Alors commençons tout d'abord par l'essentiel, Johann a fait une course absolument géniale !
Lors de ses deux podiums, il se trouvait loin, très loin de la tête (de Terol en fait
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).
Là, il est devenu le deuxième pilote à suivre Terol sur l'ensemble d'une course après Vinales (à surveiller celui-là, en 5 GPs une victoire, un podium et une 4ème place à 2 millièmes de la 3ème). Il n'a d'ailleurs pas fait que le suivre (au grand dam de l'Espangnol), il l'a rattrapé (après un départ moyen), il l'a étudié, il piaffait d'impatience derrière lui dans les grandes courbes, bref sans cette maudite ligne droite il était sur un meilleur rythme.
Terol, sûr de sa supériorité, a cru bon de jouer au chat et à la souris avec le Français (comme il l'avait déjà fait à Jerez avec Faubel, et avec Vinales au Mans), le laissant passer en fin de course, puis en se relevant dans la ligne droite pour ne pas abattre ses cartes trop tôt.
Dans le dernier tour, au départ tout se déroule comme prévu pour Terol, il dépose Zarco dans la ligne droite (même pas la peine de lui faire les freins), il arrive même à creuser un petit écart, qui semble irrémédiable à mi-circuit, d'ailleurs le réalisateur a alors jugé bon de regarder la lutte pour la 3ème place.
Mais Zarco n'avait pas dit son dernier mot (à moins que cela ne soit Terol qui ait perdu un peu de temps, ça je n'en sais rien), tout ça pour dire que le Français est aux basques de l'Ibérique à l'entame du dernier virage.
Terol freine milieu de piste afin d'empêcher une attaque du Français (manifestement, il n'a pas retenu la leçon du Mans sur le sujet, en plongeant dans les archives Rossi s'en était aussi mordu les doigts en 2003 au Sachsenring face à Gibernau), il est alors obligé de ressortir moins fort et complètement à l'extérieur, sur le vibreur (sinon tout le monde freinerait milieu de piste
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).
Johann, qui n'en demandait pas temps, se retrouve à la hauteur de terol, mais à l'intérieur de la piste. A égalité de matériel, il aurait profité de sa sortie plus rapide pour déposer Terol et récupérer les lauriers de la victoire. Mais cela n'est pas le cas, et malgré la sortie de virage "sacrifiée" de Terol, celui-ci reste bien à la hauteur du Français.
C'est alors que je ne sais que penser. En effet, se faire un jugement sur place est assez malaisé (l'écran géant ce n'est pas la panacée
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), deux théories s'opposent alors:
-Zarco se dit "Merde, avec sa balle de guerre, même en étant sorti comme une larve du dernier virage il va me bouffer, tu vas voir moi c'est le gazon que je vais lui faire bouffer" S'en suivrait l'écart et le coup de coude.
Alors là oui une sanction est justifiée. "Une" sanction pas "la" saction qui a été décidée.
20 secondes de pénalité. Pourquoi 20 secondes ? C'est le temps qu'ils ont mis pour prendre leur décision et ils trouvaient que c'était drôle ? C'est un compte rond ? Parce que mettre 18 secondes de pénalité comme le numéro de Terol c'était trop voyant ?
Eh bien à vrai dire je n'en sais rien. Autant pour la sanction de Simoncelli on pouvait prétexter le fait que la garçon avait un certain passif, mais ici ce n'est pas le cas. Que je sache, Johann a toujours été fairplay sur la piste, n'est pas un spécialiste des dépassements agressifs, n'a(vait) pas d'ennemis connus (parce que là je ne lui conseille pas de passer ses vacances en Espagne, il a réussi à se faire encore plus huer que Simoncelli, ce qui se révèle être une sacrée performance).
Intervertir les positions aurait été largement plus juste.
Bref, je n'y crois pas trop à cette 1ère théorie.
Tant que j'y suis, j'en termine avec le public espagnol qui m'a franchement écoeuré sur place. Non content d'avoir passé leur week-end à siffler copieusement Simoncelli, ils ont réservé leurs plus belles cartouches pour Zarco. Huées de 80% de la tribune principale lors de l'entrée de Johann dans le parc fermé, les gens debout scandant "Fuera !" (dehors), des noms d'oiseau en pagaille (hijo de p***, asesino, j'en passe et des meilleures) des applaudissements lorsque l'on dit que l'"incident" est sous investigation, et alors quand le couperet tombe, on aurait dit que Terol avait doublé Zarco dans le dernier virage en lui tournant autour en roue arrière
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Mais ce n'est pas tout, peu de temps après, lorsque Zarco a du rejoindre son stand, absolument dépité (à sa démarche c'était flagrant), une personne faisant le trajet avec lui n'a pu s'empêcher de faire de grands gestes pour montrer au public que l'ennemi public n°1 était sous leurs yeux, et ainsi déclencher une vagues de huées supplémentaire. Pauvre Johann, il n'a pas du entendre les rares applaudissements ici et là dans la tribune.
Tout cela pour dire que je savais le public espagnol chauvin (marseillaise huée en 2004 lors de la victoire de Randy, simoncelli sifflé en 2009,2010,2011, applaudissements en 2010 lors du ride through de Iannone qui fait gagner une place à Elias), mais là il m'a débecté
Bon, trêve de bavardages, et passons à ma deuxième théorie quant à cette dernière ligne droite
-Zarco se dit "Merde, avec sa balle de guerre, même en étant sorti comme une larve du dernier virage il va me bouffer, il va à tous les coups vouloir virer sur la droite parce que le vibreur se termine bientôt, et il risque d'attraper mon levier, pour empêcher ça je mets juste mon coude"
A noter que le fait de se positionner plus sur la gauche de sa monture, par pur instinct de conservation, le fait se déporter légèrement sur l'extérieur.
Si c'est cela, Zarco n'a pas à être condamné, et on peut douter de l'impartialité de la direction de course (déjà que prendre si peu de temps pour pondre une décision me semble assez douteux)
Mais je n'ai pas encore revu les images, je ne peux donc me prononcer définitivement
Mon grand regret et de ne pas avoir vu Johann rayonnant sur le podium, de ne pas avoir entendu la Marseillaise, quitte à ce que la sanction (d'un autre acabit que celle qui a été décernée) tombe plus tard
Mon grand espoir est que, maintenant, Johann sait qu'il peut le faire, qu'il peut suivre Terol sur le sec, chez lui en Espagne, avec une machine moins rapide dans les bouts droits. C'est une belle promesse, non ?