petite recette pour changer du riz de dame Fazer....
Néron le supervilain et la terrine de poireaux aux noix et raifort
Coucou, les gens
L’empereur Néron, 0037-0068, (ben non, banane, ce n’est pas son téléphone, mais ses dates de naissance et de mort); Néron, donc, était une crapule anthologique si l’on en croit la chronique. Il fit empoisonner son frangin Britannicus, ébouillanter son épouse Octavie, éventrer sa propre maman Agrippine. Sans oublier quelques centaines d’autres assassinats plus ou moins raffinés, dont ceux des premiers chrétiens que l’empereur adorait voir brûler vif au crépuscule ou dévorer par des fauves dedans l’arène. A sa décharge, rappelez-vous que la télé n’existait pas à l’époque. Fallait bien se distraire.
Néron, toujours lui, bouta même le feu à Rome et s’en alla jouer de la lyre et pousser la chansonnette sur une colline aux abords de la ville pendant que rôtissait son peuple. Un esthète d’ignominie.
Mais c’est dans l’orgie lubriquissime que le potentat excellait. Les soirées chez Néron, ce n’était pas de la gnognote. Le vin et le stupre y coulaient à flot. Les vulves de truie volaient bas et pleuvaient les poireaux. Oui, les poireaux. C’est que l’empereur les adorait au point d’être surnommé «Le porrophage».
Question: Peut-on blâmer un empereur, si cruel soit-il, qui raffole des poireaux?
Je relève les copies dans deux heures.
Bref, voilà justement une
terrine de poireaux aux noix, raifort et chèvre frais qui nous aurait sans doute assuré l’amitié de ce démon de Néron.
Comptez trois poireaux standards par personne. Virez les feuilles vertes. Tchac! Nettoyez. Puis cuisez à l’eau ou à la vapeur, jusqu’à ce que le légume s’attendrisse (18 minutes dans notre petit panier vapeur à nous).
Essorez à fond, en étreignant les tiges (si j’ose), puis en les laissant bien s’égoutter dans du papier ménage.
Pendant ce temps, touillez du chèvre frais avec une noisette de pâte de raifort, une pincée de piment, sel, poivre et quelques mini-éclats de noix fraîche.
Chemisez une terrine de film alimentaire.
Montez ensuite votre échafaudage en alternant extrémités blanches et vertes, et en tartinant vigoureusement de chèvre entre chaque couche. Est-ce clair? Non? Tant pis.
Pressez vigoureusement le tout. Puis retournez un moment sur le bord de l’évier, pour un dernier essorage. Repliez le film alimentaire. Oubliez enfin la terrine deux jours au frigo avec un machin bien lourd sur la tête. L’annuaire de Mexico, par exemple. Tranchez enfin avec grand soin (l'édifice reste fragile). Puis dégustez avec une vinaigrette à l’huile de noix, quatre tranches de pain grillé, six verres de savagnin et deux amis chers.
Tchou!