Bourdais, l'esprit d'équipe.
Vitantonio Liuzzi n'avait pas très bien accueilli la solide prestation de Sébastien Bourdais à Jerez. Mais c'est sans rancune ! Bien au contraire...
"Bourdais a probablement pensé qu'il humilierait tout le monde. Au contraire, même si ce n'était que par une faible marge, j'ai été le plus rapide des deux jours de notre rivalité. Et l'écart aurait été plus grand sans un problème de traction control avec les nouveaux pneus" : les propos de Vitantonio Liuzzi dans les colonnes du magazine italien Autosprint, n'avaient rien d'un message de bienvenue après les trois jours de tests du Français à Jerez de la Frontera, dans "sa" Toro Rosso. La peur d'une concurrence inattendue combinée à la précarité de son poste à l'approche de 2007 ?
Pas vraiment impressionné donc, "Tonio". Tranquillement, le triple champion de ChampCar lui a répondu la semaine dernière, à l'occasion de la présentation de la Peugeot 908 qu'il pilotera aux prochaines 24 Heures du Mans. "
Je n'ai pas cherché à savoir si j'avais impressionné" , nous a assuré le Manceau.
"J'ai fait mon travail, pris beaucoup de plaisir. Je sais que chez Toro Rosso, ils étaient contents voire très contents."
La posture défensive de Liuzzi, qui fût comme Bourdais champion de Formule 3000, s'explique en partie par les démarches du copropriétaire, Gerhard Berger, qui aurait contacté quelques calibres tels Juan Pablo Montoya. Alors forcément, ça stresse. Liuzzi l'a bien résumé :
"Mon contrat spécifie que je pilote en F1, mais avec Red Bull on ne sait jamais. Mon avenir ne dépend pas de moi."
Il sera surpris de l'apprendre, mais Sébastien Bourdais a pris sa défense.
"Je trouve la politique de pilotes très dure, parce que je n'aimerais pas être à leur place, très franchement" , a expliqué la star de Newman-Haas, en référence également à la position de ballottage de Scott Speed.
"Mais la Formule 1 est comme ça, impitoyable. Il faut le savoir et y être préparé ", a-t-il poursuivi.
"Tonio est un très bon pilote. Nous avons globalement fait le même temps le deuxième jour, et j'ai amélioré un petit peu le troisième, lorsqu'il était dans la Red Bull. Je ne suis pas arrivé là-bas en me disant : 'Je vais lui coller une seconde et je vais exploser tout le monde'. Je suis arrivé avec plein d'humilité. Ça faisait un petit moment que je n'avais pas roulé dans une F1 (2002). Je connais très bien mon potentiel et je sais que ma force n'est pas de mettre une seconde à un pilote de (sa) qualité à auto égale. Ma force est d'être capable de faire évoluer le package, de dialoguer avec les ingénieurs de façon efficace pour élever le niveau de tous et faire partie de cette équipe profondément", a conclu "Seb"...