iront en août en Corée du Sud, à Daegu, là où se dérouleront les Mondiaux. Adieu les vacances, vive l’athlétisme. Au bord des larmes Laurent Meuwly, entraîneur de ce quatuor de charme dit: «Dans l’optique des Européens de 2014 à Zurich, j’ai pris la responsabilité de ce relais il y a trois mois.»

Il y a peu à Izmir le relais suisse avait réalisé 44’’50. Hier sous le coup de 19 h 15, aidé par un petit vent gracieux, la Bernoise Kambundji, la Grisonne Gasser, la Valaisanne Reuse et la Nyonnaise Lea Sprunger ont bouclé le tour de piste en 43’’90, nouveau record de Suisse (ancien: 44’’31, vieux de 32 ans), mais surtout limite réussie pour un événement majeur.

Jeunes et talentueuses

Leur moyenne d’âge: 20 ans. Deux seulement sont des spécialistes du sprint, Kambundji et Gasser. Clelia Reuse aime le 100 m haies et le saut en longueur. Lea Sprunger, elle, est heptathlète. Meuwly: «Toutes ont pris conscience que c’était en équipe qu’elles avaient une chance de se rendre en Corée. Pas autrement car individuellement, on n’a pas les moyens de régater.»

Pour être performantes, les Suissesses ont effectué un gros travail au niveau des passages du témoin. «On ne se voit qu’une fois par mois. Là, c’était la 2e fois que le relais courait dans cette composition. Hier à Vidy, on a peaufiné la transmission. Ce travail supplémentaire a porté ses fruits.»

Dans les courants du stade, Lea Sprunger montre un sourire radieux. «C’est extra! On attend maintenant l’analyse. Les 44 secondes étaient à notre portée. Nous avons fait mieux. Quand j’ai constaté que l’Allemagne – équipe phare en Europe – n’était pas trop devant nous, je me suis dit: «Ça y est, on a réussi un gros truc.» Arrive Clelia Reuse, qui danse de joie. «On voulait réaliser quelque chose d’énorme. On a gardé ça pour nous. Et voilà.»

Ces quatre filles-là, avec Marisa Lavanchy, Lisa Urech et Ellen Sprunger, pour ne citer que ces réservistes de luxe, n’ont pas fini d’étonner. Jamais un relais de sprint féminin ne s’était qualifié pour un Mondial.
Une légende félicite les Suissesses

A l’arrivée du relais 4x100 m, le bonheur du clan suisses contrastait avec la déception des Slovènes. Un passage manqué qui a empêché leur dernière relayeuse, la «reine de la piste», de courir. Fâchée, «parce que c’est la deuxième fois que l’on passe à côté de notre course», la légende Merlene Ottey (51 ans) a pourtant tenu «à féliciter les Suissesses, elles ont fait une superbe course».

G. C.

J'y étais, c'était une bien belle soirée

[Norton]

ATHLÉTISME
Powell, le maître de Lausanne


30. juin 2011, 23h22
Gaëlle Cajeux | Le Matin


Le Jamaïcain a brûlé la piste pour établir la meilleure performance mondiale de l’année (9’’78) . Lemaitre, 3e, égale son record de France.
Christophe Lemaitre (à g.) n’a rien pu faire face à la puissance d’Asafa Powell. © Kexstone

Athletissima Lausanne

En descendant du podium, quart de Gruyère sous le bras, il avoue que ce beau morceau de fromage restera sûrement en Suisse. «Je ne veux pas trop grossir…» Rester fit, pour courir vite. Encore plus vite qu’hier soir à la Pontaise. En bloquant le chrono à 9’’78, Asafa Powell a établi la meilleure performance mondiale de la saison sur 100 m et prouvé que, la veille, il ne bluffait pas en annonçant: «Le vrai Asafa est de retour. Oui, je vous avais dit que j’étais en forme, prêt à courir vite, sourit le Jamaïcain. Ça va de mieux en mieux cette saison.»

«Ca gèle»

Champion de Jamaïque le week-end dernier, c’est le monde qui semble désormais lui tendre les bras. «Mais j’ai encore des choses à améliorer d’ici à Daegu ( fin août) . Surtout les derniers 50 m.» Pour ce qui est de sortir des starting-blocks, difficile de faire mieux. «Le départ est mon point fort, concède-t-il. J’essaie toujours de le réussir parfaitement et je l’ai fait ce soir.» Malgré le froid – «ça gèle» – et le décalage horaire, preuve que l’homme est de nouveau au sommet de son art. Prêt à tutoyer son record personnel (9’’72) établi en 2008… à Lausanne. «Cette piste doit m’aimer… En tout cas moi, j’aime Lausanne, son public, la piste. Il y règne une très belle atmosphère.» De celles qui rendent serein. «Avant la course, j’étais confiant, très confiant en fait. Je savais que ça irait vite.»

Trop vite pour Christophe Lemaitre, que l’on voyait pourtant offrir un duel à Asafa Powell. Mais le Français n’a terminé «que» troisième. «Mais il a égalé sa meilleure performance, remarque Powell lui-même. C’est beau, il faut se réjouir pour lui.» Lemaitre analyse: «Je ne suis pas parti, voilà ce qui s’est passé. J’ai un bon temps de réaction, mais la mise en action a été pénible. J’étais pourtant en forme. J’ai fait un bon échauffement, de bons départs en starts. Il n’y avait pas de signes avant-coureurs. Je n’ai pas enchaîné sur les premiers appuis. Ça a mis du temps. Je pense que mes défauts de l’année dernière sont revenus. Il faut que je continue à travailler afin que ça ne devienne pas récurrent. Dommage!» Malgré la déception, le champion d’Europe sait apprécier sa perf. «Je me dis que 9’’95, avec un aussi mauvais départ, ça pouvait largement faire 9’’90. Si j’avais été à la lutte plus longtemps avec Asafa, ça pouvait aller vite.»

Sa prochaine bataille, Christophe Lemaitre devra la livrer contre Usain Bolt, à Paris, sur 200 m. «On va voir les défauts de ce départ avant le 200 m. Je sais mon potentiel sur cette distance. J’ai le record de France ( 20’’16, codétenu avec Quénéhervé ) dans les jambes, c’est sûr, et pourquoi pas un chrono en dessous des 20’’ avec Bolt en locomotive. J’ai hâte de courir au Stade de France, avec le favori des championnats du monde. Ça peut être bénéfique pour la suite.»




Maryam Jamal se rate sur 1500 m

Il y a eu quelques sifflets du côté de la tribune principale quand les concurrentes du 1500 m sont apparues sur le terrain balayé par un vent frisquet. Ils étaient destinés à la Française Hind Dehiba (lire ci-contre). C’était à Lausanne sa première course à ce niveau depuis longtemps. «Je remercie l’organisateur du meeting pour m’avoir permis de courir», dit-elle à l’arrivée, troisième en 4’06’’58, un chrono qui ne la qualifie pas pour les mondiaux de Daegu. Une destination que la Française espère atteindre de tout cœur.

«Je me suis battue pour aller au tribunal. Je me battrai pour aller en Corée. Aujourd’hui, j’ai pu travailler. Je n’ai pas couru pour dire je suis là. On ne peut pas empêcher quelqu’un d’effectuer son job. Si je vais alerter d’autres tribunaux? Je ne sais pas encore. Mais peut-être bien.» Caster Semenya, elle, a terminé loin de la gagnante. «1500 m, c’est beaucoup trop long. L’important pour moi, c’était de terminer (13e en 4’16’’36). Je vais me focaliser sur le 800 m qui est ma distance, ma course. Je ne pense pas encore aux JO de Londres. Je prépare les Mondiaux. Je veux défendre mon titre. Ce n’est pas une obsession mais mon vœu le plus cher.»

Favorite de la course, Maryam Jamal a raté son affaire (10e en 4’10’’21). A-t-elle été perturbée par un choc survenu avec une autre concurrente dans l’avant dernier virage? Mystère. Elle n’est pas venue dans la zone d’interview obligée qu’elle a été de satisfaire à un contrôle antidopage.

J. W.

[Norton]

tennis
Tsonga, un homme en liberté


30. juin 2011, 23h06
Christian Despont | Le Matin


Le Français a licencié son staff pour chercher sa propre voie, seul. Confidences d’un affranchi.
Avec le temps, Jo-Wilfried Tsonga est revenu à des fondamentaux: «Le plaisir est ma seule source de motivation. J’aspire à des défis, des souvenirs. Que je dispute ou non la finale, je ne changerai pas.» © Keystone

Tous les joueurs sont chaperonnés par des professionnels du dépassement de soi, encombrés d’accessoires et de préceptes. Jo-Wilfried Tsonga, 26 ans, s’en est délivré un beau matin, dans une pulsion rédemptrice, pour renouer avec une personnalité libertaire. Il a remercié son coach, son préparateur physique, et marché seul, l’esprit curieux, à la recherche de sa propre voie. «A force de tout maîtriser, je m’interdisais d’être ce que je suis», avoue-t-il dans un entretien intime.

Son jeu lui ressemble de plus belle, à osciller instinctivement entre la créativité, l’impulsivité et la tranquillité. Il a le tonus d’un petit matin frais et le relâchement d’une soirée folle. Bang à gauche, bang à droite. Un cœur qui fait boum, un corps qui bondit. «Je suis un gars simple avec des bonheurs simples, dit-il. J’aime l’humanisme, les personnes qui vivent.»

En 2008, à l’Open d’Australie, personne ne l’avait vu venir, force peinarde, avec ce quelque chose de Muhammad Ali dans le visage, de fulgurant dans la frappe. Tandis que Rafael Nadal sautillait et plantait son regard mortifère dans le sien, «le grand Jo» semblait ailleurs, à se demander s’il avait bien éteint la lumière en partant. «C’est un sentiment étrange: j’ai bien joué, et je n’ai eu aucune chance. Tsonga a évolué à un niveau que même Roger Federer n’atteint pas souvent», avait commenté Nadal, encore groggy (6-2 6-3 6-2).

Puis Jo-Wilfried Tsonga a commencé à parler de top 10, de records. La France cocardière a fait cocorico à sa fenêtre, petits matins blêmes pour des lendemains d’hier. «Je vis la notoriété comme une privation de liberté», avoue-t-il.

Régulation technique
Une logique interventionniste, inoculée par Eric Winogradsky, est entrée en collision avec des instincts premiers. Jo-Wilfried Tsonga a gagné en capacités ce qu’il a perdu en aptitudes, soumis à une phase compliquée, mais nécessaire, de régulation technique. «Jo est devenu un joueur beaucoup plus complet, observe Mats Wilander. Il a appris à slicer, à varier, à temporiser. En 2008, il avait la pêche, mais pas de panoplie.» Puis il y a eu les blessures et le sentiment d’urgence que cette fragilité, sournoisement, a induit. Sa verve gestionnaire n’avait plus de sens. D’une phase de développement, Jo-Wilfried Tsonga est entré dans une ère d’optimisation, affranchie de l’enjeu. «Le plaisir est ma seule source de motivation. J’aspire à des défis, des souvenirs. Que je dispute ou non la finale, je ne changerai pas. Amis, maison, pas de prises de tête. Je ne répondrai pas aux gens qui envoient des SMS depuis mercredi, et je n’envisagerai pas l’avenir au-delà du jour qui se lève.»

Même spontanéité dans l’analyse de son épopée contre Roger Federer: «Je me suis senti très fort car, comment l’expliquer, je n’étais jamais dans un état de panique. Je n’avais pas le trac, je n’avais pas peur. J’étais bien, léger, rapide, comme dans un rêve. Même mené de deux sets, je profitais de l’instant, et je voulais qu’il dure.»

Sans vanité ni pédanterie
Jo-Wilfried Tsonga a toujours eu une haute idée de son talent, mais sans vanité ni pédanterie, car «il a reçu une excellente éducation», témoigne Eric Salliot, journaliste à RTL, proche du joueur. Le costaud n’a jamais recouru aux services d’un psychologue: «Non, non, non.» Son inspiration vient d’ailleurs, elle vient de là: «De Wimbledon, de la France, du Congo, de ma maison, de partout.»

«Le grand Jo» promène ses certitudes sur les courts de grandes renommées, sans penser à mal ni à demain. Force peinarde et délivrée: «Les autres, en général, n’aiment pas jouer contre moi, car je suis agressif. Parce que parfois, aussi, je fais n’importe quoi et que la balle rentre quand même (rires). J’ai un côté imprévisible et, pour cette raison, probablement, je représente un certain danger.»

Tous les joueurs arrivent sur le circuit en suivant un schéma de pensée. Jo-Wilfried Tsonga, 26 ans, en est sorti indemne. «Avant, j’avais tendance à râler pour tout et n’importe quoi, parce que ma voiture n’était pas à l’heure, parce que mon coach n’était pas démonstratif. Tout était organisé en fonction de moi, et je n’y prêtais plus attention. Maintenant, je dois apprendre à réfléchir par moi-même, à gérer seul. Cette liberté n’a pas de prix.»


DUELS ENTRE GENS DE BONNE COMPAGNIE

Sur Twitter, Andy Murray parle de son chien et des complaintes de John McEnroe avec une déférence égale, dans un langage choisi: «Je sais que John voudrait davantage d’animosité entre nous, les joueurs du top 4. Il a sans doute raison. Mais en ce moment, la vie sur le circuit est très agréable. Je regretterais que les rapports changent et deviennent hostiles.»

Avant de s’affronter, ce soir, en demi-finale, Andy Murray et Rafael Nadal ont joué ensemble à la PlayStation, bavardé dans les vestiaires et emmené leurs amies dîner dans le même restaurant. Le premier tient une chronique sur le site BBC, le second blogue pour The Times. L’un compatit avec le numéro un mondial et ses devoirs accablants, l’autre implore le peuple britannique de comprendre le sujet Murray, désespérément compliqué et austère. Tous deux ont lié connaissance sur le circuit juniors, où Novak Djokovic
et Andy Murray ont également tissé une solide amitié.

Il n’y aura pas davantage d’électricité dans cette demi-finale très attendue, présentée comme un affrontement entre deux grognards, que dans une soirée Tupperware. «Les gens voudraient voir de la tension, de la bravade, et non un duel entre gens de bonne compagnie, provoque John McEnroe sur le plateau de BBC. Ces amitiés en deviennent exaspérantes. Quand Federer pleure, Nadal le console. Quand Murray perd à trois reprises en finale d’un Grand Chelem, tout le monde explique qu’il mériterait de gagner. A mon époque, c’était impensable.»

Mais le tennis «n’est plus comme ça», objecte Andy Murray, il n’est plus articulé selon un axe nord-sud, autour de détestations sincères et culturelles, quand un parti pris de circonstance imposait de choisir entre Connors et McEnroe, Wilander et Edberg, Lendl et tous les autres.

«Il y aura deux grands matches vendredi, c’est une évidence», a également commenté Novak Djokovic, avant de parler de son chien «Pierre», retenu en quarantaine aux douanes anglaises.