GP D'ALLEMAGNE
Valentino Rossi: «Cinq mois d'arrêt, c'est pour les footballeurs!»
Image © Keystone
Valentino Rossi n’est pas sûr d’aller au bout dimanche, mais il ne pouvait plus attendre
Valentino Rossi fait d'emblée son show. Avec humour, celui qui s'est fracturé la jambe droite à deux endroits le 5 juin dernier parle de sa course contre le temps
Jean-Claude Schertenleib - le 15 juillet 2010, 21h54
Le Matin
Valentino, revenir en course six semaines après avoir été opéré d'une double fracture ouverte de la jambe droite, c'est un peu fou, non?
Pourquoi, parce que, tout au début, les médecins parlaient de cinq mois de convalescence? Mais cinq mois pour une telle blessure, c'est pour les footballeurs, pas pour les pilotes de moto!
Sérieusement...
On donne peut-être l'impression d'être fous, mais nous sommes surtout d'immenses chanceux; au moindre bobo, les meilleurs spécialistes du monde s'occupent de nous, ceci explique peut-être cela.
D'accord, mais revenir si tôt, c'était totalement inattendu?
Vous savez, le plus pénible pour moi, ce sont les cinq jours que j'ai passés à l'hôpital, après mes deux opérations.
Deux?
Le samedi, la première a consisté à fixer une vis sur le tibia fracturé, puis, le dimanche, il a fallu refermer la plaie, car ce satané os avait traversé tous les tissus.
Vous avez dit que le séjour à l'hôpital a été pénible?
Oui, parce que je ne pouvais rien faire. Dès que je suis rentré à la maison, le vendredi suivant, j'ai commencé à travailler.
Mais on n'en est pas encore à ce retour précipité?
Dès le début, les choses étaient claires dans ma tête: j'allais tout faire pour être de retour à Misano, cet automne. Mais, après une première semaine de rééducation, je me suis dit: tiens, si on essayait Brno, à la reprise après les vacances. Une semaine encore, en constatant les progrès, j'ai encore changé d'avis: c'est à ce moment-là qu'il a été pour la première fois question du GP d'Allemagne.
Valentino, vous avez tout gagné, vous êtes riche à millions, ce n'était pas le moment de vous reposer?
Regarder un GP confortablement installé sur un sofa, c'est très agréable... quand on n'a jamais été pilote. Mais, quand on vit cette passion depuis si longtemps, que l'on sait que votre moto vous attend, c'est beaucoup moins intéressant.
On insiste, Valentino, mais là cela fait deux GP - Laguna Seca pour la seule classe MotoGP dimanche dans dix jours - en deux semaines. Pour un homme si sévèrement touché, c'est beaucoup, non?
Plus on attend, plus on prend du temps pour récupérer. Ces deux GP vont être difficiles. Je ne suis pas sûr de pouvoir aller au bout dimanche, mais je suis là pour préparer la fin de championnat: j'aurai alors cinq ou six courses où je serai en pleine forme. Et j'essaierai bien sûr de les gagner!
Avant de signer chez Ducati?
On parlera de mon futur après Brno.
Dernière chose, Valentino, comment va l'épaule (droite) que vous vous étiez blessée en pratiquant le motocross après le premier GP de la saison?
Eh bien, elle me donne du souci. Ma blessure à la jambe est beaucoup plus grave, mais, actuellement, elle me pose moins de problèmes que ma blessure à l'épaule. Comme il était hors de question d'opérer après ma chute à motocross, nous avions immédiatement entrepris un très important travail musculaire; et le repos forcé de quinze jours que j'ai dû observer après ma chute du Mugello, je ne l'ai pas encore récupéré.