MOTOCYCLISME
Rossi: «Bonne chance. N’abandonnez pas!»
Image © Keystone
A l’heure de la photo de famille de début de saison, les mines des pilotes étaient plutôt graves. Il faut dire que le sport motocycliste, sans le Japon, n’existerait plus depuis longtemps.
L’ombre des catastrophes à répétition qui frappent le Japon plane sur le paddock. Le pilote italien se fait le porte-parole des siens.
Jean-Claude Schertenleib - le 17 March 2011, 22h34
Le Matin
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Les nombreux Japonais du paddock sont stoïques. Parce que ainsi sont leurs traditions, leurs habitudes. On s’approche d’eux, on leur touche la main, on dit les banalités d’usage – «courage, on pense fort à vous» – ils baissent les yeux, disent merci avec le haut de leur corps. Le sport motocycliste, sans le Japon, n’existerait plus depuis longtemps. Alors, bien sûr, les regards remplis d’interrogations ne manquent pas, près de Doha. Le GP de Motegi renvoyé à l’automne – le circuit a subi des dégâts lors du puissant tremblement de terre, et il ne se situe qu’à un peu plus de 150?km de la centrale nucléaire de Fukushima –, d’autres conséquences sont attendues: «Même si, par chance, aucun de nos collaborateurs a été directement touché par les catastrophes, la situation est problématique», explique ainsi le vice-président du HRC, le service compétition de Honda, Shuhei Nakamoto: «En raison des restrictions d’électricité, nous ne pouvons travailler que cinq heures par jour; idem chez des partenaires techniques importants. Et puis l’acheminement du personnel et du matériel pose problème. Il faut multiplier par trois le temps nécessaire pour se rendre à l’usine.»
Un mot d’ordre: tenir
On le comprend aisément, la domination des pilotes Honda sur la catégorie reine a, dans ces conditions, qu’une importance très relative. Et comme à chaque drame - on l’avait douloureusement vécu l’an dernier, après l’accident mortel dont avait été victime Shoya Tomizawa –, les adversaires les plus décidés ont fait la paix des braves. Ainsi, c’est Valentino Rossi qui a pris le micro hier soir: «Nous suivons tous la situation sur les écrans de télévision. C’était incroyable au début, cela devient insensé depuis, puisque la situation s’empire chaque heure, chaque jour. Comme tous mes collègues, j’ai des relations particulières avec le Japon, j’y ai beaucoup d’amis. Et je ne peux que penser très fort à eux et leur dire bonne chance, n’abandonnez pas!»
Dimanche, avant le départ de la course MotoGP – 20 h, heure suisse – une minute de silence sera observée en hommage aux si nombreuses victimes.