TENNIS
Roger Federer: «Je n'ai pas raté une seule journée avec mes filles»
Image © Keystone
Décontracté et disert, Roger Federer s'est livré sans retenue devant la presse hier à Bâle. Où il a raconté son nouveau bonheur de père.
Roger Federer a profité de son break de six semaines pour choyer sa famille. Et c'est parfaitement détendu que le numéro un mondial reprend aujourd'hui la compétition, chez lui à Bâle.
Gaëlle Cajeux - le 01 novembre 2009,
Le Matin
Davidoff Swiss Indoors
Bâle
15h30 à la St. Jakobshalle. Alors que l'affrontement entre les deux Suisses Roman Valent et Michael Lammer débute sur le central, c'est vers un court annexe que le public se précipite. Suivant la rumeur. Le maître serait là. Non, il est là. «C'est lui! Oh merde!» ne peut retenir un spectateur. Devant lui, Roger Federer, tout de blanc vêtu, s'entraîne avec son pote Stanislas Wawrinka. Absent du circuit depuis sa finale perdue à l'US Open, le numéro un revient, chez lui à Bâle.
A la veille de son premier match dans ces Swiss Indoors, il joue, décontract', sous l'oeil de son père, Robert. Et devant une assistance muette d'admiration. Elle reprendra ses esprits une demi-heure plus tard pour chasser l'autographe.
Nous aussi d'ailleurs, pour ne pas manquer l'interview.
Vous venez de vous entraîner avec Stanislas Wawrinka. Comment vous sentez-vous?
Honnêtement, je me sens bien. Depuis jeudi, je me suis entraîné ici avec tous les joueurs suisses. Et je trouve que mon jeu de jambes est vif. Mon corps va bien et mentalement j'ai vraiment trop envie de jouer. C'est normal après six semaines sans tournoi. Après deux, trois semaines déjà, j'ai ressenti un grand désir de jouer. En plus, savoir qu'après ce break je reprends ici à Bâle, pour moi c'est extraordinaire!
Avez-vous passé toutes vos «vacances» à Bâle?
Presque, j'ai passé quatre semaines ici.
Cela n'a pas dû vous arriver souvent de rester aussi longtemps chez vous...
Habituellement pas, c'est vrai. Mais déjà après Wimbledon je suis venu quelque temps ici, pour la naissance de mes enfants. Alors c'était sympa cette saison. J'ai passé plus de temps en Suisse que par le passé. Et ça me fait du bien.
C'est Mirka et vos filles qui doivent être contentes de vous avoir pour elles, à la maison!
Oui. (Il sourit.) Même si on était aussi ensemble en Amérique. Depuis leur naissance, je n'ai pas raté une seule journée avec elles. Ça se passe vraiment très bien. Mais l'avantage durant ce break, c'est que je n'avais pas de programme précis à suivre, pas d'horaire à respecter. Durant les tournois, je dois jouer le lundi, le mercredi, etc. Là, j'ai pu décider du planning. Bien sûr je suis très sérieux quand je vais à l'entraînement. Mais avec Pierre (ndlr. Paganini, son préparateur physique) on est très flexibles. Si je veux décaler l'heure de l'entraînement parce que j'ai envie de passer plus de temps en famille, je le fais. C'est vraiment sympa. En fait, c'est ce qui est agréable quand tu n'as pas de tournoi.
Quel a été le menu de ces six semaines «off»?
D'abord, trois semaines sans tennis.
Vous n'avez pas touché de raquette?
Non, pas de raquette. J'aime bien le faire de temps en temps. Même si ensuite, quand je m'y remets, j'ai beaucoup de courbatures... Donc trois semaines tranquilles. J'en ai profité pour faire des balades en famille - d'ailleurs j'ai remarqué que lorsque je sors avec les filles, les gens m'abordent moins. Il y a beaucoup de respect par rapport à la famille. Ensuite, j'ai repris l'entraînement physique. Et quand mes petits soucis à la jambe et au dos sont partis, j'ai bien pu travailler avec Séverin (ndlr. Lüthi, le capitaine de l'équipe de Suisse de Coupe Davis). Je suis très content de ma forme actuelle.
Donc vous êtes prêt pour décrocher votre 4e titre aux Swiss Indoors?
Oui. Je suis bien préparé, même si, c'est sûr, il me manque un peu des matches. Mais ce n'est pas un problème. J'ai déjà gagné de plus grands tournois après un long break alors ça ne me fait pas peur. Reste que le tableau est toujours dur ici à Bâle, il y a beaucoup de très bons joueurs. Il n'y a jamais de tirage facile. Je me réjouis que le tournoi commence.