hockey sur glace
Bienne: des raisons de trembler pour sa place
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Sébastien Bordeleau: comment remonter la pente?
Les techniciens sont convaincus que Lausanne a les moyens de chiper le siège LNA de Seelandais trop longtemps victimes de l'immobilisme de leur directoire sportif.
Emmanuel Favre - le 06 avril 2010,
Le Matin
«Le Lausanne de 2010 est plus fort que le Lausanne de 2009. Le Bienne de 2010 est moins fort que le Bienne de 2009. En 2009, Bienne n'avait sauvé sa place en LNA qu'au terme du septième match de la série de promotion-relégation...» Le constat porte la griffe de Gary Sheehan, l'entraîneur du HC La Chaux-de-Fonds qui a assisté à de nombreuses parties des grande et petite ligues ces dernières semaines.
Mais le LHC est-il pour autant le favori de ce barrage? «Non, cela sera vraiment du 50-50, estime Serge Pelletier, le coach de FR Gottéron. Bienne a l'avantage de l'expérience, Lausanne a celui de l'euphorie.» Les Vaudois ont remporté onze de leurs treize derniers duels, les Seelandais ont concédé huit revers en onze parties contre des contradicteurs moins bien rangés qu'eux au terme de la phase de qualification.
Schläpfer joue sa crédibilité
Aujourd'hui, la question-clé de la série susceptible de modifier la carte du hockey suisse n'est plus de savoir si le LHC de John Van Boxmeer a les contours requis pour briguer la promotion (il a livré sa réponse durant la finale contre Viège). Elle consiste à savoir si le changement d'entraîneur opéré au Stade de Glace (Kent Ruhnke remplacé par un Kevin Schläpfer qui jouera sa réputation et crédibilité) produira les effets escomptés par un directoire paniqué. «Quand les Biennois ont perdu contre nous, rappelle Benoît Laporte, entraîneur d'Ambri, ils ont accusé les arbitres. Lorsqu'ils se sont inclinés devant les Tigers, ils se sont de nouveau dits victimes des directeurs de jeu. J'ai l'impression qu'ils cherchent des coupables à l'extérieur.» Sous-entendu: plutôt que de reconnaître leurs erreurs, celles qui les ont conduits aux portes de l'enfer.
Deux équipes aux courbes différentes
Les principales: le choix délibéré de ne pas confier le filet à un gardien étranger, le recrutement d'un défenseur importé (Ric Jackman) dont l'influence sur le jeu n'est guère supérieure à celle d'un arrière suisse de deuxième ou troisième ligne et un excès d'autosatisfaction depuis le mois de septembre (la mission d'un directeur sportif n'est-elle pas d'améliorer son groupe?)
A l'étage inférieur, le LHC, lui, a connu une saison radicalement différente. Alors que Bienne a produit son meilleur hockey en septembre et son pire jeu en avril, les Vaudois sont allés crescendo, ont procédé aux ajustements nécessaires avant les séries, ont profité de leurs accords de «partenariat» pour s'émanciper et développent actuellement leur jouerie la mieux structurée de l'exercice.
Confrontés à cette amère réalité, les Seelandais ont des raisons objectives de craindre pour leur avenir dans la cour des grands.