Champion du Monde en titre,
Jorge Lorenzo tentera de conserver son titre et donc de remporter son troisième titre en catégorie reine. Le majorquin a remporté le titre 2012 grâce à sa régularité, grande force du pilote Yamaha lors de ses deux titres dans la catégorie reine. 16 podiums en 18 courses, seulement deux résultats blancs, jamais moins bien classé que 2ème lorsqu’il voyait le drapeau à damiers, nous pouvons dire que Lorenzo a réalisé une saison de champion. Faire aussi bien sera difficile et Lorenzo le sait, lui qui ne veut pas revivre son année 2011 alors qu’il était champion en titre. Vainqueur ici même l’an passé, Lorenzo est le favori pour cette première manche sur le circuit de Losail mais n’a pas course gagné vu ses adversaires. La question que tout le monde se pose est : Lorenzo restera-t-il pilote numéro 1 chez Yamaha et quelle sera la relation entre le champion espagnol et le nonuple champion du monde Valentino Rossi qui fait son retour dans le box Yamaha.
Attention aussi si le début de saison n’est pas aussi parfait que l’an passé Nous avons vu en fin de saison 2012 un pilote souvent énervé de terminer 2ème et de ne pas arriver à remporter un dernier Grand Prix. Après avoir remporté le titre en Australie, Lorenzo a pris des risques lors de la dernière manche de Valencia et a malheureusement chuté. Notons que sur les 51 dernières courses de Jorge Lorenzo en MotoGP, il n’a abandonné que trois fois, dont une chute à Assen où il n’y était pour rien.
C'est en conquérant que
Dani Pedrosa aborde la saison 2013. Depuis 2006 et son arrivée en catégorie reine, l'Espagnol a toujours fini placé, mais jamais gagnant. Une anomalie ? Oh que oui au regard de ce qu'a affiché Pedrosa lors de la deuxième partie de saison 2012. C'est grâce à sa régularité et son avance emmagasinée en début de saison que Lorenzo a pu coiffer la couronne au grand dam du Catalan, vainqueur d'un plus grand nombre de courses (7 contre 6).
Ces dernières saisons il a toujours manqué quelque chose à Pedrosa pour décrocher le titre. Cette fois-ci, il semble posséder tous les ingrédients pour conclure. Il dispose d'un package redoutable (combien de débuts de saison gâchés par une moto mal née ?), sa dernière blessure remonte à plus d'un an, sa confiance en lui est décuplée après sa domination en fin de saison dernière, et il semble avoir comblé les quelques faiblesses qu'il avait pu afficher pendant tant d'années, puisque 2012 a vu la première victoire de Pedrosa sous la pluie, ainsi que sa première victoire acquise au forceps dans les tout derniers virages, à Brno face à Lorenzo.
D'ailleurs, il a confirmé ce nouveau statut en signant le meilleur chrono lors des trois essais en Malaisie. Mais il ne faut pas crier victoire trop vite, les Honda boys avaient dominé les essais hivernaux l'année passée avant de souffrir lors du début de saison, face à celui qui au final est devenu le champion du monde.
Dans l'histoire de la catégorie reine, il faut remonter à la fin des années 70 pour trouver trace d'un débutant remportant le titre de champion du monde dès sa première saison, en la personne de Kenny Roberts. Ce serait donc un exploit majuscule de la part de
Marc Marquez s'il parvenait à remporter le titre dès cette année. Pourtant, ils sont de plus en plus nombreux à mettre une piécette sur le protégé d'Emilio Alzamora, et ses adversaires, bien que plus expérimentés, sont loin de minimiser le risque que représente le champion du monde Moto2 en titre dès cette année.
C'est que Marquez s'est déjà fait une petite réputation dans les catégories inférieures. Il a montré ces trois dernières années toutes les caractéristiques qu'avaient pu démontrer les actuels cracks de la catégorie lors de leurs débuts en carrière. La capacité de rester bien sagement dans le paquet avant de porter son attaque avec des pneus plus frais dans les derniers tours, à la manière de Pedrosa ? Check. L'abnégation hors du commun de Lorenzo ? Check. Un certain goût pour la bagarre carénage contre carénage et les remontées fantastiques, tel un Rossi des grands jours ? Check.
Il est en plus amusant de remarquer que Marquez arrive chez Honda en ayant pour tâche de faire oublier un Australien, tout en ayant un Espagnol comme chef de file, tout comme Rossi lors de son arrivée en 500cc en 2000. La question est de savoir s'il a la possibilité de court-circuiter la première partie de l'ancienne devise de son aîné "Une année pour apprendre, une année pour gagner". Ses premiers tours de roue lors des essais hivernaux laissent penser qu'il ne lui manque pas beaucoup de vitesse pure pour rivaliser avec les autres favoris à la couronne, alors qu'il est toujours en phase d'apprentissage et de familiarisation avec la RCV.
Là où l'Espagnol risque d'être un peu juste par rapport à ses rivaux, c'est en terme de régularité. Avant de cerner la limite, Marquez risque de tâter du gravier à plusieurs reprises, et cela n'est jamais très bon dans l'optique d'un championnat du monde. Cela lui a déjà coûté le titre face à Bradl en Moto2 en 2011, et cela avait freiné Lorenzo en 2008 après son phénoménal début de saison. Et puis, il aura déjà fort à faire avec son coéquipier, au sommet de son art.
Cela fait désormais trois ans que
Valentino Rossi s'est fait chasser du trône de champion du monde par la jeune génération. Dominé par son jeune coéquipier Lorenzo en 2010, il a tenté un coup de poker en signant chez Ducati pour essayer d'amener la marque italienne au sommet et ainsi ré-éditer ce qu'il avait pu faire avec Yamaha il y a quelques années. Ce défi s'est soldé par un échec, et Rossi a préféré retourner chez la firme nippone pour retrouver les avant-postes avant de finir sa carrière. Dans l'histoire de la catégorie reine, aucun pilote n'a récupéré sa couronne après une telle traversée du désert.
Mais Rossi n'est pas un pilote comme un autre. Il s'est déjà relevé de deux saisons sans titre en 2006 et 2007 pour revenir en force les deux saisons suivantes, alors que certains s'étaient fait une joie d'enterrer l'idole. Les essais de Sepang et Jerez l'ont rassuré sur sa capacité à rouler avec les meilleurs, et il dispose d'une expérience dont rêveraient ses adversaires. Si sa relation avec Lorenzo est à l'heure actuelle des plus cordiales, on peut lui faire confiance pour durcir le ton s'il se sent de taille à décrocher le titre.
Un dixième titre n'est donc pas hors de portée pour l'Italien, mais cela n'est pas pour autant gagné. Il devra faire feu de tout bois pour réussir en 2013 là où il avait échoué en 2010 et une concurrence peut-être un poil moins affutée (Stoner en délicatesse pour sa dernière année chez Ducati, Lorenzo n'ayant jamais goûté au titre et Pedrosa n'ayant jamais signé plus de deux victoires par saison).
Chez
Ducati, de nombreux changements ont eu lieu en cette intersaison. Tout d’abord chez les pilotes avec trois nouveaux, mais aussi en plus haut lieu avec le départ de Filippo Preziosi, créateur de la controversée Desmosedici. Après deux années très difficiles avec Valentino Rossi, Ducati avec l’aide d’Audi essaiera de retrouver les positions de tête, mais malheureusement, cela risque d’être difficile en ce début de saison. Après les essais de cet hiver, que ce soit à Sepang ou à Jerez, les Ducati sont toujours aussi loin des Honda et Yamaha.
L’équipe Ducati Corse pourra compter pour une nouvelle saison sur
Nicky Hayden, le champion du monde 2006, qui sera au départ de sa 11ème saison en MotoGP et sa 5ème chez les Rouges. Après avoir réalisé une saison 2012 très moyenne, avec une quatrième place en Malaisie comme meilleur résultat (sous le déluge et avec un drapeau rouge), Hayden aura comme objectif de retrouver le podium, lui qui était monté sur la boite lors de ses neuf premières saisons de MotoGP.
Après quatre ans dans l’ombre de Casey Stoner puis de Valentino Rossi, Hayden sera cette année pilote numéro 1 et aura pour la première fois son mot à dire. Et si la meilleure recrue de Ducati était Hayden ?
Son coéquipier n’est plus Valentino Rossi, mais un autre Italien le remplace en la personne d’
Andrea Dovizioso. L’ancien pilote Tech3, quatrième du championnat 2012 prend le risque de passer une année très difficile alors qu’il disposait d’une des meilleures machines du plateau. Mais c’était dans une équipe privée, alors que ces deux prochaines années seront dans une équipe officielle avec comme objectif de réussir là où le héros italien a échoué. Sans parler que le salaire ne sera pas le même que chez Tech3. Dovizioso sait par avance qu’il ne connaitra pas une saison aussi réussie que ces dernières années, lui-même parlant d’un projet à long terme. Les premiers essais ne sont pas exceptionnels pour le pilote de Forli, mais ne sont pas catastrophiques. Surtout Dovi manque de roulage après une blessure l’ayant handicapé pour les premiers tests en novembre dernier.
Nous verrons si Ducati a fait le bon choix en signant Dovizioso, mais il a prouvé par le passé qu’il était travailleur, n’hésitant pas à énormément rouler lors des essais pour progresser.
Chez Pramac, dans la deuxième équipe Ducati, deux nouveaux pilotes qui découvriront aussi cette Desmosedici, mais disposeront de machines officielles, pour ainsi donner des informations aux ingénieurs de Borgo Panigale et ainsi essayer de progresser plus rapidement. Tout d’abord le rookie
Andrea Iannone, souvent irrégulier en Moto2, il aura comme objectif de progresser tout au long de la saison et de viser quelques coups d’éclat. Surprenant lors des essais de pré saison, souvent proche voire devant les pilotes de l’équipe officielle, Iannone commencera sa carrière en MotoGP sur un circuit qu’il aime bien avec deux podiums lors des deux dernières saisons et une victoire en 125cc en 2009. Agressif en piste, Iannone est peut-être le digne successeur de Casey Stoner ? Nous disons ça chaque année avec chaque nouveau pilote, mais peut être qu’un jour un autre pilote arrivera à faire fonctionner cette machine.
Le quatrième pilote Ducati est
Ben Spies. Catastrophique l’an passé sur sa Yamaha, malchanceux comme rarement vu en MotoGP, le texan a une revanche à prendre. Sans aucun podium en 2012, Spies prend le pari Ducati alors qu’une place en Superbike l’attendait. Ce qui veut bien dire que l’américain se sent capable de montrer autre chose que son année 2012. Mais Spies est toujours blessé à son épaule, lui qui avait manqué les deux dernières manches de la saison dernière. Avec très peu de roulage en pré saison, Spies arrive quasiment sans rien connaître de la Desmocedici et il ne serait pas surprenant de le voir assez loin pour ce début de saison. Surtout que l’on a vu l’an passé en début de saison que lorsque les choses ne vont pas, Spies baisse rapidement les bras. L’Américain joue une de ses dernières chances en MotoGP, et il sait qu’il n’aura pas le droit à l’erreur.
Chez Tech3, nous aurons un duo 100% anglais cette année avec pour la troisième saison consécutive
Cal Crutchlow qui voudra confirmer sa belle année 2012 qui l’a vu monter sur ses deux premiers podiums en MotoGP en République Tchèque et en Australie. Septième du championnat avec 151 points, l’Anglais avait par ailleurs montré de belles capacités lors des qualifications avec pas moins de sept premières lignes. Meilleur temps lors des derniers essais de Jerez, Crutchlow pourrait bien être une des surprises en ce début de saison et pourrait venir se mêler à la lutte pour le podium dès ce GP du Qatar. Alors qu’il avait commis quelques erreurs l’an passé (cinq abandons lors des huit dernières courses), gageons que le britannique puisse cette année finir la saison en beauté.
Son coéquipier sera
Bradley Smith. Le pilote d’Oxford, pilote Moto2 dans l’équipe de Bormes-les-Mimosas depuis 2011 reste sur une année 2012 très moyenne avec de nombreux tops 10 mais trop souvent loin de la bagarre de tête. Pour cette première saison en catégorie reine, l’objectif de Smtih sera d’apprendre, d’engranger le maximum de points et de kilomètres et notamment en début de saison, les essais de février et de mars ayant été trop souvent interrompus par la pluie.
Pour cette première course du Qatar, Smith peut terminer dans le top 10, mais il sera difficile de viser plus haut.
Révélation de la saison passée alors qu’il découvrait le MotoGP,
Stefan Bradl a comme ambition de confirmer pour 2013. Très souvent dans le top 5, de magnifiques débuts de courses, quelques erreurs, le fils d’Helmut a surpris son monde. Même si aucun podium n’était venu récompenser cette belle saison, Bradl semble toujours aussi rapide, en atteste les essais de pré saison. Avec un style laissant rêveur de nombreux fans, le pilote LCR peut, comme Crutchlow, venir se battre régulièrement pour les podiums. Si tout va bien, Bradl devrait monter sur son premier podium cette année et ainsi récompenser sa belle première saison.
Dernier pilote qui nous semble en mesure de viser les podiums,
Alvaro Bautista a été derrière Andrea Dovizioso le meilleur pilote privé en 2012. Le pilote du team Gresini a alterné le très bon (pôle à Silverstone et 4ème place à quelques secondes de la victoire, podiums à Misano et Motegi) avec le décevant (10ème sous la pluie mancelle, à 50s de la gagne à Laguna Seca, à peine devant le débutant Rea à Aragon). Il n'y a rien à redire sur sa capacité à terminer les courses (une seule bourde à Assen, mais quelle bourde !), mais il devra être plus constant dans la performance s'il veut conserver un bon guidon par la suite (ne pas oublier que les négociations ont trainé en longueur cette année et qu'il a été le dernier pilote confirmé sur un prototype).
Du côté des
CRT, ils seront douze au départ de la saison, dans sept équipes différentes. Que pouvons-nous attendre pour ces machines qui vivent leur deuxième année ? Malheureusement pas grand-chose et encore moins pour cette première manche au Qatar. La longue ligne droite des stands handicapera bien entendu les pilotes disposant de plusieurs km/h en moins que les prototypes. Lors des derniers essais de Jerez,Randy De Puniet, meilleur pilote CRT était toujours à plus d’une seconde et demie des leaders, sur le circuit qui pourtant convient le mieux à ces motos. Les écarts ne devraient malheureusement pas se réduire entre les deux catégories.
Du côté des pilotes, nous pouvons nous attendre à de belles bagarres entre les différents protagonistes.
Aleix Espargaro remettra son titre honorifique en jeu, et son principal adversaire devrait encore être son coéquipier
Randy De Puniet. Les deux pilotes Aspar semblant les plus rapides sur les essais de pré saison. Mais attention car de nouveaux pilotes arrivent comme
Karel Abraham et
Hector Barbera qui troquent une Ducati contre respectivement une ART et une FTR. En plus de Barbera, l’équipe Blusens accueille
Hiroshi Aoyama, champion du monde 250cc en 2009.
Nous attendons aussi une réaction de Colin Edwards, qui après une année 2012 catastrophique et indigne de son rang voudra surement se racheter avec sa FTR Kawasaki. Il aura pour coéquipier Claudio Corti, qui pourrait bien être rapidement devant son coéquipier.
L’équipe Paul Bird Motorsport a surpris lors des premiers essais de Sepang avec un
Michael Laverty qui découvrait la machine et qui a rapidement signé le meilleur chrono des CRT. Mais les derniers tours de roues à Jerez sont moins optimistes pour l’équipe qui alignera aussi
Yonny Hernandez.
Bryan Staring dans l’équipe Go&Fun Gresini ainsi que l’équipe Ioda Came avec
Danilo Petrucci et le revenant
Lukas Pesek sont les autres pilotes disposant de machines CRT.
Programme:
Jeudi 4 avril : Moto3 FP1 : 17h00 17h40
LIVE E2
Moto2 FP1 : 17h55 - 18h40
MotoGP FP1 : 18h55 - 19h40
Moto3 FP2 : 19h55 - 20h35
Moto2 FP2 : 20h50 - 21h35
LIVE E2
Vendredi 5 :
MotoGP FP2 : 17h00 - 17h45
LIVE
Moto3 FP3 : 18h00 - 18h40
LIVE
Moto2 FP3 : 18h55 - 19h40
LIVE
MotoGP FP3 : 19h55 - 20h40
LIVE
Samedi 6 :
Moto3 QP : 17h00 - 17h40
LIVE
Moto2 QP : 17h55 - 18h40
LIVE
MotoGP FP4 : 18h55 - 19h25
LIVE
MotoGP QP : 19h35 - 20h15
LIVE
Moto3 Warm up : 20h40 - 21h00
LIVE E2
Moto2 Warm up : 21h15 - 21h35
LIVE E2
Dimanche 7 :
MotoGP Warm up : 17h00 - 17h20
Moto3 Course : 18h00
LIVE
Moto2 Course : 19h20
LIVE
MotoGP Course : 21h00
LIVE
Météo: