Kick-boxing
Patrick Kinigamazi: «Un irlandais, ça picole. Faut viser le foie…»
Image © Christian Bonzon
Samedi, le Rwandais de Genève Patrick Kinigamazi tentera de ravir le titre de champion du monde des poids plume à son ami l’Irlandais du Nord Gary Hamilton.
Jacques Wullschleger - le 29 avril 2009
Le Matin
Championnat du monde Petit-Lancy (GE)
«Je pense que je suis trop fort techniquement pour Patrick.» Sur la base d’un DVD, Kinigamazi encaisse les paroles de Gary Hamilton. «C’est un ami, on se connaît bien, mais là il a été fort. Il me provoque», lâche le Rwandais de Genève, 26 ans. Qui réplique, passe un message à son pote irlandais, via un serviteur: «Sa grande gueule, je vais la lui fermer.» Le combat a déjà commencé. Brève de comptoir. Dans les pubs, les histoires sont aussi courtes.
Les deux hommes se sont rencontrés pour la première fois il y a quatre ans. «Il m’avait battu. Je commençais ma carrière», se souvient Kinigamazi. En décembre, autre entrevue mais à Belfast, hors d’un ring. «C’était dans un hôtel. On a refait le monde. Nous n’avons pas parlé de boxe. On a picolé ensemble.» Hamilton et lui, c’est une belle histoire. Point. Et poings. Cimentée par le respect. «On se revoit souvent dans des meetings. Samedi, ça va être spécial.»
«On se respecte»
La veille, il y aura la pesée. «Un moment sympa. J’aime discuter avec Gary.» Un combat entre amis où tous les coups ne sont pas permis. Ce genre de rendez-vous est-t-il facile à négocier? «Il faut différencier l’amitié et le travail», dit le Rwandais, homme d’affaires en suspens. Pour encore quelque temps. Le temps d’un petit bilan sportif agendé à bientôt. «On s’apprécie, on se respecte. Bien sûr, la situation n’est pas aisée ni courante mais il y a un titre mondial en jeu. Les deux, on est obligés de passer par là. Quand c’est parti, c’est parti. On ne se connaît plus; ça motive encore plus.»
Patrick Kinigamazi – son manager est Carl Emery, ancien champion du monde – est au top de sa forme physique. Il soigne aussi l’autre. «Je n’aime pas les changements de température. Ces temps, je prends des vitamines C, du NeoCitran, la totale quoi. Il y a quelques années, je suis tombé malade le jour du combat. Ce n’était pas beau à voir.» Participer à un championnat du monde, c’est un rêve qui se réalise. «Ça fait un moment que je l’attends. Philippe Brélaz est mon entraîneur depuis sept ans. Personne n’a cru en nous.»
Assis sur un petit banc au club Yamabushi, il dit encore: «Je suis plus fort, plus puissant que Gary. Moi, je fais de la boxe; pas lui. Il a un autre point faible: il ne se protège pas le bas du corps, il est fragile. Du coup, comme un Irlandais, ça picole, il faut viser le foie.» Autre détail, moins savoureux: Patrick Kinigamazi n’a jamais perdu à Genève. Ou au Petit-Lancy. Alors…
A l’affiche
Le Gala de boxe et kick-boxing du 2 mai se déroulera à la salle omnisports du Petit-Lancy (ouverture des portes à 18 h).
A l’affiche aussi: Bertrand Bossel. Présence entre autres de Jérôme Le Banner. Combat vedette: kick-boxing, championnat pro des poids plume, version WKN (12 x 2’) opposant Patrick Kinigamazi (Team Compétition Genève,
28 combats, 17 victoires, 6 défaites, 5 nuls) à Gary Hamilton (Irlande du Nord, Team Prokick, 72 combats, 67 victoires, dont 24 par k.-o., les trois derniers au 1er round!).
Renseignements:
www.yamabushi.ch (ou tél. 076 554 68 48)