Samedi 16 Juillet :
Jour J, après une bonne grasse matinée, je me lève sur les coups de 10 heures, je file sous la douche et je prépare ma boisson hydratante, le stress commence à m’envahir même si j’affiche une certaine sérénité.
Hier soir nous avons décidé de ne pas prendre part au warm-up car les réglages, mêmes s’ils ne sont pas parfait, nous conviennent à tous les quatre.
La matinée se déroule simplement, on discute on se détend, on va voir les autres équipes que l’ont connait, on mange, on boit, bref tout ce qu’il faut pour que le stress n’augmente pas.
13h30
Le Warm-up, le bruit des motos et l’agitation qui règne dans la pit-lane nous indique que le départ est proche, Pascal se prépare.
14h40
Début de la procédure, les motos prennent la piste pour venir s’installer sur la grille de départ, ne pas être en retard sous peine d’être sanctionné d’un stop &go comme cela m’est déjà arrivé en championnat de France d’Endurance.
Mise en place, Tour de chauffe, c’est quasiment l’heure, toute l’équipe est derrière le grillage de la ligne des stands pour voir le départ, la tension est palpable dans les yeux de tous le monde, les sourires que chacun lancent sont là pour évacuer cette pression.
15h
Pascal s’élance sous le baissé du drapeau…. Heuuu pas bleu/blanc/rouge mais celui de changement d’adhérence !!!! ho quelle erreur, c’est le drapeau Catalan, je prie tous les Catalans de bien vouloir m’excuser cette confusion, mais il faut reconnaitre que de loin c’est facile de se tromper.
Je disais donc, Pascal s’élance mais il glisse sur l’herbe et perd quelques précieux dixièmes, il a maintenant 2 mètres de retards sur les autres, il sauter sur la moto, lance le démarreur et prend la piste, il double de suite quelques concurrents mais se fait aussi doubler.
Tout le monde cours dans le box pour regarder l’écran de contrôle et savoir à quelle place il va boucler le premier tour. Pascal est 26ème, mince une place de perdu, mais les motos sont toutes les unes derrières les autres… ça comme déjà à rouler vite. 1’57’’956 Pascal se lache et fait sont relai de façon très régulière, sans prendre de risque, il rentre en 24ème position mais les écarts sont encore minime, on risque de perdre des places pour ce premier ravitaillement.
Olivier repart en 28ème position le ravitaillement est pourtant rapide mais les loups sont à l’affût… tout se passe bien on remonte à la 24ème place.
C’est mon tour, Olivier me donne les infos sur le comportement de la moto, c’est simple, rapide, mais le pneu arrière glisse beaucoup, on décide de le changer…
aie, une entretoise se coince, le changement est plus long que prévu, on risque de perdre pas mal de place…
Je cravache, je tiens mes chronos et surtout je ne fais pas d’erreur, une chute serait mal venue, je roule depuis 40 minutes et je commence à sentir une douleur dans la main droite, je pense que je commence a faire des ampoules… hummmm si ça commence au premier relai je suis mal barré, pas grave je verrais ça plus tard. A peine ai-je le temps d’analyser précisément cette douleur que je lis sur mon panneau « L3 » déjà !! , je fais signe de la tête en passant devant, il me reste 3 tours et je rentre pour laisser ma place à Marc, nous sommes remontés 19ème.
Je rentre, on ravitaille et c’est reparti.
Marc s’élance et je débrief avec Michel mon relai, ma mains droite a souffert, j’ai une grosse ampoule percée qui ne présage rien de bon pour la suite, surtout que notre Kiné est tombé en panne à Montpelier et ne pourra nous rejoindre, il va falloir trouver une alternative.
Marc rentre, pour lui aussi le relai s’est bien déroulé mais la chaleur met nos corps à rude épreuve.
Pour mon relai suivant je demande à nos voisins, le Team Esperenza, composé essentiellement d’amis de pouvoir utiliser les services de leur kiné, après le lot habituel de moquerie sur mon âge et sur le fait que nous soyons derrière eux au classement, il me présente à leur kiné qui me prendra en charge pour la gestion de mes mains. J’en profite pour remercier Caroline (kiné) de s’être occupé de moi durant cette course, car sans elle je n’aurais jamais réussis à piloter tout mes relais.
La nuit pointe son nez et il va bientôt être temps de prendre le guidon…. DE NUIT !!!
Ravitaillement
Préparation et consigne d’Olivier
Circuit de Catalunya me voilà…
Premier tour, il faut trouver ses repères, hummm il me faut 2 tours pour les trouver, telle bande je freine, dans le turn 3 j’accélère quand je vois le portail marron sur ma droite, je m’exécute bien que je ne voit pas encore la sortie de la courbe, oufff ça passe, turn 8, Marc m’a indique que l’arbre qui me sert de repère le jour pour accélérer est juste devant un pilonne qui à une lumière rouge la nuit que l’on voit facilement, qu’a cela ne tienne, je mettrais gaz quand je verrais la lumière, c’est fait… C’est plaisant la nuit, en plus le fond de l’air est bon, c’est reposant, le seul truc un peu déroutant sont les lumières des concurrent, aussi bien quand on les double que quand ils nous doublent…
« L3 » décidément je me fais surprendre à chaque fois, je continuerais bien à rouler moi.
Il faut maintenant penser a bien s’alimenter et se reposer, mes muscles commencent à être bien sollicités, pourtant je m’étais bien préparé pour cette course, avec de belles séances d’altères et de vélo. Je tente de dormir mais je ferais que somnoler, l’excitation, les muscles brûlant ne m’aidant guère.
Dimanche 17 Juillet :
2ème relai de nuit, impeccable, j’enchaine les tours comme on enfile des perles, je suis régulier et je maintiens notre place, nous sommes 12ème au classement général et 4ème stocksport. A la descente de la moto je sens que mon corps tout entier est dur comme de la pierre, l’absence du Kiné se fait vraiment sentir à ce moment précis, il est primordial que je dorme.
8h00
Michel entre dans la caravane, « axel c’est bientôt à toi » je me lève, oulala, je fais des mini crampes, et partout en plus… mon corps est encore endormi, mes muscles ne répondent pas correctement…. Que c’est dur…. je me prépare et j’arrive dans le box, il me reste à peine 10 minutes… la vache, je ne suis pas vraiment réveillé…ni une ni deux, je me fais dorloter par Caro, et j’enfile ma combi, une fois dans cette configuration la concentration reprend le dessus, GO…
Je me sens particulièrement bien sur la moto, plus de crampe, je reprends mes repères de jours très facilement, j’enchaine, je roule, je regarde mes temps sur mon panneau, ils descendent, je suis à l’aise, 1’58’7, je vais faire attention de ne pas forcer non plus il serait dommage de tout ruiner maintenant, cependant sur la fin du relai j’ai de nouveau des douleurs aux mains qui me reprennent, mais pas au même endroit, cette fois-ci se sont les paumes qui sont douloureuses, il va falloir examiner ça.
Mon dernier (enfin ce qui devait l’être) relai est difficile, nous sommes sur le podium Stocksport et nous avons assez d’avance sur le 4ème, il faut assurer et surtotu ne pas faire d’erreur, mais ça tombe mal, mes paumes me font un mal terrible et je n’arrive pas tenir le guidon convenablement, ce n’est pas grave, je me concentre je décide de rouler doucement, quelle erreur, je n’arrive pas aligner 2 tours sur le même rythme, je roule entre 2’02 et 2’09 !!! sur la fin de mon relai je reprends un 2’03 régulier malgré la douleur en me disant, c’est bon je roule plus après…
13h15 Pascal s’élance avec un pneu arrière neuf pour son dernier relai, 3 minutes plus tard il rentre, c’est la tuile, il est tombé au virage 9 en prenant la corde, il rentre directement dans le box, il faut vérifier tout ça, la moto n’est pas trop touchée, Michel change le bas de carénage et mets quelques bout de scotch sur les dzeus qui tenteraient de s’échapper, Pascal est en état, il repart pour son relai.
Michel Décide alors de réduire le relai de Pascal et de nous faire repartir pour des relais écourtés et pour qu’Olivier finisse la course, on décide alors d’une répartition de la fin de course et du coup je repars pour un mini relai de 25 minutes.
Après analyse de mes mains et de mes gants, je constate que les renforts de paume sont précisément placés aux endroits douloureux, je prends alors une autre paire de gants qui ne possèdent pas de renfort et je m’élance pour, cette fois-ci, mon dernier relai.
Avant de m’élancer j’ai pris la décision avec Michel de rouler 20 minutes et de voir à partir de se moment la dans quel état physique je serais, je roule sans douleur avec des chronos en 2’02, je me sens bien et j’en profite pour rouler 10 minutes de plus malgré les quelques gouttes de pluie qui apparaissent. Je rentre même avec regret car j’aurais pu faire un relai complet.
Marc s’élance mais les gouttes de pluie s’intensifient, lorsque la pluie est franche celui-ci rentre, dernier ravitaillement changement de roues.
Olivier repart en configuration pluie, il ira au bout…en attendant nous sommes serein et nous attendons patiemment
Ligne d’arrivée, Drapeaux a damiers !!!! on l’a fait !!!!!
Podium !!!
La joie m’emplie une fois de plus en écrivant ces lignes, tout le monde est heureux, c’est extraordinaire, le soulagement est tel que mon corps commencent à perdre les pédales, je fais, de nouveaux des mini crampe un peu partout, surtout sur des muscles non sollicités, c’est très étrange et assez douloureux, je n’en peux plus, Sylvie me demande « tu recommenceras ?, Non c’est trop dur »
Sur le coup je n’avais pas envie de recommencer, mais j’avoue que quelques minutes plus tard je disais, « bon on recommence quand ? »
La Joie et le bonheur est visible pour tout le monde, on s’embrasse et s’enlace à tout va…
Je remercie toute l’équipe, tous les sponsors, tous mes amis, la joie d’un podium est toujours aussi forte, rendez vous bientôt pour de nouvelles aventures.
Ps : les images tailles convenable seront bientôt dispo… c'est à cause de la non disponibilité des photos que je ne postais pas la fin !!!