automobilisme
Avantage aux McLaren
Image © Keystone
Froid de canard et système révolutionnaire: McLaren est f
Le système de «F-duct» utilisé par les monoplaces de Lewis Hamilton et de Jenson Button pourrait leur valoir la victoire dimanche. Explications.
Luc Domenjoz - le 15 avril 2010, 21h34
GP de Chine
Lorsqu'elle s'est présentée au premier grand prix de la saison, à Bahreïn, la nouvelle McLaren MP4-29 était dotée d'une drôle de petite prise d'air posée sur la gauche de son museau.
Il fallait y penser!
Une conduite qui y est reliée amène cet air dans le cockpit, à la hauteur de la jambe gauche du pilote. Dans les virages, ce dernier laisse l'air s'écouler, tandis qu'en ligne droite, il bouche la sortie du conduit à l'aide de son genou. Du coup, le courant poursuit son chemin jusqu'au bout du tuyau pour sortir au niveau du volet inférieur de l'aileron arrière. Cette arrivée d'air perturbe le flux à cet endroit, diminue l'appui de l'aileron, et par conséquent augmente sensiblement la vitesse de pointe. Il fallait y penser!
Lors des trois premiers GP, le gain constaté sur les autres écuries s'est monté à 7 ou 8 km/h en vitesse de pointe. Mais tant à Bahreïn qu'en Australie ou en Malaisie, les lignes droites étaient trop courtes pour que les McLaren en bénéficient vraiment.
Ici, à Shanghai, c'est différent. La ligne droite du fond du circuit se pose comme la plus longue de la saison, avec ses 1300 mètres de rectiligne. Largement de quoi permettre aux McLaren de tirer un certain bénéfice de leur petite astuce.
Dans le paddock, c'est Fernando Alonso qui se montre le plus inquiet: «Avec ce système, les McLaren seront difficiles à battre ce week-end», affirme l'Espagnol. «Cela ne nous aidera pas tellement lors des qualifications, rétorque Lewis Hamilton. En course, en revanche, nous pourrons peut-être en profiter pour doubler quelques concurrents.»
Jusqu'ici, seule l'écurie Sauber est parvenue à copier le système «F-duct» des McLaren. L'équipe de Hinwil en disposait en Australie déjà, mais a pourtant renoncé à l'utiliser. «C'est trop compliqué, lâchait Pedro de la Rosa. On a déjà tellement à faire dans le cockpit que je ne veux pas devoir penser à bouger mes genoux pour jouer les aérodynamiciens!»
Une remarque qui n'avait pas fait plaisir à Peter Sauber. Le Zurichois s'est même plaint d'avoir choisi un duo de pilotes très décevant.
Chez Ferrari, on va tester un dispositif similaire au «F-duct» ce matin, lors des essais libres, mais sans savoir encore s'il sera utilisé en course.