Bâle et Sion ont pris la main
Football
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A ce jour, le champion sortant et son principal concurrent sortent vainqueurs du mercato. Ailleurs, c’est le calme plat.
Par Nicolas Jacquier. Mis à jour à 14h41 5 Commentaires
Geoffroy Serey Die, ex-Sion, évolue désormais sous les couleurs du FC Bâle.
Image: Laurent Gillieron/Keystone
Super League
18e Journée
01.12.
FC Bâle - FC St.Gall1 : 001.12.FC Lucerne - Lausanne0 : 002.12.Servette - FC Thoune0 : 002.12.
Young Boys - Sion3 : 102.12.
Grasshoppers - FC Zurich1 : 0État: 02.12.2012 17:54
Classement
NomJVNDButsP1.Grasshoppers18114323:17372.FC Bâle1896332:18333.FC St.Gall1896322:13334.Sion1895427:20325.Young Boys1866628:21246.Lausanne1856716:20217.FC Lucerne1846818:24188.FC Thoune18531019:28189.FC Zurich1845919:251710.Servette18251113:3111État: 02.12.2012 18:01
19e Journée
09.02.Servette - Grasshoppers- : -09.02.Young Boys - FC Lucerne- : -10.02.FC St.Gall - FC Thoune- : -10.02.FC Zurich - Lausanne- : -10.02.FC Bâle - Sion- : -
A deux semaines de la fermeture du mercato hivernal, prolongé jusqu’au 15 février en Suisse, le marché helvétique ne s’emballe pas. Ça frétille certes ici ou là, mais ça ne bouillonne pas. Jusqu’à hier, 28 mouvements seulement avaient été enregistrés, concernant surtout des seconds couteaux, barrés dans leur club et choisissant de se relancer ailleurs, parfois à l’échelon inférieur. Partout, ou presque, la tendance est à la consolidation, au mieux au réajustement. Des effectifs souvent déjà complets - chaque club n’ayant droit qu’à 26 licences - et des difficultés économiques croissantes ont débouché sur un mercato de crise des plus tranquilles. En tout cas jusque-là.
Engagés dans une spectaculaire course aux renforts, deux clubs - sans surprise Bâle et Sion, loin devant les autres - occupent pourtant le terrain avant de s’affronter le 10 février à Saint-Jacques pour un choc entre le champion sortant et son prétendant No 1. Tant au bord du Rhin qu’au bord du Rhône, on a consenti les efforts - et l’on en effectuera encore - pour répondre du tac au tac à son adversaire! Ainsi Christian Constantin cherche-t-il toujours à compléter ses emplettes d’hiver (Arrigoni?) afin d’être le plus concurrentiel possible…
L’équation de Muñoz
Du quatuor de tête, Bâle et Sion semblent aujourd’hui se détacher, du moins sur le papier. En laissant filer le turbulent Serey Die en terre rhénane, non sans empocher un substantiel gain au passage, le club valaisan estime avoir gagné au change en récupérant Gelson Fernandes, revenu de son tour d’Europe pour tenir la baraque aux côtés de Gattuso. Inséparables, les deux meilleurs ennemis du pays ont poussé le mimétisme jusqu’à compter chacun un forfait de taille à l’heure de la reprise: opéré en début de semaine du ménisque, Xavier Margairaz, le Vaudois de Tourbillon, sera indisponible pendant au moins un mois, à peine moins longtemps que le Néo-Bâlois Raul Bobadilla, souffrant d’une déchirure des ligaments externes du genou. De part et d’autre, il s’agira surtout de conserver ses nerfs. Alors que Murat Yakin devra composer avec les humeurs d’Alex Frei, désormais cantonné au rôle de joker plus souvent qu’à son tour, Victor Muñoz se retrouve confronté à une équation qu’aucun de ses (nombreux…) prédécesseurs n’a résolue: comment offrir une cohérence au jeu valaisan?
Servette attend un patron
Durant la première partie du championnat, Sion a trop souvent souffert d’un manque de punch dans les couloirs. L’arrivée programmée de Yartey, qui n’a jamais été aussi proche de Tourbillon depuis que Sochaux lui a fermé la porte d’un retour à la Praille, s’inscrit dans cette volonté de dynamiser la manœuvre. En Valais, la conquête du titre dépendra pour beaucoup de la faculté avec laquelle l’aspirant de Tourbillon parviendra à appliquer un système plus performant.
Ailleurs? C’est le grand désert, mâtiné parfois d’attente fiévreuse. Alors que Lausanne, chez les Romands, demeure fidèle à la discrétion qui le caractérise - et lui a si bien réussi jusqu’à présent -, Servette se languit désespérément. Dans sa quête de renforts, la lanterne rouge «grenat» n’a pas encore trouvé l’homme - un patron - qui lui ouvre la voie du sauvetage. A la Praille, il reste 15 jours pour dénicher l’oiseau vraiment rare, peut-être avec l’argent de la vente de Mbabu à Newcastle, faute de quoi la lutte pour le maintien pourrait s’apparenter à une cause peut-être perdue d’avance…
«LE MATIN» NOTE LE MERCATO
1. SION Dans ce classement particulier, les Valaisans peuvent afficher des mines de vainqueur. Avec Fernandes, Adailton, Ndjeng et sans doute Yartey dès aujourd’hui, le groupe paraît déjà renforcé, mieux équilibré, offrant aussi davantage de solution à Victor Muñoz, quatrième coach de l’exercice. Sion est «armé» pour atteindre le sommet que vise son président. Quant à savoir s’il l’atteindra…
2. BÂLE Avec le volcanique Serey Die et le «toujours suspendu et déjà blessé» Bobadilla, deux forts en gueule, le champion sortant a choisi de doper son caractère. Ça peut fonctionner mais cela peut aussi exploser. Tant les foyers de tension sont nombreux, le fragile équilibre s’avérant périlleux à gérer. Le FCB a complété son marché en Egypte (Elneny).
3. GRASSHOPPER S’il a perdu Adili, que Bâle est intelligemment venu débaucher, le club zurichois continue d’avoir le fin nez: il a recruté Ngamukol pour donner du poids à ses offensives et est allé chercher le Brésilien Willian Rocha à Recife pour renforcer sa défense. Les «stats» plaident en sa faveur: dans 66% des cas depuis 10 ans, le champion d’automne a été couronné six mois plus tard.
4. LAUSANNE On ne change pas une équipe qui ne perd pas. Voilà qui tombe bien pour une formation vaudoise n’ayant ni les moyens financiers ni l’envie de se renforcer. Un calme désespérément plat. Tactiquement, c’est peut-être bien joué. Une stabilité rassurante.
5. SAINT-GALL Une arrivée (Lenjani), un départ (Prado), match nul. A part ça, l’ancien leader et toujours néo-promu vit les soubresauts de l’affaire Regazzoni. Définitivement écarté par son entraîneur, l’ex-international a été relégué en réserve en attendant de se dégoter un nouveau club. Mais comme Saint-Gall n’a rien à craindre…
6. YOUNG BOYS Avec le Ghanéen Samuel Afum, arrivé d’Alexandrie et du SC Smouha pour remplacer Bobadilla, YB a-t-il gagné au change? A Berne, où le championnat est perdu depuis longtemps, c’est surtout l’avenir que l’on construit. Le retour de Bickel à la direction sportive s’inscrit dans cette réalité. Tout comme l’arrivée du Suédois Alexander Gerndt, en provenance du FC Utrecht.
7. LUCERNE Komornicki a accueilli Landry Otele en provenance de Wil. L’attaquant camerounais est le 7e élément à quitter le club saint-gallois depuis l’été passé pour tenter sa chance dans l’élite, faisant de Wil le principal fournisseur de talents du pays. Lucerne demeure dans le viseur du SFC.
8. SERVETTE Au bout du lac, on nous promettait deux gros transferts. On les attend toujours… Pour sauver sa place, le club «grenat» doit provisoirement se contenter du retour de Vitkieviez. Sa vraie chance réside dans le fait que ses concurrents directs ne sont pas mieux lotis. Et que le groupe, malgré des matches amicaux décevants, cote à la hausse.
9. ZURICH Le premier non-relégable n’a que peu bougé au niveau du terrain. Seul Texeira s’en va à Sienne. L’activité s’est concentrée au niveau de la réorganisation de son staff: l’intérimaire Urs Meier a été «promu» coach, alors qu’un nouveau directeur sportif a été engagé (Massimo Rizzo). Peut-être insuffisant pour les points du sauvetage.
10. THOUNE Pour compenser la perte de son buteur Ngamukol, Thoune a misé sur Berat Sadik, un international finlandais d’origine macédonienne, né à Skopje voici 26 ans, et qui évoluait sous la bannière de HJK Helsinki. Cela pourrait ne pas être suffisant. Le Japonais Hiroyuki Furuta est attendu en test. Un effectif de Challenge League.