Alinghi prépare Valence, mais rêve d’une 34e Coupe à Ras al-Khaimah
VOILE | Ernesto Bertarelli confirme qu’il ne lâchera pas le petit émirat qui dispose d’infrastructures et de conditions idéales pour un grand événement sportif.
© ALINGHI | Loïck Peyron, un des barreurs du défi suisse, a pu mesurer les limites du catamaran dans des conditions musclées après une avarie sans gravité survenue la semaine dernière par 15 nœuds de vent.
Pierre Nusslé | 08.12.2009 |
Ernesto Bertarelli est tombé sous le charme oriental de Ras al-Khaimah. Il n’a pas l’intention de quitter le petit émirat sans laisser de traces. Le patron d’Alinghi dit à qui veut l’entendre que le golfe Persique serait un site idéal pour accueillir la 34e America’s Cup si son équipe gagne son duel contre BMW Oracle.
«L’idée d’organiser la 34e Coupe à RAK a mûri au fil de notre séjour qui nous a permis d’apprécier la qualité de l’accueil et l’efficacité des gens sur place. C’est un endroit exceptionnel pour naviguer, spécialement avec ce genre de bateau», a souligné Bertarelli dans le quotidien d’Abu Dhabi The National. Sous-entendu: la prochaine Coupe avec Alinghi comme «defender» pourrait se disputer en multicoques.
Pour l’heure, c’est la 33e édition de la prestigieuse régate qui préoccupe les esprits. Alinghi s’est fait à l’idée de devoir affronter son challenger américain au large de Valence à partir du 8 février 2010. On n’attend plus que la décision des cinq juges de la Division d’appel de la Cour suprême de New York sur le recours d’Alinghi qui conteste le jugement rejetant le site de Ras al-Khaimah.
L’opinion de Loïck Peyron
Comme le pouvoir judiciaire américain a pris l’habitude de- puis 28 mois de rendre tous ses jugements (sauf un) en faveur d’Oracle, Alinghi se prépare à débarquer à Valence avec armes et bagages.
Le catamaran quittera Ras al-Khaimah juste avant Noël. L’équipe veut encore profiter des bonnes conditions actuelles dans le golfe pour poursuivre son entraînement et le développement du bateau qui a subi plusieurs modifications ces dernières semaines. «Les grosses transformations concernent surtout le mât plus haut et le bout-dehors plus long qui permet de rallonger le gennaker pour optimiser les performances au portant», souligne Loïck Peyron, l’un des barreurs d’Alinghi 5, rencontré au Salon nautique à Paris.
«La semaine dernière, on a eu de la casse par 15 nœuds de vent et une mer formée. Une petite alerte sans gravité qui nous a cependant permis de mesurer les limites du catamaran dans des conditions plus extrêmes. A Valence, poursuit Peyron, tout va dépendre de l’état de la mer, car il y a des efforts gigantesques sur les structures en carbone, notamment au pied du mât.» (Ndlr: 120 tonnes de compression!)
L’aile rigide pour Oracle
BMW Oracle a révélé, vendredi dernier à Valence, qu’il avait choisi d’utiliser l’aile rigide de son trimaran pour le duel. Elle mesure 58 m de haut et pèse 3500 kilos. «Avec ce truc-là, je ne comprends pas pourquoi Oracle n’a pas accepté de venir naviguer à RAK!», lance Loïck Peyron.
Le trimaran américain partira de San Diego à mi-décembre pour arriver à Valence trois semaines plus tard. A moins que…