MOTOCYCLISME
Trichez, c’est encouragé!
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Image © Keystone
Toni Elias
La sanction infligée à Toni Elias – interdit d’essais hier – pour avoir effectué des tests dimanche dernier à Misano, est insuffisante. Lüthi et d’autres se fâchent!
Jean-Claude Schertenleib - le 13 août 2010, 22h55
Le Matin
GP de la République tchèque
C’est l’histoire de la reprise. Dimanche dernier, l’Espagnol Toni Elias, le net leader du championnat Moto2, a passé sa journée à travailler sur le circuit de Misano, qui accueillera, le 5 septembre prochain, le GP de San Marino. Or il n’en avait tout simplement pas le droit!
Chaque team désigne, en début de saison, son circuit de test, sur lequel il peut travailler quand il le veut, sauf les deux dernières semaines qui précèdent le GP organisé sur ledit circuit. Le tracé test du team d’Elias (Gresini Racing) est celui de Misano.
Donc tout va bien, il n’y a pas eu d’infraction? Si, parce qu’entre le GP d’Allemagne du 18 juillet dernier et celui de la République tchèque de demain à Brno, une interdiction générale de tests – pour cause de vacances – avait été décidée. Atteinte à l’article 1.15.1.2 et suivants du règlement des GP, la direction de course a eu l’obligation de sévir. Elle a interdit le coupable de participer à la première séance d’essais libres (celle d’hier), tout en infligeant une amende de 3000 euros au team fautif.
Une punition bien «gentille»
Et c’est la nature de la punition qui a fait sortir de leurs gonds plusieurs personnes concernées au premier chef, comme Thomas Lüthi, actuel dauphin d’Elias au championnat: «Pour un garçon comme Toni, avec son expérience, ce n’est pas une séance d’essais libres de moins qui va remettre en question son niveau de performance. Cela sera peut-être différent s’il pleut samedi et que la piste sèche dimanche, mais encore, je n’en suis pas persuadé», explique Lüthi. Fâché, parce que… «en revanche, en ayant travaillé une journée complète à Misano, il aura un sacré avantage sur nous tous lorsque nous nous retrouverons là-bas pour le GP».
Un avis partagé par beaucoup dans le paddock. «Il aurait été beaucoup plus logique de pénaliser les tricheurs (selon nos informations, deux autres pilotes réguliers de la catégorie – Claudio Corti et Jules Cluzel – ont également roulé à Misano dimanche, mais ils n’ont pas, comme le team Gresini, jugé bon de publier un communiqué de presse pour dresser le bilan de leur journée!) d’une dizaine de places sur la grille de départ du GP de San Marino. Cela aurait été une sanction plus en rapport avec la nature de la faute.»
Fin de l’histoire? En coulisses, assurément. Mais, sur la piste, la bataille automnale est lancée.