La semaine dernière, la commission des GP s'est réunie pour ajuster les règlements de toutes les catégories et poser les premières bases de la Moto3, qui remplacera à terme la catégorie 125 cm3. Toutefois, comme il fallait s'y attendre, aucune décision réellement probante n'a émergé...
Depuis de nombreuses années, les "pro" et les "anti" électronique embarquée en Grand Prix – et plus particulièrement en Moto GP - s'écharpent dans des discussions passionnées. Les premiers y voient une évolution logique de la vitrine technologique qu'est la catégorie reine, de laquelle s'inspirent ensuite les motos de série. Les seconds avancent que trop d'électronique tue le spectacle. En outre, les coûts de développement exorbitants ont quasiment étouffé la catégorie, qui ne propose au mieux que 17 pilotes sur la grille de départ.
Pour tenter d'alléger le fardeau financier, la commission des GP avait réduit le temps des essais libres et qualificatifs pour les 800 cm3. Aucune économie substantielle n'ayant été constatée, les pontes sont revenus sur leur décision pour 2011. Les Moto GP disposeront donc à nouveau de 4 séances d'une heure (au lieu de 45 minutes). Toutefois, les motos ne rouleront certainement pas 4 heures complètes avant la course puisque la règle des 6 moteurs neufs pour la saison est conservée.
Des solutions "de surface"
Par ailleurs, la commission a décidé que la grille de départ des 125 cm3 et Moto2 comportera dorénavant 3 pilotes (contre 4 auparavant) par ligne. Selon les responsables, cela évitera les "strikes" au premier virage. Toutefois, avec plus de 40 pilotes au départ des épreuves de Moto2, cette mesure pourrait vite trouver ses limites. Sur le circuit d'Aragon, par exemple, les derniers sur la grille ne verront quasiment pas les feux de départ !
Concernant l'électronique Moto GP, la réunion a déclaré hors-la-loi les GPS non fournis par la Dorna. Pour rappel, le GPS permet aux ingénieurs de configurer plus rapidement – et finement - le contrôle de traction. Cette mesure, présentée comme anti-électronique, ne devrait pas avoir d'incidence notable sur le comportement des machines. En effet, le meilleur moyen de réguler l'électronique serait d'imposer un boîtier électronique unique.
Un boîtier électronique pour départager les Moto3
A ce sujet, la partie la plus intéressante de la réunion concernait la Moto3, appelée à remplacer les 125 cm3 2-temps. Les futurs des monocylindres 4-temps de 250 cm3 seront tous équipés d'un boîtier électronique standard. Malgré tout, cette fameuse boîte de Pandore pourra être configurée, notamment, au niveau du contrôle de traction, de l'aide au départ et autres assistances.
Dans le cadre très strict de la Moto3 – régime maximum bridé, coût des moteurs limité, probable manufacturier unique pour les pneus... – l'électronique sera-t-elle le seul moyen de se différencier de la concurrence ? En tout cas, comme à son habitude, la commission des GP n'a pas tranché dans le vif et a préféré verser dans le consensuel, lançant un écran de fumée (l'histoire du GPS en Moto GP par exemple) qui, en grattant un soupçon le vernis, ne trompera pas grand monde... Vivement le coup de fouet de 2012 !
source: moto-station.com