Alors voilà le bilan de Ducati. C'est assez long, je sais qu'il y a des erreurs dans ce que je dis, car c'est un tel bordel, que personne (les différents sites qui pourtant sont assez fiables) n'est d'accord.
J'ai essayé de synthétiser un peu ce qui se passe depuis novembre dernier en remontant aussi par rapport aux dernières années.
L'important ce n'est pas ce que j'ai écrit, c'est plutôt que chacun donne son avis sur ce que doit faire Ducati pour évoluer.
Si vous n'êtes pas d'accord avec ce que j'ai écrit, vous pouvez le dire, je ne le prendrais pas mal
Ducati de mal en pis !
Que dire sur cette première partie de saison de Ducati ? Malheureusement, aucune nouveauté chez les Rouges ! Les pilotes passent, les manques de résultats restent !
Deux ans de galère pour Valentino Rossi, c’est au tour d’Andrea Dovizioso de découvrir la Desmosedici pour 2013. Dovizioso restait sur une très bonne saison chez Yamaha Tech3 avec six podiums. Personne ne croyait vraiment en l’association Dovizioso-Ducati, et malheureusement, aucune surprise. L’ancien champion du monde 125cc en 2004 souffre et ne ramasse que des miettes. Après une découverte normale lors de la pré saison, il semblerait qu’aucun progrès n’ait été accompli du côté de Borgo Panigale. De plus, le duo de l’équipe Pramac est là encore en difficulté avec un Ben Spies qui a disparu de la circulation (seulement trois courses disputées) et un Andrea Iannone souvent au sol.
Dovi au Qatar
Les fans espéraient voir un retour de Ducati aux avants postes avec le rachat par Audi. Mais force est de constater que un an plus tard, rien n’a vraiment changé au niveau des résultats malgré une restructuration Filippo Preziosi, père de la Desmosedici, a quitté les rouges après avoir été démis de ses fonctions de chef du Service Course et a été remplacé par Bernhard Gobmeier transfuge de BMW Motorrad l’hiver dernier, Gabriele Del Torchio a été remplacé par Claudio Domenicali en tant que patron de Ducati en avril 2013, et Michele Pirro est devenu pilote essayeur et de développement pour l’équipe de Borgo Panigale dès Novembre 2012 en complément de Franco Battaini, trop loin du niveau requis pour la MotoGP. Depuis deux ans, les rouges essaient de trouver des solutions avec plusieurs machines et grosses améliorations durant la saison. La GP 11 devenant GP11.1 en 2011, la GP12 connaissant le même principe un an plus tard. Fin juin 2013, Wolfgang Durheimer, responsable du secteur Recherches & Développements a été licencié. Il ne sera resté à son poste que quelques mois ! Il faut aussi voir que ce Wolfgang Durheimer est responsable R&D d’Audi. Ce n’était donc pas le premier venu.
En novembre dernier, nous apprenions que Ducati avait trois cadres de géométrie différentes constitués de deux matériaux différents ainsi que deux bras oscillants différents laissant espérer de nouvelles idées. Mais Nicky Hayden a vite douché les espoirs en janvier lorsqu’il annonce que la Ducati GP 13 n’est qu’une GP 12 avec très peu de changements. Pourquoi ne pas repartir d’une feuille blanche, et même d’ouvrir un nouveau livre, plutôt que de s’entêter avec la Desmosedici ? Le retard accumulé par rapport aux japonaises est trop important pour être réduit. Les problèmes n’étant pas nouveaux, Casey Stoner l’ayant bien compris dès la fin 2009 !
"Une évolution et non une révolution !"
Troisième course de la saison, le sourire a disparu!
Souvent nous entendons Ducati affirmer que des solutions ont été trouvées durant des essais privés. Malheureusement lorsque les week ends de courses arrivent, personne ne voit la différence par rapport à l’ancienne machine. Michele Pirro semble faire de nombreux kilomètres, en tant que essayeur, mais a surtout l’air de tourner en rond.
Encore une fois, Ducati aura un nouveau pilote pour 2014. Nicky Hayden quittera les rouges après cinq années de bons et loyaux services mais sans avoir gouté à la victoire (trois podiums entre 2009 et 2011). Il sera remplacé par Cal Crutchlow qui essaiera de terminer dans le top 5. Mais quand on voit que Crutchlow finissait souvent derrière Dovizioso en 2012 alors qu’ils étaient coéquipiers chez Tech3, on ne voit pas comment l’anglais pourrait faire mieux que l’italien sur la Ducati alors que Dovi aura une année d’expérience en plus. Nicky Hayden ne s’est jamais plains en 5 ans avec Ducati. Nous l’avons entendu quelques fois dire que Ducati ne partait pas dans la bonne direction, ou que son avis n’était pas important (notamment lors de la période Rossi), mais n’a jamais tapé du poing sur la table. Un Hayden qui était peut être trop gentil et n’a pas su dire tout haut ce qu’il pensait. Il excelle dans le rôle de pilote n°2, essaie de trouver des solutions en faisant énormément de tours lors des essais privés (souvent le pilote qui fait le plus de tours !), mais a-t-il vraiment pris du plaisir durant ces 5 saisons ? Nous pouvons en douter. Il semblerait qu’Hayden soit résigné depuis belle lurette !
Andrea Dovizioso n’est pourtant pas ridicule sur la machine de Borgo Panigale. Alors qu’il n’a jamais été excellent en qualifications, il compte déjà deux premières lignes contre trois l’an passé sur la Tech3. Dès la première course au Qatar, il termine en 4ème position lors des essais qualificatifs. Mais il arrive aussi à terminer 15ème aux Pays Bas s’énervant face à Hector Barbera qui l’avait gêné. Et pourtant, il est rare de voir Dovizioso être énervé. Mais lorsqu’il fait de bons chronos, dès le lendemain pour la course, il ne peut suivre les meilleurs que durant les premiers tours. La seule fois où il a été rapide durant la course, c’est au Mans avec des conditions particulières cette année (enfin comme chaque année au Mans !). Mais souvenons nous que les deux dernières éditions avaient vu Valentino Rossi sur le podium ! Au final Dovizioso n’a pas révolutionné la Ducati, mais n’est pas ridicule. L’an passé lors de la trêve estivale, Rossi comptait 82 points en 10 courses, alors que Dovizioso en compte 81 en neuf courses. Certains vont dire que Rossi avait fait mieux lors de sa première saison chez les rouges. On ne voit pas comment Dovizioso s’améliorera lors de la deuxième partie de saison.
Les dernières courses ont été un véritable calvaire pour les Ducati. A Assen, Hayden ne fait que le 10ème chrono des essais à plus de 1’’5 de la pôle alors que De Puniet qui pour la première fois finissait dans la Q2 sur sa CRT était 3 dixièmes devant lui. La plupart du temps, les Ducati finissent à environ 30 secondes du premier en fin de course. Alors qu’il n’était pas rare de voir Rossi (et même Hayden lors de certaines courses) finir aux alentours des 20 secondes de retard l’an passé.
Autre problème pour Ducati, l’absence de pilotes performants ou constants dans les équipes satellites. L’an passé, Hector Barbera sur Pramac était capable de se prendre un tour lors d’un GP, puis la semaine suivante de terminer à 30 secondes. Alors que Karel Abraham avait connu une année catastrophique, blessé dès le début de saison et quasiment par terre chaque week end. Cette année, Pramac doit compter sur Andrea Iannone, qui lui aussi n’est pas le pilote le plus constant du plateau, on se souvient de sa capacité à terminer aux alentours de la 15ème place en Moto2 avant de survoler le week end suivant, ainsi que de Ben Spies qui traine une blessure à l’épaule et dont on ne sait pas s’il reviendra un jour en piste. Notons toutefois qu’Alex De Angelis, présent à Laguna Seca n’a pas été ridicule. Alors qu’il a découvert la Ducati lors d’une journée de tests à Misano, il termine à 1 seconde lors des qualifications des pilotes officiels. Avec 30 tours, de course, il finit à 1 minute de la victoire, soit 30 secondes (toujours une seconde au tour) de Hayden et Dovizioso. C’est peut être ce qui est le plus problématique pour Ducati. Que ce soit Pirro, Iannone ou Spies sur le peu qu’on l’a vu, ils n’ont pas l’air d’avoir progressé par rapport à février dernier. Ils sont toujours aussi loin, alors qu’ils accumulent les kilomètres. L’adaptation à la Ducati est rapide, mais ensuite, il y a une stagnation.
Une des rares photos de Spies en 2013!
Comment Ducati peut évoluer ?
Difficile encore de répondre à cette question. Nous avons souvent entendu parler des problèmes au niveau des ingénieurs chez Ducati. Est-il normal qu’en 2010, Niccolo Canepa, bon pilote de Superstock 1000, se retrouve propulsé pilote MotoGP chez Pramac, car il est ingénieur et peut ainsi bien expliquer aux membres de l’équipe son ressenti. Canepa semble avoir été amené en MotoGP pour développer la machine. L’hiver dernier, des ingénieurs japonais (notamment de chez Yamaha) ont essayé d’être débauchés sans résultat probant. Les ingénieurs de l’équipe Pramac ont pendant longtemps été de jeunes ingénieurs qui découvraient le monde des GP. Ils n’étaient donc pas d’une grande aide pour les pilotes. De grosses erreurs de débutants ont été commises notamment en 2011 lorsque Randy De Puniet et Loris Capirossi (pourtant expérimentés) étaient présents. Lorsque les pilotes n’ont plus confiance en leurs ingénieurs, nous pouvons nous poser des questions. Ne faudrait-il pas prendre des ingénieurs plus expérimentés, et étrangers, sans se limiter aux italiens ?
Lorsque Andrea Dovizioso déclare le 29 juin dernier à Assen que les CRT sont plus performantes car plus faciles à manier, avec une entrée en courbe bien plus fluide que la Ducati, que Valentino Rossi qui vient de remporter la course avait terminé derrière Nicky Hayden l’an passé, et que ce n’est pas un problème de pilotes mais un problème général sur la moto, nous voyons que l’italien, contrairement à Hayden critique assez rapidement son équipe. Chaque année, les pilotes parlent de période de transition. La transition est longue. Ne faudrait-il pas repartir de zéro et reconstruire une MotoGP ? Comme Suzuki est en train de faire. Nous avons su que Suzuki voulait revenir en novembre dernier, et que leur participation au championnat ne commencera qu’en 2015, mais au moins, la moto semble bien née sur les premiers tours de roues aperçus ! Ils ont encore un an pour progresser et arriver avec une moto compétitive.
De nouvelles motos depuis deux mois :
Pour la moto Laboratoire, Dovizioso trouve le chassis similaire à ce qu’il a actuellement, ce qui n’apporte que peu de différences. Hayden de son côté trouve qu’il y a un progrès notamment dans les virages. De son côté Andrea Iannone a déjà détruit dès les premiers tours de roues la moto Lab du côté du Sachsenring (moto coupée en deux!), Dovizioso ne faisant pas mieux en détruisant une évolution de la moto Lab. La bonne nouvelle, c’est que les explications de Michele Pirro sont les mêmes que les pilotes officiels. Comme quoi, il y a un progrès !
La moto Lab d'Andrea Iannone