XV de France: des fondations pour l'avenir
AFP - 24. octobre 2011, 23h41
Le XV de France devra s'appuyer sur l'expérience du Mondial-2011, conclue par une immense déception (8-7) en finale contre les All Blacks, pour bâtir l'avenir avec un nouvel entraîneur aux commandes, Philippe Saint-André.
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Le nouvel entraîneur de l'équipe de France Philippe Saint-André le 16 septembre 2011 à Toulon AFP/Archives
Un échec de plus, mais des plus honorables. La France a une nouvelle manqué le titre mondial après lequel elle court depuis la création de l'épreuve en 1987, et a perdu dimanche à l'Eden Park sa troisième finale après celles de 1987, déjà face aux All Blacks (29-9) et de 1999 contre l'Australie (35-12).
Le scénario de la défaite rend la potion encore plus amère pour les Français qui ont échoué à un point des All Blacks donnés largement favoris mais muselés tout au long de la partie.
Cette désillusion finale, après un parcours des plus difficiles dans la compétition, marqué par deux défaites en poule face aux All Blacks (37-17) et surtout face aux îles Tonga (19-14), met un point final positif aux quatre années de mandat de l'entraîneur Marc Lièvremont.
A son actif, le successeur de Bernard Laporte, nommé après le Mondial-2007, peut se prévaloir d'un Mondial réussi et d'un Grand Chelem dans le Tournoi des six nations en 2010.
Il a également procédé à un large renouvellement du groupe France en installant dès 2008 des jeunes joueurs (Parra, Trinh-Duc, Mermoz, Médard, Palisson), encadrés par les plus anciens (Servat, Nallet, Bonnaire, Harinordoquy) dont le capitaine Thierry Dusautoir, nommé lundi joueur de l'année 2011.
Que faire des trentenaires ?
Le titre mondial lors de la prochaine édition en Angleterre en 2015 sera le grand objectif du successeur de Lièvremont, l'ancien capitaine du XV de France et plus récemment directeur sportif de Toulon, Philippe Saint-André.
"PSA" (44 ans), dont la nomination a été officialisée avant le Mondial, prendra ses fonctions le 1er décembre. Et aura pour première échéance le Tournoi des six nations 2012, qui débutera par la réception de l'Italie le 4 février au Stade de France.
En nommant Saint-André, qui possède également une expérience de joueur et d'entraîneur à Gloucester (Angleterre), les dirigeants de la Fédération française de rugby ont voulu tirer quelques leçons de l'ère Lièvremont, où l'entraîneur principal a paru souvent seul en première ligne et sous le feu des médias.
Avant de plancher sur la réforme de la convention entre la FFR et la Ligue nationale de rugby à l'horizon 2013, avec l'intention déjà affichée par Bernard Laporte de placer des internationaux sous contrat avec la Fédération, Saint-André doit avant tout arrêter les contours de son équipe.
Parmi les interrogations figurent le rôle de Jo Maso, manageur depuis 1995 qui souhaite continuer jusqu'à la tournée en Argentine en 2012, la disponibilité des adjoints souhaités par Saint-André, le Biarrot Patrice Lagisquet (trois-quarts) et le Toulousain Yannick Bru (avants).
Sur le terrain, Saint-André devrait s'appuyer sur l'ossature mise en place par Lièvremont avec quelques interrogations sur le sort immédiat des plus anciens tels le 2e ligne Lionel Nallet (35 ans).
Pour les autres trentenaires Julien Bonnaire et William Servat (33 ans), Aurélien Rougerie et Damien Traille (32 ans), Imanol Harinordoquy et Nicolas Mas (31 ans), pourraient repartir pour quelques Tournois des six nations, mais pas sûr qu'ils aillent jusqu'en 2015.
En attendant, Saint-André pourrait rappeler quelques joueurs évincés tels le centre Mathieu Bastareaud, qu'il avait fait venir à Toulon à l'intersaison avant de prendre les rênes du XV de France.