Parce que ça fait désormais un an jour pour jour...
Cette fiche est pendant quelques jours dans "Discussions autour des GP", elle sera ensuite déplacée dans "Légendes et Retraités"
Shoya Tomizawa (1990-2010)
Date de naissance :10 décembre 1990
Lieu de naissance : Chiba (Japon)
Nationalité : Japonaise
Mensurations : 1m66, 56kg
Numéro de course : #48
Team :
Technomag CIP
Site officiel :
http://www.shoya48.com/
Palmarès :
1997 : champion de Pocketbike North Chiba
1998 : champion de Pocketbike North Chiba
1999 : champion de Pocketbike Haruna
2000 : champion de Pocketbike Haruna
2001 : champion de Minibike Iwai (Honda)
2002 : champion de Minibike Iwai (Honda)
2003 : champion de Minibike East Japan (Honda)
2004 : champion de Minibike East Japan (Honda)
2005 : 2ème au championnat 125 Tsukuba/Motegi/Sugo (Honda)
2006 : 2ème au championnat du Japon 125 (Honda)
2007 : 3ème au championnat du Japon 125 (Honda)
2008 : 2ème au championnat du Japon 250 (Honda)
2009 : 17ème au championnat du monde 250 (Honda)
2010 : championnat du Monde Moto2 (7ème)
Statistiques
Grands Prix disputés : 28 (2 en 125, 16 en 250cc, 10 en Moto2)
Victoires : 1
Podiums : 2
Pôles : 2
Points en carrière : 116 (34 en 250cc, 82 en Moto2)
Meilleurs tours en course : 0
Récapitulatif de ses résultats en GP :
Biographie :
Shoya est né en 1990 à Chiba, ville où de nombreux pilotes moto ont vu le jour (Shinya Nakano, Tohru Ukawa, Tetsuya Harada ou Hiroshi Aoyama entre autres). D'ailleurs, Shoya attrape très vite le virus de la moto et dès ses trois ans effectue ses premiers tours de roue en pocket bike. A partir de l’âge de 6 ans, encouragé par son père qui est enthousiasmé par les prédispositions que semble avoir son fils, Shoya dispose d'un niveau suffisant pour faire ses premiers pas en compétition. Il remportera très vite des courses, et devient champion des quartiers nord de Chiba (ville d'à peu près un million d'habitants) à deux reprises en 1997 et 1998. Les deux années suivantes il passe à l'échelon supérieur et remporte le championnat Haruna.
Les pocket-bikes ne sont alors plus assez grandes pour que Shoya puisse exprimer tout son talent, il décide donc de se consacrer au minibike. Shoya roule alors sur une Honda 50NSR (il restera fidèle à la marque au blason ailé lors de toute sa carrière sur deux roues).
Le moins que l'on puisse dire est que les débuts de Shoya sont prometteurs. En effet, dès sa première saison sur cette moto en 2001 il remporte le championnat Iwai, performance qu'il renouvelle l'année suivante. Toujours sur minibike, il remporte en 2003 et 2004 le championnat de l'Est du Japon. Il est temps pour lui de piloter de véritables machines de vitesse, des 125cc, et ce alors qu'il a 14 ans.
Une fois de plus, Shoya démontre son talent ainsi que que sa faculté d'adaptation puisqu'il termine deuxième du championnat constitué du trio Sugo/Tsukuba/Motegi.
Shoya en 2005, portant le casque de Roberto Locatelli
L'année suivante, en 2006, il participe cette fois-ci au véritable championnat national et impressionne encore plus, vu qu'il empoche le titre de rookie of the year ainsi que la... 2ème place du championnat !
Shoya en 2006
Ces bonnes performances lui permettent de bénéficier d'une wild card pour l'épreuve du championnat du monde 125cc ayant lieu à Motegi.
Shoya en mondial à Motegi en 2006
Cette première pige est plutôt mouvementée. Après s'être qualifié 34e sur la grille, il parvient à prendre un bon départ et pointe à la 28e place à la fin du 4e tour, laissant 9 pilotes derrière lui. Hélas, il rencontre des problèmes lors du 5e tour lui faisant perdre plus de 30s et doit abandonner à la mi-course.
Lors de la saison 2007, Shoya est le favori du championnat du Japon 125cc. Il est en effet le plus véloce du plateau, comme le démontre ses 4 victoires sur les 6 courses que compte ce championnat, à Motegi, Sugo, Okayama et Suzuka. Hélas, Shoya s'emporte et part à la faute à Tsukuba et Autopolis, ne terminant au final "que" 3e du championnat.
Shoya en 2007 en championnat du Japon
Une nouvelle fois Shoya peut effectuer une pige à Motegi. Il se qualifie cette fois à la 28e place sur la grille, et parvient à terminer la course à la 22eme place.
A Motegi en 2007
Shoya préfère alors ne pas céder aux sirènes du championnat du monde 125cc et choisit de rester dans le championnat japonais... mais en 250cc. Sa première saison sur une 250cc est époustouflante, puisqu'il parvient à remporter la dernière course du championnat à Okayama et qu'il termine 2e au général, le tout à seulement 17 ans.
Shoya en 2008 sur une 250cc
Cerise sur le gâteau, il participe une 3ème fois au GP de Motegi, et parvient à empocher ses premiers points en championnat du monde en terminant 14eme, devançant largement les autres pilotes invités ainsi que nombre de pilotes permanents.
Shoya en route pour acquérir ses premiers points en championnat du monde.
Cette performance ne passe pas inaperçue et attire particulièrement l'attention du team CIP, où officie notamment Gilles Bigot, chef mécanicien de Alex Crivillé lors de son titre de champion du monde 500cc en 1999. Le team CIP offre à Shoya un guidon en championnat du monde pour la dernière année des 250cc. C'est alors qu'il fait se valises, quitte son pays de toujours pour se rendre à Alès, siège du team CIP.
Il s'agit pour Shoya d'un vrai départ dans l'inconnu, tant la France et le Japon sont des pays différents. D'ailleurs, il ne quitte pas son appareil photo lors de ces premiers pas en France. Le dépaysement est total pour lui, mais il bénéficie d'une structure presque familiale avec le team CIP. C'est son futur chef mécanicien Gilles Bigot qui va le chercher à l'aéroport, c'est chez Alain Bronec qu'il prendra ses quartiers. Pendant l'hiver, toute l'équipe fait connaissance avec le japonais et découvre un gamin d'une extrême gentillesse, un gamin de 18 ans comme les autres.
La saison 2009 démarre au Qatar, et c'est la première fois que Shoya découvre le championnat du monde hors de ses terres. Sa Honda kitée n'est pas vraiment une balle de guerre comparée aux Aprilia ou même la Honda "officielle" de Aoyama, mais se plaindre n'est pas vraiment dans le tempérament de Shoya, contrairement à la combativité. Parce qu'une fois la visière baissée, Shoya n'est plus le même homme, et il ne fait plus de politesses en piste.
D'ailleurs, dès sa première course il encaisse des points en terminant 12e. Mieux encore, lors de la course suivante au Japon il termine 10e, et empoche 4 points de plus à Jerez. A partir de cette course, Shoya a un coéquipier en la personne de Valentin Debise.
A Jerez
La période qui suit est moins impressionnante de la part de Shoya, qui se met à beaucoup chuter puisqu'il ne termine aucune des quatre courses suivantes. il chute parfois dès le premier tour (en France ou aux Pays-Bas) mais il se bat à chaque fois dans les points, et ce alors qu'il doit apprendre en parallèle tous les circuits du championnat du monde.
A Barcelone
Il rentre de nouveau dans les points en Allemagne, en Angleterre et en République Tchèque avec deux 13e et une 15e place.
Ici en Angleterre
A Indianapolis, il attaque avec un peu trop d'enthousiasme lors des essais, se blesse et ne peut prendre part à la course. Il revient dès la course suivante, une nouvelle fois pour engranger les points de la 12e place à Misano. Seule la course de Sepang le verra terminer une course en dehors des points, à cause d'une chute lui ayant fait perdre une quarantaine de secondes alors qu'il était 9e.
Il réalise son meilleur résultat de la saison à égalité avec Motegi lors de la dernière course du championnat à Valence, ce qui porte son total de points à 32, le plaçant 17e au classement final du championnat.
Il est alors temps de ranger les 250cc dans les musées et de passer aux 600 4-temps du Moto2. Shoya reste dans le team CIP et dispose d'une Suter, le plus grand fournisseur de châssis du plateau. Il a pour coéquipier le Suisse Dominique Aegerter.
Shoya n'a alors jamais piloté de 4-temps de sa carrière, mais sa faculté d'adaptation va pouvoir parler lors de l'ouverture du championnat à Losail.
Déjouant tous les pronostics, Shoya effectue sa meilleure qualification en Grand Prix en prenant le départ de la 3ème ligne. Mais le feu d'artifice est pour le dimanche. Shoya joue crânement sa chance et se bat en début de course dans le groupe de tête avec Alex Debon ou Jules Cluzel. Mieux encore, lorsque les pneus commencent à s'user Shoya se révèle être le plus à l'aise et parvient à prendre la poudre d'escampette.
Lui qui n'avait jamais terminé mieux que 10eme, le voilà seul en tête d'un Grand Prix ! Il ne tremble pas et remporte ainsi la première course Moto2 de l'histoire, pour l'éternité.
Sa joie est on ne peut plus communicative, et le monde entier découvre le sourire de Shoya, ses larmes lorsque l'hymne de son pays si lointain résonne sur le podium.
Lors des courses suivantes, Shoya montre que sa victoire à Losail est bien plus qu'un coup d'éclat. A Jerez il chute dans le premier tour, mais l'huile répandue sur la piste lors de l'accrochage lui permet de prendre part au nouveau départ. Il termine deuxième suite à une lutte acharnée avec le vainqueur Toni Elias, Thomas Luthi ou son compatriote Yuki Takahashi. Ces 20 points lui permettent de rester leader du championnat du monde, à 19 ans.
En France la course de Shoya est bien plus chaotique, puisque après un départ raté, sa remontée est interrompue par un accrochage.
Les courses suivantes confirment le fait que Shoya fait partie des meilleurs pilotes du plateau Moto2 en enchaînant les places d'honneur avec trois top6 de suite en Italie, en Angleterre et aux Pays-Bas. A Barcelone, il se retrouve mêlé au crash survenu dans le premier virage, repart bien après le reste de la meute, attaque comme un damné pour rattraper quelques pilotes et chute de nouveau alors qu'il n'avait à peu près aucune chance de marquer des points (Cluzel reparti bien avant lui de l'accrochage parvient à en arracher quelques uns dans le dernier tour). Cela montre toute la détermination de Shoya à attaquer quelles que soient les circonstances, là ou d'autres pilotes ne se seraient pas autant dépouillé pour une cause aussi vaine.
En Allemagne il rétrograde jusqu'à la 18e place suite à des problèmes de pneus alors qu'il était de nouveau dans le top 6. Le même phénomène se reproduit à Brno où, après avoir bouclé le premier tour en tête, Shoya recule jusqu'à la 15e place à mi-course. Mais au forceps, Shoya parvient à terminer 10e.
Il n'aime décidément pas la piste d'Indianapolis puisqu'il ne peut une nouvelle fois prendre le départ de la course, sa moto étant détruite suite à une chute survenue lors des essais. Il vient alors d'inscrire 37 points en 8 course alors qu'il en avait scoré 45 lors des deux premières épreuves. On se demande alors si Shoya n'a pas profité de l'effet de découverte de cette nouvelle catégorie pour retomber ensuite peu à peu dans les positions qu'il occupait l'année précédente. Il compte enrayer cette dynamique à Misano.
Il part une nouvelle fois très bien, et se retrouve à la lutte pour le podium avec Simon, de Angelis et Redding à mi-course. Dans le tour 13, il sort un peu large à la sortie du virage 11 et perd l'arrière sur le gazon artificiel en bord de piste, quand...
FIN
Le décès de Shoya en ce jour du 5 septembre 2010 est d'autant plus cruel qu'il concerne une personne dont la gentillesse et la bienveillance étaient reconnues par la totalité du paddock, une personne à peine entrée dans l'âge adulte qui avait encore tant de choses à montrer sur la piste et en dehors, une personne qui pouvait faire rêver de nombreuses personnes devant leur écran ou derrière leur grillage pendant de nombreuses années.
La trajectoire de Shoya est une trajectoire brisée, une simple esquisse du pilote et de l'être qu'il aurait pu devenir. Mais putain qu'est ce que ça partait bien...
Des liens s'avérant utiles :
Le blog de Shoya (en japonais, mais sur lequel Shoya partageait sa vie depuis 2006) :
http://shoya48.blog64.fc2.com/
Blog sur Shoya :
http://chimazo.blogspot.com/
Page Facebook pour lui rendre hommage :
http://www.facebook.com/group.php?gi...8333784&v=wall
Vidéo gratuite du site officiel :
http://www.motogp.com/en/videos/2010...Shoya+Tomizawa
Les hommages des forumeurs à l'annonce de son décès :
http://www.forum-motogp.com/forum/sh...ad.php?t=13846
Vidéo faite par webamanu :
http://www.megaupload.com/?d=NKBRPO4Q
Bien sûr, vous pouvez rajouter dans cette fiche toute photo, vidéo... qui vous tient à cœur
Shoya Tomizawa -
05/09/2011, 05h33
:
MV AGUSTA F4 750 
, et petite pensés à ta famille et tes amis en ce jour anniversaire
Animo Dani, Animo campeon 
Mode linéaire
