L'Inter et le Bayern sont à l'heure
Mercredi soir, à 20h45, l'Inter Milan reçoit le Bayern Münich en 8e de finale aller de la Ligue des champions. Après avoir vécu un début de saison laborieux, les deux derniers finalistes de l'épreuve ont retrouvé un excellent niveau, donnant à ce remake l'allure qu'il mérite. Tandis que Leonardo a métamorphosé le champion d'Europe, Ribéry et Robben sont venus donner au Bayern une force nouvelle. Le duel s'annonce relevé.
C'est la grande affiche de la deuxième partie des huitièmes de finale de la Ligue des champions. Une semaine après un Arsenal-Barça qui a enchanté tout le monde, on espère que ce remake de la dernière finale tiendra ses promesses. Compte tenu de la forme des deux formations, récemment revenues au premier plan, l'optimisme est légitime.
L'Inter Milan, depuis l'arrivée de Leonardo à la trêve, est dans une forme phénoménale. L'ancien joueur du
PSG a remis dans le sens de la marche une équipe qui n'avait gagné qu'un seul de ses six derniers matches de championnat avant sa prise de fonction. Abandonnant le 4-2-3-1 de Mourinho que Benitez avait gardé, au profit d'un 4-3-1-2 plus confortable, les Intérites ont retrouvé une puissance offensive bien efficace: en onze matches de championnat, ils ont gagné neuf fois. Revenu à cinq points du leader, l'
AC Milan, et qualifié pour les demi-finales de la Coupe d'Italie (contre l'AS Rome), l'Inter peut encore croire à un deuxième triplé d'affilée.
L'Inter affaibli offensivement
Si le rêve est encore possible, c'est aussi parce que le recrutement hivernal a été bon.
Andrea Ranocchia,
Houssine Kharja et Yuo Nagatomo sont venus apporter un plus à l'effectif milanais. Mais la véritable bonne pioche du mercato correspond à l'acquisition de Giampaolo Pazzini, auteur, déjà, de 4 buts en Serie A.
Malheureusement pour Milan, l'international italien a joué le tour préliminaire de la Ligue des champions avec la Sampdoria, et n'a donc pas le droit de disputer ce huitième de finale sous d'autres couleurs. L'absence de
Diego Milito, blessé, affaiblit encore un peu plus l'Inter offensivement. Seuls
Samuel Eto'o et
Goran Pandev sont en état de poser des problèmes à la défense du Bayern. Derrière eux, l'équipe sera au complet, à l'exception de
Walter Samuel, toujours touché au genou.
En face, le Bayern Münich avance avec une confiance qui s'est considérablement agrandie depuis le retour de Robben et Ribéry. Les deux stars bavaroises ont pu être alignées pour la première fois de la saison il y a dix jours, face à Hoffenheim (4-0). Sans surprise, le jeu de leur équipe a considérablement gagné en explosivité et en imprévisibilité. Une semaine plus tard, c'est
Mayence qui a fait les frais de ce retour en grâce (1-3).
Un choc à la double valeur
Distancés dans la course au titre, promis à Dortmund, les Bavarois ont fait de la Ligue des champions leur objectif prioritaire. Ils semblent disposer d'arguments suffisamment lourds pour inverser le score de la finale de l'an dernier - à commencer par la présence de Ribéry, suspendu à Bernabéu. Si les Bavarois ont perdu Van Bommel, parti à l'AC Milan, ils sont désormais armés d'une arme supplémentaire: un avant-centre aux statistiques prodigieuses du nom de
Mario Gomez.
L'année dernière, l'international allemand manquait de forme. L'attaque bavaroise était donc dévolue à un Müller encore un peu tendre, un Olic irrégulier, et un Klose pas aussi prolifique que sous le maillot national. Mais cette année, Gomez est revenu au premier plan. Avec 18 buts inscrits en 22 matches (dont 16 commencés en tant que titulaire), il incarne désormais un atout considérable pour le Bayern. Reste à savoir, néanmoins, s'il parviendra à se montrer aussi prolifique qu'au sein d'une Bundesliga hospitalière pour les attaquants.
Ce 8e de finale sur la pelouse de San Siro constituera un test de poids pour Gomez, et une date couperet aussi bien pour le Bayern que pour l'Inter. Les deux clubs, embarqués dans le rattrapage de leur mauvais début de saison, accordent à cette Ligue des champions une double valeur: la qualification en quarts de finale sauverait d'ores et déjà les grandes lignes de leur saison, et leur permettrait d'aborder les prochaines échéances importantes dans de bonnes dispositions mentales.