Federer et les Swiss Indoors: rien d'arrêté
Tennis
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Contrairement à ce que publie son site, Roger Federer n’a pas renoncé à disputer le tournoi de Bâle en 2013. Les parties se sont vues à Londres et seraient proches d’un accord.
Par Mathieu Aeschmann. Mis à jour à 08h38
La silhouette du Maître marquera-t-elle de nouveau les courts de Bâle?
Image: Georgios Kefalas/Keystone
Victoire tchèque, chance suisse?
COUPE DAVIS En offrant dimanche à la République tchèque son deuxième saladier d’argent, Radek Stepanek a-t-il indirectement rendu service à l’équipe de Suisse? A priori déplacée, la question n’est pas forcément incongrue.
Car elle appelle une autre interrogation: le tenant du titre se présentera-t-il à Genève (1-3 février) avec ses meilleurs atouts: les héroïques Berdych et Stepanek? Dans la ferveur de la victoire, Radek Stepanek a confirmé sa présence. Mais à 34 ans, le vieux roublard sera peut-être vite rassasié d’avoir enfin touché le Graal. Tandis que Tomas Berdych peut très bien revoir ses priorités dans l’espoir de remporter un Grand Chelem. Cette éventualité esquisse un tirage plus favorable qu’il n’y paraît.
Peut-elle inciter Roger Federer à disputer un 1er tour qui pourrait offrir l’Autriche ou le Kazakhstan en quarts? Rêvons. Puisque son site Internet nous l’autorise.
Publié samedi sur son site Internet, le programme 2013 de Roger Federer a certainement dû provoquer un instant de stupeur chez ses visiteurs suisses. Parmi les 14 tournois retenus par le No 2 mondial, aucune trace en effet des
Swiss Indoors de Bâle. Malgré une discrète mention «sous réserve de modification», la liste a fait jaser durant le week-end jusque dans les colonnes de
L’Equipe.
L’enfant du pays venait-il de rompre avec «son» tournoi après sept ans d’une indéfectible fidélité? Les négociations portant sur une prolongation de contrat avaient-elles déjà capoté, cinq jours seulement après la finale du Masters?
«Cette publication n’a rien d’une surprise et il ne faut pas en tirer des conclusions hâtives, rassure Jürg Vogel, responsable communication du tournoi. Puisque nous n’avons pas encore signé d’accord contractuel, il est tout à fait logique que Roger Federer n’annonce pas sa présence. Mais il en fait de même pour Monte-Carlo ou Miami.» Mieux, le directeur du tournoi, Roger Brennwald, s’est déplacé à Londres durant le Masters pour rencontrer le joueur et son agent, Tony Godsick.
Vraie discussion bâloise
«Une vraie discussion entre Bâlois, se félicite Jürg Vogel. Par le passé, Roger habitait à Bâle et s’entraînait à Allschwil. Or, depuis qu’il a déménagé à Zurich, il ne croise plus aussi souvent Roger Brennwald. Le contact s’était endormi
(sic). Les deux hommes ont donc parlé de la capacité de la salle, de sa rénovation. Un vrai dialogue constructif qui n’avait rien à voir avec l’argent.» Une façon élégante de minimiser l’impact des prétentions financières du clan Federer dans la poursuite des négociations. Mais ces histoires de gros sous sont-elles vraiment au cœur du débat?
A priori, les Swiss Indoors subiraient plutôt les dommages collatéraux de deux autres négociations autrement plus âpres. La première concerne la réforme du calendrier de l’ATP qui n’en finit pas de faire un pas en avant et deux en arrière. La seconde tient dans la structure même de «l’entreprise Federer». Séparé d’IMG depuis ce printemps pour ne s’occuper que du seul Roger Federer, Tony Godsick serait toujours en train de négocier les indemnités de séparation. Un double chantier qui complique les échanges et retarde les prises de décision.
Mais de là à priver Saint-Jacques de son chouchou, il y a encore un fossé que seul le site Internet du Maître se permet bizarrement de franchir.