Le casque de bois de Valentino Rossi est du domaine du collector. Associé à une victoire inoubliable. "Moi non plus je n'oublierai jamais cette course", a assuré le génie transalpin, dimanche, au Mugello. Finie les quatrièmes places, "en bois" comme disent les Italiens. "Vale" avait accepté les taquineries après les podiums ratés à Jerez et au Mans, et reproduit avec amusement le matériau naturel sur son heaume pour sa course à domicile.
Pour se procurer cette "grande émotion de gagner devant tous ces tifosi", Valentino Rossi a effectivement accompli un exploit, ou plutôt deux. Rivaliser pendant 16 tours sur le sec avec l'armada des Honda de Sete Gibernau, Makota Tamada et Max Biaggi. L'agilité de sa Yamaha dans les parties sinueuses contre la toute puissante des rivales dans l'interminable ligne droite. C'est à s'escrimer à reprendre la position de leader à Sete Gibernau puis Makota Tamada que l'on a compris qu'il tenait tant à cette victoire "incroyable", où le spectacle "n'a pas manqué" . La première de Yamaha au Mugello depuis 1993, avant une série de Honda. "J'ai effectué 30 ou 40 dépassements" , s'est remémoré Rossi, un peu rêveur.
Puis, à cinq tours du damier, alors que la victoire tournait de plus en plus autour du "Docteur" et de Gibernau, Biaggi étant décroché et l'étonnant Tamada (photo) ayant abandonné, la pluie a tout remis en cause. Drapeau rouge, rentrées précipitées au stand, course déclarée "wet race", avec obligation de reprendre les débats en slick, ou de changer de moto pour chausser des "pluie", et partir des stands...
L'averse violente impose le résultat de la première partie de course comme grille de la seconde, la vraie course. On voit la Ducati de Troy Bayliss prendre en tête, Sete Gibernau, le grand spécialiste de la pluie, suivre, Valentino Rossi s'accrocher pour rester sur la piste, et prier un ciel meilleur. "C'était très étrange au début, en pneus slicks sur le mouillé. Il pleuvait beaucoup mais après ça s'est asséché et j'ai pu attaquer très fort."
Troy Bayliss est un intrus à éliminer. L'idole du Mugello y parvient rapidement, au contraire de Sete Gibernau. Le tournant. "Rossi a réussi à doubler Bayliss, derrière lequel je suis resté bloqué" , a expliqué l'Espagnol. Rossi a ainsi pu s'échapper et je ne suis jamais parvenu à le rattraper." Beau joueur, le leader ibèrique du Mondial reconnaît sa défaite. "Félicitations à Valentino pour ses deux courses. Il mérite sa victoire finale. Nous avons tous pris du plaisir dans cette bagarre."
Pour Max Biaggi, 3e, pas sûr qu'il y est eu le même plaisir. L'Italien a observé Rossi et Tamada s'échanger leurs positions dans la première partie, sans tenter quoi que ce soit. Il n'a joué aucun rôl;e majeur dans la seconde. "Ce résultat me convient car c'est le meilleur que l'on pouvait obtenir", a déclaré le pilote Honda. "De vendredi matin jusqu'au warm-up, nous ne sommes jamais parvenus à bien régler la machine. Il n'y avait rien à faire."
Au championnat du Mondial, Gibernau mène avec 86 points soit dix de plus que Rossi, qui fait un candidat de plus en plus crédible au titre.
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Eurosport - Stéphane VRIGNAUD