La Suisse aura une équipe de rêve pour glisser vers l’or
BOBSLEIGH | Pour les Jeux de Vancouver, la Fédération a créé une dream team en bob à quatre. Le point avec le pousseur genevois Cédric Grand, qui sera de l’aventure.
© KEYSTONE | Le retour de Beat Hefti avec Suisse I permettra de recréer la dream team sacrée dans les Grisons lors des Mondiaux 2007.
Grégoire Surdez | 06.02.2010 |
On a parlé de coup de théâtre. A moins de deux semaines du début des compétitions de bob, la Suisse a chamboulé la composition de ses équipages en bob à quatre. La raison? Beat Hefti, pilote de son état – il sera d’ailleurs aux commandes de Suisse II en bob à deux – a fait part de son intention de renoncer à l’épreuve à quatre. C’est Daniel Schmid, 3e pilote à l’origine, qui reprendra le flambeau de Suisse II. Se sachant limité dans cette spécialité, Hefti a souhaité intégrer l’équipage No 1 d’Ivo Rüegg, composé également de Thomas Lamparter et de Cédric Grand.
«L’idée, c’est de recréer la dream team qui avait été sacrée championne du monde à Saint-Moritz en 2007», explique ce dernier. Le Genevois sait de quoi il parle puisqu’il faisait déjà partie de l’aventure et en garde un souvenir lumineux. «L’intégration de Hefti signifie l’éviction de Roman Handschin, explique-t-il. Humainement, c’est assez difficile à vivre car je suis très proche de lui. Pour Roman, le coup est rude et il est actuellement au plus bas.»
Pas de prix
Seulement, voilà, l’or olympique n’a pas de prix. «Je dois passer outre mes sentiments, continue Cédric Grand. Sportivement, la décision est excellente et me réjouit. Avec Beat Hefti, nous n’aurons plus comme simple objectif une place sur le podium. Avec ce team, on vise la plus haute marche.»
Concrètement, l’apport de Beat Hefti se fera sentir lors de la poussée, phase essentielle où se bâtissent les succès. «On va gagner 4 ou 5 centièmes par poussée, résume Grand. Sur 4 manches, ça fait deux dixièmes, c’est énorme et ça peut faire toute la différence.»
Devant la réalité des chiffres, tout le monde a décidé de mettre son ego de côté. Ainsi, «Hefti le pilote» deviendra «Beat le pousseur» et se mettra au service de son meilleur ennemi. «C’est un peu exagéré, tempère Cédric Grand. Ils sont rivaux car ils sont en concurrence pendant la saison. Alors, c’est sûr, ils se regardent toujours un peu du coin de l’œil. A Vancouver, il n’y aura pas de souci.»
Pas de problème non plus sur le plan technique et de la coordination. «On a poussé ensemble pendant quatre ans, rappelle-t-il. De Salt Lake City en 2002 jusqu’aux Jeux de Turin en 2006, on était ensemble avec Martin Annen comme pilote. L’intégration se fera donc très vite car on se connaît par cœur. Je crois que c’est les autres nations qui doivent se faire du souci et regretter que nous ayons rassemblé nos forces.»
A suivre.....................