Bon, ce final, le plus serré de l'histoire du championnat du monde SBK (devant les 2 points Haga/Toseland de 2007, les 4,5 points entre Fogarty et Slight de 1998, les 9 points Toseland/Laconi de 2004 et les 11 points entre Edwards et Bayliss de 2002), il m'a donné envie de faire des calculs d'apothicaire.
Biaggi a été sacré avec 358 points. C'est peu, très peu même (des champions du monde MotoGP ont souvent plus de points après 17-18 épreuves là où les pilotes SBK ont entre 24 et 28 opportunités de scorer selon les saisons). C'est le plus faible total depuis 2004, année de la lutte Toseland/Laconi
Cela montre que tour à tour, les différents animateurs de la course au titre ont laissé échapper des gros points. Alors, lorsque cela se joue à un demi-point, Sykes doit-il pester sur toutes les occasions manquées, ou au contraire est-ce que sont les ennuis de Biaggi qui lui ont permis de finir aussi proche au championnat ?
J'ai donc listé les principaux "et si seulement il ne m'était pas arrivé ceci..." de Biaggi, Sykes et Melandri pour voir
Biaggi :
-Il peut s'estimer malheureux que le week-end de Monza soit tronqué car il y est très très fort, mais c'est dur à quantifier
-les péripéties du dernier tour de la manche 2 de Donington lui offrent 7 points
-il chute dans le dernier tour de la manche 1 de Silverstone alors qu'il était 6e, 10 points de perdus
-Laverty lui fait cadeau du podium en manche 1 à Moscou, 3 points bonus
-il chute et fait tomber Haslam lors de la deuxième manche de Moscou alors qu'il était 6-7eme, encore une dizaine de points de paumés
-il chute lors du premier tour au Nurburgring en manche 2, repart et marque 3 points. Au vu de sa domination en manche 1 on peut tabler sur un podium au minimum et donc au moins 13 points de perdus.
-chute en manche 1 à Magny-Cours, au vu de l'hécatombe c'est dur de dire où il aurait pu terminer, mais on peut penser qu'il aurait pu gérer et finier 4e derrière Melandri/Sykes et devant Berger, soit 13 points de perdus.
-Sykes
-il casse lors de la manche 1 d'Assen alors qu'il est en tête, dur de dire où il aurait pu finir vu que la course sera interrompue et aura finalement lieu sur une piste détrempée. Mais vu le talent sous la pluie du bonhomme, c'est au moins un top5 qui s'envole
-sa victoire à Monza ne lui rapporte que la moitié des points suite à l'interruption de course.
-les péripéties du dernier tour de la manche 2 de Donington lui offrent 5 points
-il se fait harponner par Badovini dans le dernier tour de la manche 1 d'Aragon, 16 points de perdus
-il casse lors de la manche 2 de Portimao, là aussi dur d'estimer où il aurait pu finir.
Melandri
-le dernier tour de Donington lui coûte 20 points, sans parler de ceux qui ont été offerts à ses deux concurrents
-il perd environ 10 points en chutant lors de la 1ere manche de Misano (il me semble que c'est un accrochage)
-Double 0 au Nurb alors qu'il était 3e (derrière un Sykes qui allait méchamment faiblir) et 1er, la facture est ici très lourde.
-Double 0 à Portimao, au vu des conditions de piste très délicates il aurait probablement marqué assez peu de points (peut-être une vingtaine sur l'ensemble du week-end)
-chute en manche 2 à Magny-Cours alors qu'il était 6e, avant que la course ne se décante, il était largement devant Biaggi qui finit 5e donc on peut estimer qu'il perd au moins 11 points.
Conclusion :
Sykes n'a fait aucune grosse erreur et ses abandons ne sont dus qu'à des ennuis mécaniques et un harponnage par Badovini.
C'est sa régularité (3 résultats blancs) qui lui a permis de finir aussi proche du titre, puisque Biaggi (4 chutes en course) et surtout Melandri (7 résultats blancs dont 5 lors des trois derniers week-ends) ont multiplié les erreurs.
Au final pilote le plus rapide des trois semble être Melandri (6 victoires et 5 fois 2eme contre 5 fois 1er et 2 fois 2eme pour Max et 4 fois 1er et 5 fois 2e pour Sykes), le plus régulier des trois était assurément Sykes et Biaggi a été, de très peu celui qui a su concilier le mieux les deux pour remporter la timbale